De quoi sera fait l’évènementiel de demain ?

En collaboration l'ECS
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Le secteur de l’évènementiel a été considérablement touché par la crise sanitaire aux cours de ces deux dernières années. L’évènementiel c’est la joie, les rires, les rencontres et les accolades. Un train de vie dont nous avons été privés à cause des confinements à répétition. L’épidémie a-t-elle sonné la fin de l’événementiel traditionnel ? On en discute avec Antoine Moscardo et Pascal Cereuil, respectivement intervenants en Stratégie de marque à l’ère digitale et en Digital & Event, à l’European Communication School, dans une interview qui appréhende l’évènementiel de demain !

 

Entrevue avec Antoine Moscardo et Pascal Cereuil

JUPDLC : Dans quelles mesures le contexte de pandémie a-t-il réinventé l’évènementiel au sens traditionnel du terme ?

Antoine Moscardo : Avec l’impossibilité de se réunir, il devenait compliqué de se retrouver en physique et il a donc fallu trouver une nouvelle solution pour organiser un évènement… Sans personne ! Les agences évènementielles mais aussi les traiteurs et autres ont dû imaginer de nouvelle solution pour permettre aux gens de passer un bon moment ; sans être présent physiquement !

Pascal Cereuil : Toutes les manifestations étaient majoritairement et quasi exclusivement en mode présentiel. La pandémie a mis en avant le distanciel et l’hybride, avec des déplacements plus courts et moins de participants (d’où l’apparition des Roadshow).

 

JUPDLC : L’évènementiel a été un des secteurs les plus touchés par la pandémie avec près de 20% de postes détruits et plus de 17 milliards de pertes. L’évènementiel promet des rencontres, comment tenir une telle promesse dans un contexte de pandémie ?

Antoine Moscardo : Sujet très compliqué ! L’ADN de l’évènementiel c’est de permettre aux gens de se retrouver… Lorsqu’il est interdit de se réunir, l’évènementiel prend un coup dans l’aile ! Heureusement, des solutions digitales existent et on a pu se réinventer ! Même si physiquement on ne pouvait plus être ensemble, avec les visios et via des jeux « digitaux » ou encore des colis envoyés, on a pu récréer des évènements à domicile avec le plaisir de « voir » ses collègues et amis !

Pascal Cereuil : Les marques, même avec la pandémie, ont besoin de faire du marketing. Les agences doivent donc être proactives et trouver une réponse appropriée aux nouvelles contraintes des events.

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JUPDLC : Y a-t-il des inconvénients à la digitalisation de l’évènementiel ? Reste-t-il toujours aussi attractif ?

Antoine Moscardo : Le digital c’est bien mais, malgré son avantage, ça ne remplacera jamais le plaisir d’être ensemble. En effet, les gens ont besoin de véritable contact physique, et le digital ne le permet pas… Non seulement les problèmes techniques ont limité les possibilités mais aussi le fait que les gens veulent profiter d’un moment ensemble et sortir la tête de l’écran… On est des animaux sociaux et rester planter derrière son écran est contre nature ! On a besoin de se retrouver !

Pascal Cereuil : Pas du tout : vu la révolution numérique arrivée en décembre 2020, la donne économique va totalement être disruptée et va apporter un changement radical du ROI et CRM.

 

JUPDLC : Le retour à l’évènementiel physique doit-il tirer un enseignement de cette période 100% digitale ?

Antoine Moscardo : Oui ! Un évènement peut aussi fonctionner avec une partie digitale… Il faut savoir se servir de ces nouveaux moyens pour créer de nouveau type d’évènements. Par exemple, on parle de plus en plus de « Phygital ». Avec ce qu’on a vécu, un évènement peut maintenant être à la fois physique mais aussi digital… Les deux sont facilement mixables !
De plus, on a vu que le digital permettait aussi de briser les distances… Un évènement n’a plus besoin de se tenir sur un seul et même lieu mais peut se faire sur différents sites.

Pascal Cereuil : Tout à fait ! Il est primordial de capitaliser sur cette digitalisation, notamment suite aux nouveaux enjeux digitaux de la FatData.

 

JUPDLC : Un retour à l’événementiel en 100% physique serait-il réellement efficace ?

Antoine Moscardo : En sortie de COVID, on voit que les gens n’ont qu’une chose en tête : se retrouver. Mais le COVID a aussi permis de voir que les évènements ne doivent plus forcément être 100% physiques. Aujourd’hui, je pense qu’un bon évènement se doit de mettre une touche de digital dans l’organisation… Mais les évènements physiques ont encore de beaux jours devant eux à mon avis… Jusqu’à l’avènement du Metavers et des évènements en Meta ?!

Pascal Cereuil : Les invités ont pu voir les avantages de l’hybride. Il faudra envisager les nouvelles frustrations (déplacement long et lointain, perte de temps…).

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Crédit photo : ECS

JUPDLC : Les profils marginalisés ont trop souvent été invisibilisés par l’évènementiel traditionnel. Les évènements digitaux n’ont-ils pas facilité l’inclusion des différents publics ?

Antoine Moscardo : C’est vrai que certains évènements en présentiel ont pu mettre de côté, parfois, les « minorités ». Le fait d’être réunis tous ensemble, sur un seul et même lieu, peut rendre difficile la prise de parole par ces minorités et les rendre donc « invisibles ». Avec l’arrivée du digital, les minorités ont peut-être moins de difficultés à prendre la parole car, en digital, il est plus simple de se faire remarquer sans avoir peur des « réactions ». Donc, en effet, je pense que le digital apporte une part de facilité quant au fait d’inclure toutes les populations !

Pascal Cereuil : En présentiel, les minorités ont eu tendance à ne pas prendre la parole. La prise de parole des minorités, c’est un autre des avantages du distanciel et/ou de l’hybride !

 

JUPDLC : L’évènementiel de demain ne devrait-il pas composer davantage avec les enjeux environnementaux et sociétaux ?

Antoine Moscardo : 100% d’accord ! C’est important de composer avec ces éléments même si parfois cela reste compliqué… Je prends l’exemple de l’évènement COP26 qui est un évènement pour le climat… Alors que cet évènement a consommé plus d’énergies et à plus polluer que plusieurs autres évènements !
De plus, il faut impérativement prendre en compte les enjeux sociétaux mais certaines marques et/ou organisateurs se refusent encore à se prendre au jeu… À partir de là, c’est compliqué…

Pascal Cereuil : Oui, quand la génération Z sera la population cliente ou invitée. D’ici les prochaines années, le temps que cette génération soit opérationnelle, il faudra saupoudrer de plus en plus ces valeurs.

 

JUPDLC : Les marques s’engagent de plus en plus. Dans le même sens, l’événementiel ne doit-il pas accompagner cet engagement pour mener à bien sa mission communicante ?

Antoine Moscardo : Bien sûr ! L’évènementiel se doit d’intégrer et de prendre en compte ces enjeux ! Mais, malgré le discours, peu de marques osent franchir le pas ! Et même lorsqu’elles le franchissent, il est encore très très compliqué d’organiser un évènement « non polluant » par exemple ! Il y a beaucoup de parole mais peu d’actes encore malheureusement…

Pascal Cereuil : Oui, car on est là pour représenter le client et ses valeurs. Si la marque a des clients de la Gen Z (comme Addidas), alors oui, il faut adapter les valeurs de la marque et de sa cible.

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Crédit photo : Pexel/ Vishnu R

JUPDLC : Pour vous, quel est l’évènementiel de demain ?

Antoine Moscardo : Un évènementiel responsable et phygital ! Certains évènements doivent pouvoir moins polluer et être capable d’intégrer… Et pour cela, l’utilisation du digital est nécessaire !
Je vois bien des évènements physiques un peu moins massifs et qui profitent des relais digitaux pour inviter encore plus de monde et donc intégrer les gens… Par exemple, un défilé de grande marque doit pouvoir être fait et organisé physiquement et permettre aussi à des individus qui n’auraient pas été invités d’y assister et d’y participer via les outils digitaux..

Pascal Cereuil : Pour moi, l’évènement de demain est hybride ! Il composera avec des hologrammes et la réalité augmentée.

 

JUPDLC : Dans cette transition déontologique et technique de l’évènementiel, comment accompagnez-vous les étudiants ?

Antoine Moscardo : En les aidant à organiser ce type d’évènement et en leur permettant d’avoir de nouvelles idées… L’évènementiel se doit d’évoluer et les étudiants ont énormément d’idées à faire valoir !

Pascal Cereuil : Je leur explique les enjeux de cette révolution numérique de 2020 qui va totalement impacter la com, le marketing et l’évent de demain.

 

Si l’avenir de l’évènementiel vous intéresse, l’ECS organise sa journée portes ouvertes autour de ce sujet. Pour y assister, rendez-vous le 4 décembre 2021 sur le campus de l’école !

 

Pour en savoir plus sur l’ECS c’est par ici :

Page école ECS

 

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