À l’occasion des Cannes Lions 2025 toute l’équipe de J’ai un pote dans la com, se mobilise pour vous faire vivre le festival comme si vous y étiez. Tout au long de la semaine, nous partons à la rencontre de personnalités issues du monde de la pub pour qu’elles nous partagent leurs insights sur cet événement phare, et leur vision des tendances qui façonnent – et façonneront ! – le secteur. Ces interviews réalisées avec le soutien de MEDIA FIGARO vous offriront une variété de regards et d’éclairages sur cette édition.
Dans cet entretien, nous recevons Jules Blondeau, Directeur Conseil et New Business chez BeInfluence Europe, pour évoquer son regard sur les temps forts de cette édition des Cannes Lions, sa vision de l’évolution de la creator economy et les défis à venir pour inscrire l’influence et les créateurs au cœur des stratégies de marque.
JUPDLC : Nous sommes au premier Cannes Creator Breakfast. Pouvez-vous nous dire pourquoi c’est important d’être là pour vous aujourd’hui ?
Jules Blondeau : Le marché évolue très fort et très vite. Aujourd’hui, il y a 33 milliards d’investissements publicitaires dans la creator economy, avec une croissance mondiale de 36% entre 2024 et 2025. Pourtant, on s’est rendu compte l’an dernier à Cannes qu’il y avait très peu d’acteurs français de la creator economy présents ici.
Il fallait donc qu’on soit là, qu’on montre que cet écosystème existe et qu’il a toute sa place aux Cannes Lions. C’est ce qu’on a voulu faire avec J’ai un pote dans la com, La Louve and Partners et Lauriane Le Texier, en créant un format simple et accessible : un petit-déjeuner sans pression, où on peut échanger et rassembler les talents et décideurs de la créator economy française.
C’est important, car l’influence marketing ne peut plus être la dernière roue du carrosse dans un plan média. Les budgets montent et les enjeux sont stratégiques. Il faut structurer ce marché comme un levier média et créatif à part entière.
JUPDLC : BeInfluence a été élue agence d’influence marketing à la plus forte croissance en Europe selon Financial Times. Qu’est-ce qui fait la singularité de votre modèle et comment comptez-vous tenir cette promesse à l’échelle européenne ?
Jules Blondeau : Aujourd’hui, chez BeInfluence Europe, on pense qu’on doit adresser l’influence marketing comme un levier classique. On n’est plus à l’ère où c’était un bonus dans un budget marketing : il faut pouvoir gérer les campagnes d’influence avec les mêmes méthodes et la même rigueur qu’une campagne TV ou d’affichage. On fait du social listening, de la recherche d’insights, on essaie de comprendre les audiences bien en amont de nos activations.
Ensuite, il y a l’aspect créatif. On dispose d’une grosse équipe créative qui développe des concepts forts et, parfois, on impose même des idées aux créateurs. Notre rôle, c’est vraiment de connecter les besoins des marques avec les attentes des audiences via les créateurs.
Enfin, ce qui explique notre dynamique, c’est notre modèle européen. On a développé plus de 1000 campagnes dont près de 30% sur plusieurs marchés en simultané. On adresse aujourd’hui nos campagnes dans près de 25 pays avec une véritable expertise locale ce qui nous permet de croître rapidement et sainement.
JUPDLC : Vous naviguez entre agences traditionnelles, plateformes sociales, et influenceurs. Qu’est-ce que BeInfluence apporte que les autres n’ont pas ?
Jules Blondeau : C’est un sujet complexe, parce qu’on est dans un écosystème hyper morcelé. Il y a les agences traditionnelles, les pure players influence, les agences de talents, les talent managers… et tout le monde prétend savoir tout faire.
Nous, ce qu’on revendique, c’est une expertise réelle et historique. Ça fait bientôt dix ans qu’on fait de l’influence marketing. On a commencé par la micro-influence et aujourd’hui, on active tous les types de créateurs pour des clients multisecteurs et sur 25 marchés européens.
Ce qu’on vend à nos clients, c’est cette spécialisation et cette capacité à leur proposer des campagnes d’influence efficaces, bien pensées, et réellement adaptées aux marchés et audiences qu’ils veulent toucher.
JUPDLC : Diriez-vous que la creator economy française a un ADN particulier ? Une French touch créative qui la distingue ?
Jules Blondeau : Oui, parce qu’en influence comme ailleurs, l’ADN des agences est lié aux audiences qu’elles adressent. Et le marché français est vraiment à part. Les audiences ici sont curieuses, cultivées, exigeantes. Elles veulent de la transparence, des engagements clairs, et elles aiment l’ironie, le second degré.
C’est à la fois un défi — parce qu’il faut vraiment comprendre ces attentes et ne pas se rater — et une opportunité. Ça pousse les agences à aller chercher des idées plus différenciantes, à creuser davantage les insights. Et ça nous force à être créatifs et pertinents en permanence.
C’est un marché exigeant mais hyper stimulant.
JUPDLC : Quel “tournant” arrive selon vous dans l’influence et auquel les marques ne sont pas encore prêtes ?
Jules Blondeau : Le premier tournant évident, c’est celui de l’intelligence artificielle. Alors nous, on a un postulat clair : pas de Gen AI dans les créations de contenu. Mais en revanche, on utilise l’IA pour améliorer notre productivité et la qualité de service qu’on offre à nos clients.
Le deuxième tournant, c’est culturel. Aujourd’hui, l’influence est partout. On retrouve des créateurs de contenu dans le cinéma, dans la presse, dans l’affichage. L’approche est devenue holistique.
Et enfin, le dernier tournant, c’est la créativité. On ne peut plus se permettre de faire des campagnes tièdes. Il faut des insights puissants, des idées fortes. On a été la première agence d’influence marketing à remporter un D&AD à Londres. On n’a pas eu de Cannes Lions cette année, mais on sera là l’an prochain et les années d’après. C’est ça notre cap : faire des campagnes d’influence créatives, impactantes et qui comptent.
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