Cette crise sanitaire sans précèdent a largement touché les secteurs de la communication et des médias. Qu’en est-il aujourd’hui ? Allons-vous vers des prises de parole plus éthiques de la part de marques ? Sommes-nous à l’aube d’un nouveau monde pour les médias et les contenus ?
Pour le savoir, Union, la joint-venture rassemblant 5 acteurs de la vidéo digitale, a interrogé 6000 internautes dans 10 pays, dont la France. L’étude montre notamment que les internautes français attendent des marques qu’elles continuent à communiquer (83% des répondants), mais en adaptant finement leur message au contexte (64%). A cette condition, 84% auraient une bonne opinion d’une marque qui communique aujourd’hui. D’autant plus si elle communique sur les sites d’information (45%) , et non les réseaux sociaux (37%).
Quels enseignements marques et médias peuvent-ils en tirer, comment réfléchir aujourd’hui leur stratégie ? C’est à ces questions que l’étude permet de répondre
Consommation des médias et des réseaux sociaux : une forte augmentation, avec une «préférence française» pour le social. Dans tous les pays, la consommation de médias et de réseaux sociaux a massivement augmenté.
C’est particulièrement vrai en Italie, ou 75 % des personnes interrogées ont accru leur consommation de médias, et 77% ont d’avantage consulté les réseaux sociaux.
Dans les pays du Nord, cette progression a été moins forte : par exemple, les Suédois ne sont que 59% à avoir accru leur consommation de réseaux sociaux, les Allemands ne sont que 62% à avoir d’avantage consulté de sites médias. En France, c’est avant tout la consultation des réseaux sociaux qui a progressé (71% des répondants) devant celle des médias (58%). De même, les Français sont les seuls à juger les réseaux sociaux plus fiables que les médias (53% contre 47%).
Cette défiance envers les médias s’accroît encore chez les Français de 18-23 ans : seuls 40% les jugent fiables. A l’inverse, les jeunes Anglais, Suédois ou Hollandais sont plus de 70% à accorder leur confiance aux médias.
Présence et attitude des marques : les consommateurs veulent garder le lien… à condition que les marques adaptent leurs messages.
Plus de 80% des consommateurs souhaitent que les marques continuent à communiquer. Un souhait particulièrement marqué dans les deux pays les plus touchés par la crise, l’Italie (93%) et l’Espagne (92%). Mais cette attente se double d’une condition : les répondants estiment, à une très large majorité, que les marques doivent adapter leur message au contexte. En France, cette opinion est partagée par 64% des répondants, un taux qui se situe dans la moyenne des autres pays.
Reste à savoir quel type d’annonceur semble le plus légitime, aux yeux des consommateurs, pour communiquer dans un contexte lié la pandémie. Si, globalement, les secteurs des produits de nettoyage (68 %) de l’éducation (65 %), de la pharmacie (63 %) et des telecoms (61 %) sont les mieux perçus par l’ensemble des répondants, de fortes divergences apparaissent selon les pays.
En Espagne, par exemple, les annonceurs des univers de la cosmétique ou de l’automobile sont bien acceptés, alors que les messages délivrés par le gouvernement, le secteur de la formation ou celui de la pharmacie suscitent plus de rejet.
En France, les consommateurs estiment légitimes les messages émis par les fabricants de produits pharmaceutiques (80%) ou nettoyants (76%), mais se montrent plus circonspects à l’égard des secteurs de l’automobile, de la banque ou de l’assurance.
De leur côté, les Roumains (75 %), suivis des Britanniques (71 %) et des Suédois (69 %) sont ceux
qui se montrent le plus ouverts : aucun type d’annonceur ne leur semble, globalement, déplacé dans
ce contexte.
Des consommateurs largement ouverts à la présence des marques, notamment sur les sites d’information
Que pensent les consommateurs du fait qu’une marque communique dans le contexte du Covid ? Les Espagnols (18%) et les Italiens (22%) sont les plus nombreux à affirmer que la marque en question leur paraîtrait a priori sympathique. Sur l’ensemble des pays étudiés, seuls 13% affirment qu’ils concevraient, a priori, une image négative de la marque en question.
Les autres répondent, majoritairement, que tout dépend de la marque, du contexte, et du contenu de son message. C’est, par exemple, ce qu’affirment 73% des Français, et 75% des Britanniques.
Autre indicateur d’ouverture à l’égard des marques : plus de 70% des répondants n’ont pas ou peu remarqué de messages publicitaires qui leur semblaient déplacés dans le contexte de la pandémie. En revanche, les 30% qui ont trouvé certaines campagnes inadaptées ont ressenti de l’agacement, voire de la colère. Un rejet notamment marqué chez les Suédois (68% d’agacés) et les Italiens (57%). Les Français, eux, ont pu se sentir agacés dans 53% des cas.
Enfin, dans l’ensemble des pays, les consommateurs affirment que l’image qu’ils se font d’une marque est plus positive lorsqu’elle est présente sur un site d’information, plutôt que sur les réseaux sociaux. Notamment, en Italie (53% de perception positive d’une campagne vue sur un site d’information, contre 35% pour les réseaux sociaux).
En France, les campagnes vues sur les sites médias convainquent 45% des répondants, contre 37% pour celles vues sur les
réseaux sociaux.