A l’instar de leurs homologues européens, 76% des salariés français se voulaient plutôt à l’aise avec l’idée de revenir sur leur lieu de travail. Deux conditions cependant: que leur employeur leur garantisse le bon respect des gestes barrières avec des protections adéquates comme les masques, et qu’ils trouvent une oreille attentive auprès de leur employeur pour davantage de souplesse dans leur travail.
Le covid-19 a fait bouger les dans la relation employeurs / collaborateurs, avec pour conséquence la refonte du contrat de confiance et des modalités de travail.
La communication joue un rôle essentiel pour construire cette confiance, alors que l’arrivée d’une nouvelle vague de covid-19 inquiète les salariés.
L’étude «BCW Europe Return to Work» a été conduite du 30 juin au 5 juillet 2020 par le cabinet d’insights PSB intégré à l’agence de communication BCW , dans quatre pays européens (France, Allemagne, Espagne et Italie) et auprès d’un corpus représentatif de la population avec un emploi.
56% des Français espèrent un environnement de travail moins formel, avec des horaires plus flexibles (60%) et davantage de télétravail (45%)
88% des salariés français redoutaient au milieu de l’été une deuxième vague de Covid-19.
Et pourtant, 76% des Français se disaient à l’aise avec l’idée de revenir sur leur lieu de travail.
Un climat d’inquiétude pour les salariés
L’étude BCW / PSB dresse un tableau précis des peurs et des freins liés à un retour sur le lieu de travail, ainsi que des attentes des salariés envers leur employeur.
Le retour au travail s’inscrit, tout d’abord, dans un contexte d’opinion marqué par une forte inquiétude. 85% des salariés européens interrogés redoutent une deuxième vague de Covid-19 ; dont 96% en Espagne et 88% en France. Cette inquiétude est partagée, dans une moindre mesure, en Italie (77%) et en Allemagne (75%).
Ainsi, 2/3 des salariés français interrogés pensent, à l’instar des Allemands et Espagnols, que la prévention d’une nouvelle vague de Covid-19 est prioritaire au redémarrage de l’économie. A contrario, 52% des Italiens donnent la priorité à la réouverture de l’économie.
Parmi les facteurs de risques identifiés, les Français citent à 75% la faible adoption des gestes barrières (dont le masque), la fin des restrictions de voyage entre les pays (60%), l’ouverture des lieux de convivialité comme les bars et restaurants (42%), l’ouverture des commerces non essentiels (29%) et enfin, en dernière position seulement, l’encouragement à revenir travailler au bureau (28%). Ces résultats sont similaires entre les pays européens.
Le retour sur le lieu de travail est attendu
71% des personnes interrogées se sentent plutôt à l’aise avec l’idée de retourner au travail. C’est le cas pour 76% des Français, contre 59% des Espagnols.
44% des Français s’attendent à faire leur retour sur le lieu de travail d’ici la fin du mois de juillet et plus de 8 sur 10 dès la fin des vacances d’été. Signe d’une forte inquiétude toutefois, 14% des Espagnols pensent qu’ils ne retourneront pas sur le lieu de travail avant 4 à 6 mois et 11% des Français interrogés ne souhaitent pas y revenir, en l’état de la situation.
La confiance envers leur employeur et la manière dont ces derniers peuvent sécuriser le lieu de travail sont déterminants dans leurs perceptions. Ainsi, 38% des Européens interrogés ne font pas confiance à leur employeur pour faire appliquer les consignes sanitaires de base recommandées par l’État. Ils sont 33% en France à partager cette opinion.
La principale crainte des salariés liée à un retour sur le lieu de travail serait de rapporter le virus chez soi et de contaminer ses proches. C’est le cas pour 45% des Européens interrogés, 63% des Espagnols et seulement 36% des Français.
De fortes attentes envers leur employeur
Les deux principales attentes vis-à-vis des employeurs portent sur le strict respect des gestes barrières au sein de l’entreprise (49%) et sur la mise à disposition de protections adaptées comme les masques par exemple (47%). En France, 51% souhaitent ainsi disposer d’équipements adéquats.
Construire de la confiance
La relation de confiance avec l’employeur s’est construite durant toute la période de confinement. Aujourd’hui, 80% des Européens interrogés se disent satisfaits du comportement et du soutien de leur employeur durant cette crise. Le taux de satisfaction est de 81% en France. En revanche, les salariés français ne sont que 69% à penser que leur employeur a bien pris en compte leur santé mentale durant le confinement. La moyenne européenne est à 74%.
La communication des entreprises est jugée « excellente » pour 31% des collaborateurs européens et « plutôt bonne » pour 46% d’entre eux, ce qui porte le total des personnes satisfaites à 77%.
Pour les 23% qui se montrent les plus critiques, les principaux griefs portent sur :
- Une communication jugée trop espacée dans le temps (53%)
- Un manque d’information sur la sécurité sur le lieu de travail (39%)
- Une communication floue sur ce que l’on attend des collaborateurs (37%)
- 45% des collaborateurs européens et 46% des Français attendent une communication « Covid-19 » au minimum une fois par semaine. Les 2/3 des Français attendent une communication au moins une fois par mois.
Un futur au travail moins formel
Les deux tiers des personnes interrogées disent apprécier leur travail durant cette période de Covid-19 même s’ils sont presque autant (62%) à reconsidérer leur équilibre de vie durant cette période. C’est particulièrement le cas pour les Français (71%). Enfin, 34% des Européens disent que le Covid-19 a changé leur rapport au travail et aspirent désormais à un travail avec davantage de sens.
Avec le Covid-19, les lignes ont bougé sur la manière de travailler et les attentes sont fortes. 67% des Français pensent que le télétravail est aujourd’hui mieux accepté (65% en Europe). Il en est de même sur la flexibilité du travail (61%) ou sur la disparition des bureaux fixes (56%). Mais l’attente la plus forte en France porte sur un lieu de travail moins formel (56%), contre 46% pour la moyenne des pays européens.
Le travail à distance est devenu important pour 66% des personnes interrogées et 61% des Français. Cela s’inscrit dans un rapport au travail beaucoup plus flexible: 60% des collaborateurs apprécieraient davantage de flexibilité sur les horaires et 45% la possibilité de travailler à distance.