Avec plus d’un milliard d’heures de vidéos visionnées chaque jour sur YouTube et un temps moyen de 95 minutes passé quotidiennement sur TikTok par utilisateur, la vidéo s’impose comme le format roi de la communication numérique. Dans cet univers saturé de contenus, le motion design se distingue comme un outil puissant, capable de capter l’attention, de transmettre un message percutant et d’amplifier l’impact des marques et des entreprises.
Véritable alliage entre créativité artistique et innovation technologique, le motion design ne se limite pas à la création visuelle : il est devenu un levier stratégique incontournable pour raconter des histoires, renforcer une identité de marque ou simplifier des concepts complexes.
Pour explorer ce métier au carrefour de l’art et de la technologie, J’ai un pote dans la com a rencontré Stéphane Chung, responsable pédagogique des formations en motion design à INA Campus, l’école des médias et du numérique. Il partage son expertise sur les compétences clés, les tendances du secteur et les innovations qui transforment cette discipline en perpétuelle évolution.

JUPDLC : Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Qu’est-ce qui vous a mené au domaine du motion design et à la pédagogie ?
Stéphane Chung : Je suis issu d’un parcours à la croisée des métiers de l’image et de la création numérique. Après des années d’expérience en tant que réalisateur, motion designer, et directeur artistique, j’ai eu l’occasion de collaborer avec des clients variés dans les secteurs de la publicité, des médias et de la production audiovisuelle. Ce qui m’a toujours fasciné dans le motion design, c’est sa capacité à allier technique et créativité, à raconter une histoire en image, tout en explorant sans cesse de nouvelles technologies.
Quant à la pédagogie, c’est un virage naturel que j’ai pris il y a de nombreuses années. Transmettre et accompagner les étudiants à développer leur potentiel et les préparer à séduire un marché exigeant, c’est devenu une passion.
« Ce qui me passionne le plus, c’est cette synergie entre l’imaginaire créatif et les outils technologiques. »
JUPDLC : Comment définiriez-vous le motion design pour quelqu’un qui n’en a jamais entendu parler ? Quels sont les aspects qui vous passionnent le plus dans ce domaine ?
Stéphane Chung : Le motion design, c’est l’art de donner vie à des éléments graphiques en mouvement. On y intègre de la typographie, des images, des effets visuels, du sound design et aujourd’hui beaucoup de 3D, ce qui constitue notre spécialité à INA Campus.
Nous explorons également la créativité visuelle en temps réel, notamment avec des outils comme Smode, utilisé pour le mapping et la production de visuels interactifs, ce qui ouvre des possibilités infinies dans le spectacle vivant et l’événementiel.
Ce qui me passionne le plus, c’est cette synergie entre l’imaginaire créatif et les outils technologiques. Chaque projet est unique : il permet de dépasser les limites de ce qui est possible visuellement tout en évoquant une émotion forte.
JUPDLC : Le motion design semble omniprésent aujourd’hui : clips musicaux, publicités, jeux vidéo, émissions télé… Selon vous, qu’est-ce qui rend ce domaine si important dans les industries créatives modernes ?
Stéphane Chung : Aujourd’hui, l’image animée est partout. La capacité à capter l’attention en quelques secondes est essentielle dans un monde saturé de contenus. Le motion design est à la croisée des besoins : il combine impact visuel et narratif efficace. Dans toutes les industries créatives, le motion design permet d’apporter de la dynamique et de rendre un message à la fois efficace et esthétique.
« La capacité à raconter une histoire, à créer une composition graphique équilibrée, et à jouer avec le rythme et le son est indispensable. »
JUPDLC : Quelles compétences considérez-vous comme essentielles pour les futurs motion designers ?
Stéphane Chung : Un bon motion designer doit à la fois maîtriser des outils techniques comme Cinema 4D, After Effects, ou encore des moteurs temps réel, mais aussi avoir une vraie culture artistique. La capacité à raconter une histoire, à créer une composition graphique équilibrée, et à jouer avec le rythme et le son est indispensable.
De plus, dans un secteur en perpétuelle évolution, il faut une grande capacité d’adaptation et de veille technologique.
JUPDLC : Le motion design est souvent un mélange de technique et de créativité. Comment accompagnez-vous les étudiants pour qu’ils développent à la fois leur maîtrise technique et leur sens artistique ?
Stéphane Chung : Nos formations à INA Campus reposent sur un équilibre entre enseignements techniques et créatifs. Nous avons conçu un cursus en trois niveaux diplômants :
– Une Licence Motion Design pour les outils techniques 3D et la création;
– Un Master 1 Diplôme Supérieur en Création Numérique spécialisé qui permet un perfectionnement en 3D et propose des projets ambitieux pour développer des réalisations de haut niveau;
– Un Master 2 orienté vers la 3D temps réel et les nouvelles technologies.
Les étudiants réalisent des projets concrets, parfois croisés avec d’autres cursus de l’INA ou de nos partenaires. Nous intégrons également la veille technique, l’IA et les logiciels innovants dans nos cours, tout en encourageant une réflexion artistique poussée.

JUPDLC : Pensez-vous que les nouvelles technologies, comme l’IA générative, redéfinissent la manière dont les contenus visuels et animés sont conçus et produits ?
Stéphane Chung : L’IA générative est en train de transformer radicalement le motion design. Elle permet d’accélérer et d’enrichir certaines étapes, comme la création de textures, les storyboards ou encore le rendu et va rapidement s’étendre à toutes nos étapes de fabrication.
JUPDLC : Les outils et technologies, comme Unreal Engine ou l’intelligence artificielle, transforment rapidement le secteur du motion design. Comment ces innovations sont-elles intégrées aux programmes de formation ?
Stéphane Chung : À INA Campus, nous intégrons déjà ces outils dans nos formations pour que les étudiants en comprennent les potentialités et les limites. Leur usage est même obligatoire dans les projets. Nous collaborons régulièrement avec les professionnels du secteur pour ajuster nos contenus pédagogiques. Les logiciels et technologies comme Unreal Engine, ou encore les outils d’IA sont pleinement intégrés dans nos programmes.
De plus, nous mettons un point d’honneur à renforcer les compétences en gestion de projet, en relation client et en commercialisation à travers des projets et des simulations.

JUPDLC : Quels sont les débouchés professionnels pour les étudiants formés au motion design à INA campus ? Dans quels types de projets ou d’industries peuvent-ils évoluer ?
Stéphane Chung : Nos diplômés ont un large panel de débouchés : studios de motion design, agences de publicité, production audiovisuelle, chaînes de télévision, mais aussi des domaines plus émergents comme le mapping, la réalité virtuelle ou la visualisation de données.
Ils peuvent devenir motion designers, directeurs artistiques junior, spécialistes en VFX ou encore intégrer des projets innovants dans des entreprises technologiques.
JUPDLC : Enfin, comment voyez-vous l’évolution du secteur du motion design dans les années à venir ? Y a-t-il des tendances ou des innovations qui vous semblent particulièrement prometteuses ?
Stéphane Chung : Je pense que l’avenir du motion design sera marqué par trois grandes tendances :
- Le temps réel, avec des outils comme Unreal Engine qui révolutionnent la production.
- L’IA générative, qui ouvre des perspectives fascinantes tout en posant des questions éthiques.
- L’interactivité et l’immersion, notamment via la réalité virtuelle et augmentée.
Le motion design continuera à évoluer, à s’adapter aux nouveaux usages et à repousser les frontières entre technologie et créativité.
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