À l’occasion de la Journée mondiale de la santé (le 07 avril), Surfrider et son agence Babel ont lancé une campagne en trompe-l’œil. L’idée ? Alerter sur la présence de plastique… dans notre sang. Une idée ingénieuse, créative et déroutante.
Quand le plastique coule dans nos veines…
Après avoir été retrouvé aux endroits les plus inaccessibles de notre planète, à savoir les plus hauts sommets et les fonds marins les plus profonds, le plastique coule désormais dans notre sang. C’est ce que dévoile une étude publiée dans le journal Environnement International, selon laquelle de petites particules de plastique ont été retrouvées chez 80% des individus testés.
Notons que la présence d’une douzaine de particules plastiques dans les organes tels que le placenta est révélateur de l’ampleur de cette pollution qui touche nos existences dès leurs premiers instants. Ces microplastiques peuvent entraîner une réduction de la croissance du fœtus et provoquer de mauvaises réponses du système immunitaire. Les études à ce sujet se multiplient. Beaucoup pointent du doigt les effets néfastes du plastique sur nos cellules. En moyenne, chaque semaine, nous ingérons 5g de plastique, soit l’équivalent d’une carte bancaire.
Notons que la production de plastique est en constante augmentation et devrait même doubler d’ici à 2040. Or, c’est bien connu, la prudence est mère de toutes les vertus. Il est donc nécessaire et urgent de limiter notre mode de consommation et notre production, et d’appliquer le principe de précaution en limitant au maximum notre exposition au plastique afin de réduire les impacts sur la santé humaine.
« PLASTIC BLOOD », une campagne qui fait réfléchir
Face à ces constats alarmants, Surfrider Europe espère bien alerter les publics sur les dangers qui nous attendent si nous ne limitons pas l’invasion du plastique dans notre quotidien. Mais plutôt que d’inciter directement à réduire la consommation de plastique, l’organisation et Babel misent sur un autre discours. En effet, l’agence a imaginé une campagne qui met en exergue les effets sur la santé de chacun.
Ainsi, la campagne met en scène une vue microscopique du sang plutôt banale, qui se révèle quand on y regarde de plus près, être faite de plastique. Ce trompe-l’œil a été déployé avec le soutien du réseau DOOH Mediatransports ainsi qu’en affichage et affichage digital avec le soutien de JCDecaux. Il sera aussi diffusé sur les réseaux sociaux en vidéo et stories.
« Nous savions déjà que la pollution plastique était un gros problème, mais apprendre aujourd’hui que ça pollue aussi notre sang et nos organes, est incroyable. Nous voulions avec Surfrider Foundation Europe parler de ce problème de façon impactante, en faisant en sorte que le passant « ressente » la nouvelle. C’est comme ça que nous sommes arrivés à cette idée de trompe-l’œil, pour révéler en deux temps que ce que nous pensions être dans nos veines n’est pas forcément que du sang… » – Jean-Laurent Py, Directeur de création Babel.
“Les conséquences sur la santé humaine des perturbateurs endocriniens couramment utilisés dans les plastiques comprennent la perturbation de la fonction thyroïdienne, les effets sur la reproduction, l’obésité, le système immunitaire, l’augmentation des dommages, l’augmentation du risque de cancer et les impacts sur le cerveau et le développement neurologique. Plus le temps d’exposition aux microplastiques est long, plus les impacts seront importants. Il est donc urgent d’adopter et d’investir dans des mesures préventives dès maintenant, afin de traiter les causes, plutôt que de chercher infiniment les multiples effets de la pollution plastique. La prévention s’impose ! « – Diane Beaumenay-Joannet, Chargée de mission plaidoyer thématique déchets aquatiques.
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