Plus de 110 experts spécialisés dans la santé et le développement de l’enfant ont interpellé le fondateur de Facebook dans une lettre ouverte pour le contraindre à fermer l’application Messenger Kids.
Lancée à la fin de l’année 2017, Messenger Kids fut spécialement conçue à l’attention des 6 – 13 ans (lire l’article complet). Afin de préserver l’utilisateur, l’application ne comporte pas de publicité et est sous contrôle parental. Des mesures nécessaires pour garantir la sécurité de l’enfant. Par ailleurs, elle n’est aujourd’hui disponible que sur les iPhone américains.
Toutefois, on peut s’interroger sur les conséquences d’utilisation d’un tel réseau social sur le développement des enfants. C’est notamment la question qui a été soupesée par l’ONG Campaign for a Commercial-Free Childhood, un groupement d’experts spécialisés dans la santé, l’éducation et le droit des enfants. Elle a ainsi adressé au fondateur de Facebook ses inquiétudes, totalement fondées et justifiées, vis-à-vis de la mise en ligne de la dernière plateforme de conversation.
En effet, ces différents experts, en s’appuyant sur de nombreuses études, ont pu démontrer à quel point les réseaux sociaux peuvent s’avérer nuisible chez l’enfant. Messenger Kids met notamment à disposition des enfants des fonctionnalités, telles que la vidéo, les stickers, les émojis, qui peuvent rendre l’enfant dépendant de la plateforme. Par ailleurs, ces utilisateurs ne posent aucune ou peu de limites quant à la protection de leur vie privée. Ils seraient alors facilement apte à exposer leur quotidien au travers de photos et vidéos sur la sphère publique.
Le groupement d’experts a mis en avant une nette corrélation entre l’utilisation excessive des réseaux sociaux et la dépression. Au-delà d’une utilisation de 6 heures hebdomadaire, les enfants auraient 47% de chance de plus d’être atteints par la dépression que les autres.
L’alerte est donc donnée, mais pour autant Facebook ne l’entend évidemment pas de la même oreille. Suite à ce mouvement de contestation, le réseau social a prit la parole. Il met en avant le fait que cette plateforme permettrait de renforcer les liens entre parents et enfants et que cela leur permettrait d’assurer une présence permanente et ce, même à distance. Mais que l’on s’entende bien, l’objectif premier de Facebook serait avant tout de fidéliser les futurs utilisateurs de la plateforme. Et ce peu importe que l’éthique soit bafouée ou que cela engendre des conséquences irréversibles sur le développement de l’enfant.
Et vous les potes, êtes-vous pour ou contre le déploiement de Messenger Kids ?