Pour son format d’article Portrait d’agence, l’équipe de J’ai un pote dans la com part à la rencontre des hommes et des femmes qui ont fait de la créativité leur vocation. Pour tenter de s’imprégner le plus possible de l’identité de leur agence, nous visitons leurs locaux, rencontrons leurs équipes et les observons dans leur travail. Aujourd’hui, nous partons explorer la boucle, une agence-conseil spécialisée dans la définition de stratégies digitales, le cadrage et le pilotage de projets, bien décidée à bousculer les codes d’un secteur bien en place.
C’est dans un open space lumineux, haut de plafond, où règnent une ambiance paisible et une atmosphère studieuse, que nous accueille Mathieu, cofondateur de l’agence. Nous sommes au troisième étage d’un immeuble situé au cœur de la rue animée de Beaubourg. La porte ouverte, il termine son visio d’un « je te laisse, faut que j’y aille » avant de nous adresser un sourire. Installés depuis près d’un an dans ce bel espace qu’ils partagent avec une agence digitale, les membres de la boucle ont trouvé leurs marques. « Le télétravail, on l’autorise, mais on préfère venir ici », nous précise-t-il. Et c’est tout naturel !
Nous traversons avec lui ce grand salon parisien, rythmé par le cliquetis des claviers (indiquant que sous ce calme apparent, les cerveaux bouillonnent de productivité), pour rejoindre Matthieu (lui aussi), cofondateur (lui aussi). Nous entrons dans la salle de réu’, fermons la porte vitrée et nous installons sur des sièges cosy autour d’une grande table en bois. C’est parti, bouclez vos ceintures, on embarque avec eux dans une belle aventure.
Les racines de la boucle
Retour en arrière : nous remontons aux origines de la boucle. Mathieu Hernandez et Matthieu Seiller se sont rencontrés il y a plus de sept ans, alors qu’ils travaillaient ensemble chez Adveris, une agence de communication digitale. S’ils partagent le même nom (à une lettre près), ils se rendent vite compte qu’ils partagent aussi la même vision. « Assez vite, on s’est bien entendus » nous confient-ils. « On arrivait assez tôt le matin et on prenait toujours un petit café sur la terrasse ensemble. On discutait le temps que tout le monde se mette en place et arrive. C’était notre manière d’introduire la journée. » Au-delà de l’entente amicale, ils partagent un même constat, une même vision sur leur métier.
« Petit à petit l’idée de pouvoir créer une agence à nous a commencé à germer. Ça a mis du temps, mais c’était assez clair. » Lentement, oui, mais sûrement. Après une étape de deux ans chez Octave Octave, Mathieu est rappelé par Matthieu. « Il y avait un poste de directeur commercial qui se libérait chez Adveris. C’était pour nous l’occasion de se retrouver, mais aussi de creuser ce projet et de se dire : allez, on concrétise tout ça. » Puis le covid a un peu ralenti les choses. Un mal pour un bien, nous dit Mathieu. « On a pris le temps de se poser les bonnes questions, d’analyser le marché en profondeur, d’aller au bout des idées. On ne voulait pas créer une agence comme tout le monde. Nous ne voulions pas concurrencer Adveris, non plus. On voulait trouver un axe. »
« Une réponse qui est à la fois plus pertinente et plus vertueuse pour les relations clients/agences, et pour les agences mêmes. »
Matthieu ajoute que cela leur a permis de prendre « le temps d’identifier dans nos expériences les choses qui ne fonctionnaient pas bien, pour essayer d’apporter une réponse qui joue un peu sur les deux tableaux. Une réponse qui est à la fois plus pertinente et plus vertueuse pour les relations clients/agences, et pour les agences mêmes. Ça a nourri notre réflexion. Un moment, on a même pensé à monter une association à côté, pour justement aider les agences à aller plus loin, à grandir, à mieux travailler. » Le projet n’a pas vu le jour, mais il est significatif d’une ambition forte et d’« un désir de bien faire. »
Quand on lui demande si, 2 ans et 4 mois après sa création, les objectifs sont atteints, Matthieu sourit. « Je pense que quand on est entrepreneur, on n’atteint jamais vraiment ses objectifs parce que finalement, ceux qu’on s’était fixés sont remplacés par d’autres. En tout cas, sur la structuration, le positionnement et la réponse qu’on apporte maintenant, on peut dire qu’on a répondu aux objectifs initiaux, à savoir répondre à des problématiques et à des enjeux de notre marché. »
Une chose est sûre, les deux Mat(t)hieu(s) ont su sortir de leur zone de confort et affronter de nombreuses inconnues. Si cela n’a pas été facile et qu’au début « on faisait pas les fiers » ils sont parvenus à créer une « agence différente avec une proposition de valeur originale. » Si l’ambition était d’offrir une solution qui n’existait pas encore, testée, validée et vertueuse pour le client et les partenaires, le tout dans un environnement de travail interne sain et une bonne ambiance : c’est chose (bien) faite.
« L’objectif, c’est d’accompagner nos clients sur le long terme, de ne pas juste faire du one-shot. »
la boucle. Voilà un nom singulier et évocateur. « C’est venu comme un éclair de génie. » Nous dit Matthieu. « Une boucle ça représente le réseau, on rentre dans une boucle. Quand on rencontre une problématique dans le milieu professionnel ou personnel, on dit qu’on va mettre telle personne dans la boucle, pour qu’elle vienne régler le sujet, apporter ses connaissances, cadrer les projets, etc. On va mettre les bonnes personnes dans la boucle. Et il y a aussi une autre expression qui est de rester dans la boucle. L’objectif, c’est d’accompagner nos clients sur le long terme, de ne pas juste faire du one-shot. » Et la boucle, c’est tout en minuscules, pour l’esthétique d’abord, mais aussi pour la simplicité, le minimalisme, le côté différenciant, et (ils n’osent pas le dire) l’humilité. En bref, ce n’est pas un nom tiré par les cheveux (que les deux cofondateurs ont aussi de bouclés, d’ailleurs).
On entre dans la boucle
Dans le digital, « un très grand nombre de projets sont lancés sans bénéficier du cadrage nécessaire à leur bon déroulement. » Pour faire face aux nombreuses problématiques de ce marché, la boucle apporte une réponse en quatre temps : structurer les projets en amont, solliciter les partenaires les plus adaptés, piloter les projets en fluidifiant les échanges et optimiser continuellement le dispositif mis en place.
« On est venu contrebalancer tout un mouvement dans les agences digitales, qui se sont positionnées à 360°. Parce que finalement, on n’est jamais, en tout cas à 100%, sur les 360°. », Nous dit Matthieu. C’est le pilotage, et le cadrage sur l’enchaînement des phases, qui font toute la plus-value de leur offre. « On aide le client à prendre du recul, à créer ou à redéfinir ou à challenger sa stratégie. On va porter le cadrage sur le projet qui va répondre à cette stratégie-là. Derrière, lui proposer un réseau d’experts et suivre le projet. Cet enchaînement d’étapes est assez nouveau dans le secteur, et pleinement assumé. »
« On lève les stylos quand le projet commence. »
Un autre facteur différenciant de la boucle, c’est sa neutralité, son objectivité. « On ne produit rien. » Nous dit Mathieu. « On lève les stylos quand le projet commence. C’est aussi pour ça qu’on n’est le concurrent de personne. On s’est posé beaucoup de questions là-dessus. On s’est dit que c’était bien de produire. Des fois, ça ramène de l’argent. Mais on s’est forcé à prendre ce parti-là pour la simple et bonne raison que ça permet de garder notre neutralité dans n’importe quel conseil qu’on va appliquer derrière. Si on recommande telle ou telle techno, c’est parce qu’on est convaincu que c’est pour le bien du projet. »
Pour maintenir ce credo, l’agence ne fait pas payer les partenaires qu’elle fait entrer dans son réseau. « C’est hyperimportant pour nous, parce que nos partenaires servent notre offre. » En bref, pour choisir les partenaires, la boucle ne regarde pas leur porte-monnaie, mais leur cohérence vis-à-vis des projets.
« On recherche vraiment l’efficacité, on est ancré dans une réalité, on ne fait pas dans le hors-sol. »
la boucle porte donc une philosophie forte : celle de s’axer autour du client. « On a pas de client type, ni secteur type. On a un réseau de partenaires avec différents types de structures d’agences et différentes approches. Et du coup, on est en capacité de répondre à tout le monde. On bosse autant avec un restaurateur qui monte une franchise qu’avec les Transports de l’Agglomération de Montpellier », nous dit Matthieu. Son comparse, rieur, ajoute que, bon, « le digital est un prérequis quand même ! On a des projets qui portent sur des sites e-commerce, des outils métiers, des plateformes pour l’Armée de terre, … Enfin bref, c’est hypervarié et c’est aussi la richesse de notre métier, c’est ce qu’on adore là-dedans. »
Et ce désir de bien faire, on le retrouve dans l’approche proactive de la boucle, qui cherche à servir l’intérêt du client avant tout. « On recherche vraiment l’efficacité, on est ancré dans une réalité, on ne fait pas dans le hors-sol. Quand on soulève une problématique, on va aussi lui apporter des solutions, organisationnelles ou opérationnelles et donner des conseils activables. »
« Certains clients viennent nous voir avec une problématique très ciblée, sclérosée. Nous, on va vraiment essayer de prendre du recul sur la situation, pour déployer un scope de problématique plus large », indique Matthieu. « Pour TaM, par exemple, on a creusé, on s’est retrouvé à auditer tout un écosystème digital. Parce que le périmètre de base, sans l’écosystème, n’avait aucune valeur. Finalement, on s’est permis de faire des recommandations un peu globales sur tout ça, pour harmoniser les choses, être plus efficace. C’est là où vraiment, on apporte de la valeur. » Identifier, rassembler, impliquer les bons éléments (techniques et humains) pour faire une affaire qui tourne… Décidément, la boucle porte bien son nom !
la boucle Média : le digital en plus simple
Dans le prolongement de sa raison d’être, celle de « rendre le digital plus simple » la boucle a lancé son média en septembre dernier. Si l’agence accompagne ses clients sur des problématiques spécifiques dans le domaine du digital, elle souhaite également élargir sa mission au grand public. L’idée : « vulgariser, expliquer, être pédagogue, faire en sorte que le digital soit bien compris. »
C’est aussi (peut-être) un petit plaisir coupable pour une agence qui ne produit pas, une manière d’être un peu dans la production, de tester des campagnes, de laisser libre cours à sa créativité… « On s’est dit qu’on allait s’amuser avec un ton très détendu, on aime bien rédiger, on aime bien s’exprimer. Ça nous permet d’avoir une prise de parole plus libre, et ça nous place nous-mêmes comme experts en la matière. C’est un moyen aussi, parce qu’on essaie toujours de faire les choses de manière bien imbriquée, de mettre en avant nos partenaires. »
Du monde dans la boucle
la boucle est une petite équipe. 6 personnes, au total. Mais c’est une affaire qui fonctionne : « on a des profils équilibrés, on s’organise en fonction des compétences et des personnalités de chacun ». Une philosophie appliquée en interne… Et avec tous les partenaires. Parce que la boucle, c’est tout un écosystème. 68 partenaires, à date. Un réseau ne s’est pas formé en un jour… Et qui ne s’est pas formé au hasard. « Au début, on est allé chercher nos partenaires. » Avec 11 ans d’expérience dans les agences dans les pattes, « on avait déjà identifié ceux avec qui on avait envie de travailler ».
Les partenaires de la boucle sont donc soigneusement choisis pour leur expertise, leur cœur de métier, mais aussi pour leur vision et leurs valeurs. Lors de la phase de prospection, « on a eu peu de rejets. Au contraire, on expliquait les problématiques que toutes les agences rencontrent et on arrivait en disant, ben voilà, nous, on essaye de les résoudre. » Il y a une ambition commune : celle de créer un « meilleur web », où chacun exerce son corps de métier, et seulement celui-ci, en agissant sur son domaine d’expertise.
Ainsi la boucle est d’une « richesse folle, chacun a son aventure, sa manière de voir les choses ». Ce n’est pas « juste un réseau de business ». C’est une boucle vertueuse. « L’objectif, c’est que ce soit aussi un réseau de rencontres et d’échanges ». L’agence encourage cette dynamique positive et favorise cette synergie entre ces profils complémentaires en organisant deux évents par an. Certains partenaires bossent ensemble et ont d’ailleurs lancé des projets en dehors de la boucle. « Et on en est très fiers ! ».
« L’objectif, c’est que ce soit aussi un réseau de rencontres et d’échanges »
Pour ce qui est des nexts steps, la boucle compte bien continuer sur cette lancée. « Là, on est dans une phase où on passe d’une agence de premières années où on faisait beaucoup, quasiment tout, à une organisation plus structurée. On délègue, on doit garder du temps pour la strat, la vision, le futur. Donc, on s’organise. C’est un vrai twist. » L’idée, c’est continuer de grandir, en interne et en externe, mais tranquillement, sereinement. « On n’est pas dans une logique de quantité », nous indique Mathieu. L’objectif, c’est surtout de « faire en sorte que nos cibles puissent se dire, “t’as un projet, va voir la boucle, ils vont le rendre pertinent, te mettre dans les mains de bonnes personnes et faire du meilleur web” ».
Fidèles à leur raison d’être, nos deux bouclés sont (et sembleront toujours !) donc mus par la même ambition : celle qui les a poussés à fonder la boucle, celle de créer un digital accessible à tous. « J’ai le sentiment, l’intuition, qu’on s’y prend pas trop mal. On peut compter sur des personnes sur lesquelles on a 100% confiance, on est en bon chemin pour ça. », nous confie Mathieu. Nous, en tout cas, ça nous donne bien envie de voir la suite, car disons-le, il semble que la boucle est encore loin d’être bouclée !
Pour en savoir plus sur la boucle, rendez-vous sur sa page dédiée !