Comment inclure éthique et respect dans son management

En collaboration avec ISTEC
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Dans une époque frappée par la pandémie de Covid19, et l’éveil de la population aux différents sujets de société, les entreprises tentent, elles aussi, de s’adapter, et de suivre le mouvement. Ces dernières ne doivent pas seulement suivre les tendances, mais les inculquer dès leurs émergences. Cette nouvelle définition de la raison d’être des entreprises et des sociétés passe par l’évolution des pratiques de management. Ces dernières tendent notamment vers un management éthique et respectueux.

 

L’évolution des règles managériales

Le management est l’ensemble des principes et des pratiques de gestion d’une organisation. Sa mise en œuvre vise à répondre à un besoin ou encore à un objectif. Pour ce faire, elle mobilise des moyens matériels et humains. Le management d’une entreprise est en pleine évolution depuis plusieurs années. La raison d’être des entreprises, dont les règles de RSE mises en place, participe à l’évolution de ces pratiques de gestion d’une entreprise.

Aujourd’hui, la notion de management vise à être rattachée à des notions comme « éthique » ou « respect ». L’apport de ces adjectifs élargit la pratique du management d’une société à un niveau plus humain. Le bon sens, mais avant tout le respect du collaborateur, entrent ainsi en priorité dans la gestion de l’entreprise. Cela ne signifie pas de mettre de côté la productivité de l’entreprise. Loin de là. De nombreux spécialistes affirment que le bien-être du salarié favorisera sa productivité et son sentiment d’appartenance. Il ne sera plus un travailleur, mais un membre d’un groupe. En bref, le management éthique est une approche globale, qui consiste à mettre en œuvre des démarches et des pratiques managériales favorisant le bien-être conjoint des collaborateurs et de l’organisation.

Zahir YANAT,Professeur Chercheur à l’ISTEC ajoute que « L’entreprise moderne s’est construite sur une vision mécaniste et newtonienne qui fait de l’homme un rouage d’une sorte de gigantesque machine. Le taylorisme et le fordisme ont suivi le même principe : chacun dans l’entreprise devrait avoir sa fonction rigoureusement définie et l’organisation était divisée entre des directions correspondant à autant de disciplines et d’expertises bien séparées. Ce modèle est longuement apparu approprié mais aujourd’hui il est complétement remis en question : l’entreprise est maintenant contrainte de changer en profondeur son mode d’organisation et de fonctionnement pour gagner en créativité et en réactivité. Ce changement de paradigme induit de placer l’homme au centre de notre préoccupation de gestionnaire éthique et responsable.»

Pour respecter au mieux un management éthique et respectueux de ses collaborateurs, il est important qu’une charte soit mise en place. La transparence est maître mot de cette pratique de gestion d’une organisation. Avec l’instauration de ce code éthique, l’ensemble des parties sont récompensées.

 

Que comprend une charte éthique ?

Les chartes éthiques mises en place au sein d’une organisation sont assez similaires, et doivent reprendre certaines thématiques fortes. De plus, une gestion fondée sur la moralité et le respect des collaborateurs vise la promotion de plusieurs valeurs.

Premièrement, la justice. Cette valeur est très importante, car elle définit ce qui est « juste » ou non pour les membres du groupe. Ce sentiment de justice doit être ressenti sur l’ensemble des membres de la chaîne de valeur.

Deuxièmement, la communication. Que ce soit dans le cadre intime ou professionnel, la communication est la base d’une relation pérenne sur le long terme. Pour ce faire, il n’y a pas de secret : le dialogue doit pouvoir se faire au sein du groupe, et donc de l’entreprise.

Troisièmement, l’exemplarité. Dans une gestion éthique du management, l’honnêteté, la transparence, ou encore la confiance doivent être parties prenantes. Chaque membre de l’entreprise doit être exemplaire, quel que soit son poste.

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Enfin, le respect de la dignité humaine est une valeur plus qu’importante. Elle est morale et va participer à l’image de l’entreprise. Le collaborateur doit se sentir respecté pour intégrer au mieux le groupe, et ainsi gagner en productivité en dégageant un sentiment d’appartenance aux valeurs de la société.

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Crédit Photo : Pexels

 

Quels sont les obstacles qui peuvent être rencontrés ?

On le sait : vouloir c’est bien, réussir c’est encore mieux. Mettre en place un management éthique et respectueux n’est pas un défi insurmontable. Le plus compliqué est de le respecter et l’intégrer pleinement aux différents niveaux de l’entreprise. L’image de marque peut mettre du temps à évoluer. Tout dépend d’où part la société. De plus, plusieurs facteurs peuvent empêcher, ou causer l’échec, de la mise en place d’un management éthique.

L’élaboration de la charte des valeurs doit être faite et validé avec l’ensemble des membres de l’entreprise. Dans un contexte de subordination trop fort et prenant, la mise en place de cette charte d’une manière conflictuelle peut causer l’insuccès d’un management éthique et respectueux.

De plus, il est important de privilégier le dialogue. De cette manière, les contraintes – qui peuvent être mises en place dans une quête sans fin à la performance – sont limitées. À force de vouloir encadrer le comportement des uns et des autres, il est facile de plonger dans le directivisme et d’éteindre tout élan de dialogue.

Enfin, l’exemplarité doit être un élément moteur de la mise en place de cette charte. Les dirigeants de l’entreprise ne doivent plus diriger, mais aussi agir et participer aux bons fonctionnements des tâches. Les employés désapprouvent en effet un corps managérial dont l’autorité prend le dessus et qui se contente de donner des ordres.

Il est alors important de retenir ceci : toute attitude visant à exclure l’avis des opérationnels porte déjà le germe de l’échec d’un management éthique. La prise de décision de la mise en place de cette pratique managériale doit se faire avec l’ensemble des collaborateurs. Une pratique managériale imposée aux autres est vouée à l’échec.

 

Management non-éthique VS comportements non-éthique, même combat ?

Il existe de nombreux cas de grande société qui ont vécu un véritable bad buzz à cause d’un management non-éthique. Au-delà de ses critères, il existe aussi des comportements dits non éthiques des organisations. Ainsi des groupes d’influence, comme des ONG ou des syndicats, n’hésitent pas à dévoiler les mauvaises pratiques. Pour exemple, en 1997, Nike a perdu des ventes suite à la dénonciation par Amnesty International de l’exploitation des enfants pour fabriquer ses chaussures. Face à ces pertes, l’entreprise a pris une série d’engagements, et les ventes sont reparties à la hausse. Autre exemple avec Shell qui a subi un boycott aux Pays-Bas après que le groupe ait décidé de couler une de ses plateformes en pleine mer. Finalement, la société a refusé de couler sa plateforme.

 

Comment intégrer pleinement un management éthique ?

Former des gestionnaires qui ne soient plus encombrés de certitudes. Eviter que chacun s’enferme de plus en plus dans sa spécificité jusqu’à devenir déplorablement borné. Proposer une formation et mettre en place un programme qui, privilégiant des dimensions fondamentales telles que les sciences sociales, les sciences de la vie et l’approche globale, représenterait une sorte de contrepoison épistémologique de la spécialisation et serait une pensée qui rassemblerait, par opposition à la pensée qui divise et subdivise.

Dans certains cas, suivant le passif de l’entreprise et le profil de son cadre directionnel, une formation s’avère parfois nécessaire. Les principes et attitudes ne peuvent être maîtrisés sans apprentissage et connaissance de ce nouveau cadre managérial.

Il existe des programmes d’enseignement pour aider les responsables des entreprises à manager leurs équipes avec plus d’éthique. En ligne ou en présentiel, prodigué par des centres universitaires ou par des indépendants, ces formations sont organisées. Il est important de rappeler qu’un management éthique peut être différemment mis en place suivant le secteur d’activité de la société.

De nombreux auteurs proposent aussi d’aider et accompagner les entreprises. C’est le cas de Marc Foget, dans son livre « Le travail : un mal français ? ». Il explique alors que « l’un des défis majeurs de notre société est de concilier le bien-être des salariés avec l’efficacité, la compétitivité et la performance ». Dans son livre, il définit les 15 besoins à satisfaire pour générer le bien-être des collaborateurs. Enfin, il en profite pour dresser un panorama des 13 démarches clés à suivre pour mettre en place un management éthique.

 

Quels sont les atouts d’un bon management éthique et respectueux ?

« Ce qui nous trouble dans notre quotidien, ce sont les jugements gonflés de certitudes, portés sur les choses. Pour nous en préserver, nous devrions cultiver l’autocritique et le principe responsabilité et la co-responsabilité dans une culture de management éthique. » ajoute Zahir YANAT, Professeur Chercheur à l’ISTEC.

À tous les niveaux d’implication, le management éthique et responsable parvient à des résultats positifs. Dans des secteurs qui se concurrencent de plus en plus, la réputation et l’image de l’entreprise sont des éléments de différenciation importants.

Si le collaborateur arrive à mettre en place un équilibre parfait entre sa vie professionnelle et sa vie privée, mais aussi d’un confort et d’une certaine sécurité au sein de l’entreprise, alors il se concentre mieux sur ses résultats. Ainsi, le développement du sentiment d’appartenance à la société va lui permettre de gagner en productivité. Or si l’ensemble des collaborateurs développe ce sentiment, c’est l’ensemble du groupe, et donc de la société qui va être performante. À noter qu’au-delà des résultats, l’entreprise va, là encore, développer une image de marque positive et attractive sur le marché. Une notion qui se développe dans une ère post-pandémie et avec l’instauration des différentes démarches RSE.

 

En bref

Avec la mise en place d’un management éthique, l’organisation en ressort gagnante. En effet, le bien-être permet une meilleure mobilisation des collaborateurs. Elle se différencie, entre autres, de la concurrence et favorise son image interne et externe. Cela lui permet de mieux fidéliser ses employés, mais aussi de recruter plus facilement. L’épanouissement et la performance se situent donc à trois niveaux : individuel, collectif et organisationnel.

 

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