La crise sanitaire engendrée par le Coronavirus a bouleversé le marché du travail et celui du management des équipes. D’après l’enquête « L’impact de la crise sanitaire sur l’environnement de travail » réalisée par OpinionWay en juin 2020 auprès de 1700 collaborateurs de 7 entreprises françaises, la relation des travailleurs avec leur lieu de travail s’est transformée dès le premier confinement en mars dernier. Un processus managérial lui aussi impacté et en pleine évolution.
Le salarié est de plus en plus nomade
Trop longtemps tabou, la crise sanitaire a mis sur le devant de la scène les atouts du télétravail. Une organisation qui a fait ses preuves pendant plusieurs mois, et qui plaît à de nombreux salariés. En France, le Medef estime que le télétravail pourrait s’appliquer à 4 emplois sur 10. De plus, selon une étude interne réalisée en mars et avril 2020 par le groupe canadien Colliers International sur un échantillon de 3 000 salariés originaires de 25 pays, 71 % des salariés n’ayant jamais télétravaillé et ayant adopté pendant la crise ce mode d’organisation se disaient séduits par ses avantages et souhaitaient poursuivre cette expérience au moins 1 jour par semaine une fois la crise terminée.
Autre étude avec celle de Kardham en juin 2020 auprès de plus de 1000 salariés en télétravail durant le confinement, 2/3 des interrogés ont découverts le télétravail avec la crise et souhaiteraient pérenniser cette pratique : 33% s’en disent « très satisfaits » et 55% « plutôt satisfaits ». Après le premier confinement mis en place, plus de 9 personnes sur 10 souhaitaient ainsi renouveler le télétravail de manière régulière.
Bien que présentant de nombreux avantages, cette forme de travail oblige à repenser en profondeur les systèmes de management traditionnels, notamment la relation à l’autre, rendu de plus en plus virtuel avec le télétravail et l’évolution technologique. À noter que cette période de confinement et de télétravail quasi généralisé a permis à de nombreux salariés de repenser leur carrière et leur mode de vie. Néanmoins, les différentes études pointent du doigt les problématiques de ce mode de travail, à savoir le manque de contact et d’interaction avec les collègues, mais aussi les managers.
Vers un management émotionnel
Une étude menée par le groupe Adecco en mai 2020 sur les modalités de travail post pandémie affirme que pour 74% des salariés dans le monde et 63% en France, les managers doivent se réinventer et faire preuve de plus d’intelligence émotionnelle, qui est, selon eux, le « trait distinctif du bon manager ». Dans cette optique d’évolution, la performance sociale est devenue aussi cruciale que la performance économique. Dans ce contexte d’évolution, l’intelligence émotionnelle, c’est-à-dire la capacité à mieux comprendre et appréhender ses émotions et celles des autres, doit être maîtrisée par le manager. Ainsi, il sera en capacité d’apporter plus de reconnaissance à ses collaborateurs, et à concilier exigence et bienveillance. Le manager émotionnel cherche également à inspirer confiance à ses équipes. Un cercle vertueux pour l’ensemble de l’entreprise.
Un manager productif va chercher à maintenir le bien-être des équipes tout en assurant leur productivité. Pendant cette période où les échanges en présentiel sont quasi-inexistants, le manager doit faire preuve de proximité avec ses équipes pour rassurer, conseiller, motiver et valoriser ses équipes.
Savoir gérer sa communication
Et pour arriver à cette proximité, la communication doit être au cœur de toutes les démarches. Qu’importe la situation, le manager doit être capable de changer de style afin de communiquer efficacement avec l’ensemble des parties prenantes. Il a même été démontré que la productivité est plus élevée lorsque les compétences en matière de management et de communication interpersonnelle sont moyennes ou supérieures à la moyenne. Enfin, pour correspondre à cette évolution, la notion de confiance doit être omniprésente entre le manager et ses collaborateurs. Enfin, communiquer ne signifie pas que maîtriser les codes en tant qu’émetteur, mais aussi en tant que récepteur. En bref, il faut savoir être à l’écoute de ses équipes.
D’ailleurs, selon l’étude « Confinement et télétravail » réalisée par Kardham (juin 2020), 60% des travailleurs considèrent que la crise sanitaire a accéléré la mise en place d’outils digitaux dans leur entreprise. Dans cette optique, il peut être très intéressant de proposer à ses équipes des formations en ligne afin de faciliter la prise en main de ces nouveaux outils technologiques. On ne le dira jamais assez : une crise est un accélérateur de tendance.
La situation de crise sanitaire a poussé l’ICD à proposer de nouvelles méthodes d’accompagnement pour ses étudiants. En ce sens, elle a décidé de mettre en place des conférences qui ont pour but de les aider à développer des soft skills essentielles à leur avenir professionnel.
Vers un télémanagement ?
Télétravail occasionnel ou à temps complet, chômage partiel, rotation des équipes dans les bureaux de l’entreprise… Croiser un collaborateur dans les bureaux ces derniers mois a été une rude épreuve. Dans ce contexte, il devient difficile pour un manager d’identifier des difficultés individuelles ou collectives, ou encore d’apprécier en temps réel les avancées d’un projet. Pour ce faire, il est fortement déconseillé d’appliquer telles quelles les méthodes de management en présentiel.
À distance, le rôle du manager devient crucial pour maintenir l’engagement des collaborateurs et préserver leur lien avec l’entreprise. L’objectif est ainsi de préserver l’engagement des collaborateurs. En effet, selon une étude réalisée par Welcome To The Jungle en avril 2020, 50% des salariés ont envie de changer d’employeur suite à la crise de Covid19. Plusieurs raisons sont invoquées par les collaborateurs : manque de transparence, de reconnaissance, de rendez-vous réguliers avec le manager de proximité, de sens dans les missions… Chaque collaborateur a vécu la crise sanitaire différemment. Le manager doit se soucier des situations individuelles des membres de son équipe et adapter ses méthodes de management en conséquence.
L’ICD Business School a lancé le projet #ICDCare, une série de conférences qui visent à soutenir ses étudiants dans leur développement autant professionnel que personnel.
Les premières intervenantes ont été Laurène et Ilona de l’entreprise Stjerne, qui ont abordé les thématiques de la gestion du stress et du sommeil. Puis dans un second temps, l’ICD a reçu Céline Conte qui a abordé différents thèmes tels que les cours à distance et le bien-être.
L’évolution de ses méthodes managériales imposées par la crise de Coronavirus n’a de sens que si elle persiste dans la durée. Une bonne pratique consiste à faire circuler un sondage ou un questionnaire de satisfaction à la suite d’un changement en interne. Quoi qu’il en soit, le contexte actuel n’a pas fini de challenger les pratiques managériales des entreprises. Plus que jamais, le manager va devoir redoubler d’efforts et de créativité pour répondre aux besoins de son équipe et de l’entreprise.
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