100 heures, et pas une de plus. C’est la limite que Twitch imposera à ses utilisateurs pour stocker leurs archives, à partir du 19 avril 2025. 100 heures pour certains, c’est beaucoup. Pour d’autres, les streamers en l’occurrence, 100 heures, ce n’est qu’une infime partie de leur contenu. Contenu dans lequel ils ont investi des heures de travail et dont les highlights permettent à leurs abonnés de se replonger dans un moment précis. Il semblerait cependant que pour Twitch, 100 heures, ce soit bien assez.
La faute aux coûts de stockage
Les coûts de stockage, c’est l’argument mis en avant par Twitch pour défendre cette prise de décision soudaine. Selon eux, les highlights n’ont pas un impact majeur dans l’engagement des abonnés et le partage de contenus. Ils deviennent donc avec le temps, obsolètes, et surtout, ils prennent énormément d’espace sur la plateforme. Raison pour laquelle Twitch décide de limiter ce stockage à 100 heures par personne.
Pour certains, les raisons avancées par Twitch ne justifient en rien cette décision puisque, rappelons-le, Twitch appartient à Amazon, géant du cloud qui stocke des milliers de données quotidiennement. Sur les réseaux sociaux, les streamers expriment leur mécontentement et leur désarroi face aux centaines d’heures de contenus qu’ils doivent désormais exporter sous peine de tout perdre du jour au lendemain.

Internet, une mémoire bientôt pleine ?
La question du stockage des données d’Internet soulève de plus en plus d’enjeux puisque, si pendant longtemps, son espace semblait infini, il s’avère qu’aujourd’hui on commence parfois à en toucher les limites. En effet, toutes les informations partagées, envoyées, créées doivent être stockées quelque part et ce stockage a évidemment un coût.
L’ère d’Internet, de ses débuts à aujourd’hui, façonne nos sociétés et la culture pop actuelle. Pour certains, tout supprimer reviendrait à effacer une partie de cette Histoire, et c’est le problème que Twitch révèle en prenant une telle décision. Le contenu produit par les streamers influence celui de demain et certaines vidéos produites dans les années 2000 ressurgissent aujourd’hui. L’INA par exemple, a pour habitude de partager sur les réseaux des archives vidéos des années 80, participant ainsi à la construction de la culture audiovisuelle française.
Avec un stockage limité à 100 heures, Twitch menace donc d’effacer une partie de cette culture, qui, bien qu’elle puisse sembler éphémère aujourd’hui, fera très certainement l’histoire de Twitch dans quelques années. La plateforme ne serait-elle donc pas sur le point d’effacer ce qui a fait son propre succès ? À méditer.