À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida du 1er décembre, Sidaction prend la parole avec The Good Company sur l’importance de l’éducation à la sexualité à l’école, dès l’adolescence. L’association et son agence lancent en effet une plateforme qu’elles baptisent « SIDAXXXION ». Si, à première vue, celle-ci paraît comme un site pornographique, elle ne fait que teaser les ados pour les inciter à s’informer, loin des fictions de la pornographie, pour une vie sexuelle sereine. Un dispositif digital osé, soutenue par un plan print tout aussi audacieux.
La pornographie, 1ère voie d’éducation sexuelle des jeunes ?
On le sait tous : la période de l’adolescence apporte son lot de questions sur la sexualité. Problème : elle peut amener les jeunes à chercher des réponses là où ils peuvent plus facilement en trouver. On apprend d’ailleurs que 42 % des garçons regardent des vidéos pornographiques pour en apprendre plus sur le sexe.
C’est dans ce contexte que Sidaction saisit l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida pour alerter, audacieusement, sur l’urgence de mettre en œuvre l’éducation à la sexualité à l’école. L’objectif est en effet d’apporter aux jeunes les réponses à leurs questionnements. Une activation qui s’impose d’autant que pour 60 % d’entre eux, le premier contact avec la pornographie se fait avant l’âge de 15 ans.
Florence Thune, directrice générale de Sidaction explique : « La pornographie à laquelle les jeunes ont accès montre un modèle de sexualité axé sur la performance, une sexualité sans relationnel autre que sexuel et souvent dénué de toute expression relative au consentement. Éduquer à la sexualité, c’est repérer les stéréotypes pour pouvoir s’en distancier, lutter contre les violences sexistes et sexuelles et parler des rapports de genre et de la construction de relations égalitaires et respectueuses. Et bien sûr, protégées ! »
Pour une vie sexuelle protégée…
Sidaction rappelle également l’importance de renforcer la prévention chez les jeunes. Mais aussi l’importance de leur donner les outils nécessaires pour une sexualité responsable et protégée.
Il était obligatoire d’en parler, puisqu’une étude de l’Inserm – sur le contexte des Sexualités en France – nous apprend que 50% des femmes et 40% des hommes de 18 à 29 ans déclarent ne pas avoir utilisé un préservatif lors du premier rapport sexuel avec un nouveau partenaire dans les 12 derniers mois.
Un chiffre en hausse et préoccupant qui témoigne d’un manque d’information sur les pratiques à risque. Mais aussi sur les modes de contamination du VIH et des IST.
Il est temps pour l’éducation à la société à l’école d’être réellement mise en œuvre
En 2023, seules 15 % des personnes âgées de 15 à 24 ans déclaraient avoir bénéficié de plus de six séances d’éducation sexuelle dans leur scolarité. Alors que 75 % des jeunes auraient voulu être mieux informés et accompagnés dans le début de leur vie affective et sexuelle.
Ainsi, face à la non-application de cette loi, Sidaction milite pour que l’école joue un rôle de digue protectrice. Elle se mobilise pour répondre à cet enjeu majeur de santé publique en offrant aux jeunes un socle de connaissances communes, adaptées à l’âge. Et ce, tout au long de leur scolarité.
Florence Thune commente : « La pornographie est interdite aux moins de 18 ans. Et c’est au législateur d’agir pour faire en sorte qu’elle ne soit pas accessible. Dans le même temps, le constat est qu’une proportion importante de jeunes y sont effectivement exposés. L’école, et les programmes d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle contribuent directement à lutter contre les clichés véhiculés par ce type de contenus et permettent aux jeunes de décrypter et comprendre ce à quoi ils et elles sont exposée.es . »
Une campagne SIDAXXXION pour sensibiliser les parents et les jeunes
Pour interpeller les parents, Sidaction a choisi de les confronter à la réalité. Avec sa campagne SIDAXXXIONE, elle leur montre les contenus auxquels les enfants sont exposés quand on ne leur donne pas les bonnes clés pour s’éduquer.
Six visuels ont ainsi été déclinés en détournant les codes et le langage des sites pornographiques. Une activation médiatisée par Values.media en affichage outdoor. Mais aussi en presse, en VOL et sur les réseaux sociaux.
Nicolas Gadesaude, Directeur de la Création de The Good Company explique : « Il y a un déni ou un tabou sur la consommation de contenus pornographiques par les ados en France. Oser, nommer les choses, poser le débat sans jugement, sans morale était nécessaire pour faire réaliser l’importance d’en parler, pour montrer qu’éduquer c’est protéger. »
Une plateforme qui s’approprie les codes des sites porno
Sidaction crée sidaxxxion.fr, un faux site et des faux films pornographiques. Ce dernier a pour vocation de déconstruire les clichés véhiculés par la pornographie. Pensé comme un outil de prévention où les jeunes et les parents peuvent trouver des réponses pour mieux s’informer, ce site pédagogique aborde en effet, dans un langage adapté aux jeunes, plusieurs thématiques. Notamment :
- Le consentement,
- La non-violence,
- La performance,
- La tolérance,
- L’orientation sexuelle,
- La prévention.
Pour en savoir plus sur The Good Company, rendez-vous sur sa page dédiée !