Depuis le 11 avril dernier, une nouvelle application a fait son apparition sur les systèmes d’exploitation iOS et Android, en France et en Espagne : TikTok Lite. Cette nouvelle version de l’application phare du groupe chinois ByteDance présente le même type de service, à cela près qu’elle propose une rémunération en fonction du nombre de vidéos visionnées. Et comme nous pouvons nous en douter, cette méthode pose problème au sein de l’UE. C’est pour cela que la Commission européenne a récemment mis la nouvelle application en garde et lui a également fait comprendre que des sanctions pourraient être envisagées…
Une nouvelle version de TikTok qui fait débat
Avec TikTok Lite, il est possible de gagner des récompenses en visionnant des vidéos. Mais comment cette rémunération est-elle envisagée ? Pour faire simple, les utilisateurs sont payés en pièces virtuelles. 100 pièces virtuelles équivalent à 1 centime d’euro. À l’occasion de sa première connexion sur le réseau social, l’utilisateur remporte d’ores et déjà 300 pièces virtuelles, ce qui a de quoi le motiver pour la suite. Il faut visionner un minimum de vidéos pour espérer remporter entre 200 et 900 pièces virtuelles par jour. 150 pièces virtuelles sont débloquées pour l’apposition de 3 likes sur 3 vidéos différentes. De même pour un total de 3 comptes de créateurs de contenu suivis. Le temps de visionnage est lui aussi récompensé. 1 minute vaut 150 pièces virtuelles. Tandis que 10 minutes en valent 1 500, 25 minutes en valent 4 200, et ainsi de suite.
Sur Android, les utilisateurs peuvent même remporter des chèques cadeaux Amazon. De quoi les inciter à régler leur shopping avec le visionnage de vidéos proposé par TikTok Lite, finalement. Et l’application n’hésite pas à les rappeler à l’ordre lorsque ces derniers ne se sont pas connectés de la journée…
TikTok Lite : une application dangereuse pour la santé mentale ?
Jusqu’ici, la proposition semble intéressante. Le fait d’être rémunéré en passant du temps à regarder des vidéos est alléchant quand on sait que des millions d’utilisateurs le font déjà gratuitement. Mais il s’avère que cette méthode pourrait être bien plus dangereuse qu’elle n’y paraît. En effet, TikTok est déjà dans le viseur de la Commission européenne et des États-Unis qui sont, rappelons-le, ne sont pas loin de bannir le réseau social. Les tendances présentes sur celui-ci sont clairement dangereuses et néfastes pour la santé mentale des utilisateurs qui sont, pour la plupart, très jeunes. Body checking, troubles du comportement alimentaire, comparaison aux autres, mise en avant de la beauté, notation du physique… Il est en fait bien plus facile de se sous-estimer après avoir fait le tour du réseau social, dont l’algorithme est connu pour nous retenir à tout prix sur l’application.
Malheureusement, TikTok Lite va encore plus loin. La nouvelle application incite clairement les utilisateurs à passer le plus de temps possible devant leur écran. Et si l’on additionne les problèmes des tendances évoquées précédemment, dont la liste est non exhaustive bien sûr, au temps démesuré passé devant l’écran, il y a de fortes chances que de nombreux utilisateurs développent une addiction au service au péril de leur santé mentale.
L’UE pourrait sanctionner le service de ByteDance
Une fois que nous connaissons les tenants et les aboutissants de TikTok Lite, il n’est pas étonnant de voir la Commission européenne prendre des mesures à son encontre. Le 17 avril dernier, celle-ci avait déjà demandé au réseau social de fournir une évaluation des risques sur lesquels un tel service pouvait déboucher. Cela n’a cependant pas été fait par l’application du groupe ByteDance dans le temps imparti. TikTok Lite a désormais jusqu’au 24 avril pour fournir ce qui est attendu par la Commission européenne. En cas de manquement, de lourdes amendes pourraient peser sur le nouveau réseau social. Bruxelles a d’ailleurs ouvert une enquête sur ses méthodes, ce qui pourrait lui coûter d’être suspendu dans le courant de la semaine, soit jeudi.
Ainsi, bien que TikTok Lite n’autorise pas ses services aux moins de 18 ans et limite le temps de visionnage de vidéos quotidien, son côté addictif pose problème et nécessite d’être encadré davantage. En effet, la majorité civile des utilisateurs n’exclut aucune forme d’addiction et aucun trouble psychologique. Reste à voir de quelle façon les choses évolueront au sein de l’UE pour ce qui est du déploiement de ce nouveau réseau social…