Au cours du week-end, plusieurs rapports ont suggéré que la société mère de Facebook, Meta, pourrait envisager de fermer ses services au sein de l’Union Europpéenne (UE). La raison ? Les contestations juridiques à son encontre, sur le traitement des données personnelles des utilisateurs. Mais Zuckerberg peut-il vraiment supprimer Facebook et Instagram en Europe ?
Zuckerberg met la pression sur l’Union Européenne (UE)
Le principal problème rencontré par Meta concerne les transferts des données transatlantiques. Ces derniers sont réglementés par le « Privacy Shield » que l’entreprise utilise actuellement pour stocker les informations des utilisateurs européens sur des serveurs américains. Mais cette législation autour du stockage de données transatlantiques fait actuellement l’objet d’un examen au sein de l’UE. Dans ce contexte, la société de Zuckerberg menace de fermer Facebook et Instagram en Europe.
Dans l’ensemble, une fermeture complète de Facebook et Instagram semble peu probable. À elle seule, la plateforme Facebook compte 427 millions d’utilisateurs dans l’UE. Il s’agit d’ailleurs de la seule région qui a enregistré une croissance significative (+4 millions de MAU) au cours du dernier trimestre. Et ça n’inclut pas Instagram !
Meta a d’ailleurs publié un article expliquant qu’il n’a pas l’intention de retirer ses applications de l’Europe :
« Nous n’avons absolument aucune envie de nous retirer de l’Europe, bien sûr que non. Mais la simple réalité est que Meta, comme beaucoup d’autres entreprises, organisations et services, s’appuie sur des transferts de données entre l’UE et les États-Unis pour exploiter nos services mondiaux. Nous ne sommes pas seuls. Au moins 70 autres entreprises dans un large éventail d’industries, y compris dix entreprises européennes, ont également augmenté les risques liés aux transferts de données dans leurs déclarations de revenus. »
Un mal pour un bien ?
Meta exploite déjà des centres de données en Irlande, en Suède et au Danemark, et a récemment signé pour en construire un autre aux Pays-Bas. Il est donc envisageable que la société s’aligne sur les exigences européennes. Mais, « la route est encore longue ». Meta pourrait également limiter l’analyse des données des utilisateurs, à un moment où le groupe est déjà aux prises avec une capacité réduite sur ce front en raison de la mise à jour d’Apple iOS 14.
Enfin, si Meta est contraint de « rester » en Europe, les pays de l’UE pourraient s’assurer qu’il paie sa juste part dans chaque région. Si le groupe est forcé de fonctionner entièrement dans chaque nation, et d’établir des bureaux entièrement localisés, ainsi que le traitement des données, cela pourrait limiter sa capacité à se concentrer sur les pays à faible imposition pour mettre en place des bases régionales.