We Are Social lance aujourd’hui la dernière édition de son rapport annuel sur les tendances, Think Forward 2024. Dans cette analyse, l’agence créative internationale identifie, comme chaque année, 5 tendances qui devraient se profiler sur les médias sociaux au cours des 12 prochains mois. Elle a baptisé ce rapport : « The Social Reckoning ». Cap sur ses principaux enseignements !
The Social Reckoning
Le rapport de cette année, intitulé « The Social Reckoning » examine comment l’univers du social media est en train de se remettre en question. Face à la commercialisation et à la marchandisation croissantes, les utilisateurs des médias sociaux repensent et recadrent leurs différentes valeurs. Attention, participation, communauté, créativité…
Ce nouveau sens de la valeur se manifeste dans tous les domaines sociaux. Et ce, de la tendance à la désinfluence au débat sur la possibilité pour les utilisateurs d’acheter leur droit de vérification sur X. À travers des phénomènes culturels comme la « Barbiemania » de 2023, les internautes sont prêts à adhérer à un certain engouement publicitaire et médiatique. Cela, tant que celui-ci laisse la place à la communauté, à la créativité et au jeu.
Le rapport réalisé par les experts We Are Social chargés de l’analyse culturelle, recueille les différents insights repérés par les agences et équipes dans le monde. Couvrant ainsi 19 marchés mondiaux. Voici un rapide bilan des cinq tendances couvertes par l’analyse Think Forward 2024.
5 tendances à connaître
1. Attention Layering
Après avoir atteint un pic en termes de stimulation – avec notamment le « sludge content » qui consiste à diffuser simultanément plusieurs vidéos sur un même écran – le contenu sur les réseaux sociaux adopte des moyens plus modérés. Et ce, pour capter l’attention des utilisateurs. Une approche différente se dessine… Axée donc sur des contenus plus apaisants et des divertissements de fond. Une approche qui guide en effet les spectateurs vers des modes de concentration plus détendus.
Le rapport donne l’exemple de l’esthétique virale de Wes Anderson. Celle-ci utilise le style caractéristique du réalisateur pour transformer des scènes du quotidien : déjeuner, trajet en train, promenades. Et ce, en une expérience visuelle artistique. L’exemple de la popularité croissante sur les réseaux de l’essai vidéo, qui peut durer plus d’une heure, a aussi été donné.
2. Post-Representation
Alors que les notions d’identités s’approfondissent, les communautés veulent voir des représentativités complexes et désordonnées, plutôt que des récits simplifiés et soignés.
Avec un enthousiasme aujourd’hui tempéré pour la représentation, les gens (minorités, groupes marginalisés ou utilisateurs en général) adoptent une nouvelle approche de la construction de l’identité et de l’expression de soi. Celles-ci sont plurielles, plus riches, plus complexes.
Là encore, le rapport donne un exemple pour illustrer. Sur Reddit, des espaces tels que r/AskBlackGirls, r/AskTransgender, r/AskGayBrosOver30 sont utilisés pour aider les internautes à acquérir une compréhension plus nuancée de la réalité vécue par les groupes marginalisés. Mais par le biais d’une narration exploratoire et anonyme plutôt que d’une « représentation » imposée.
B2B Talks
3. Offline Internet
Alors que l’équilibre entre Internet et le hors-ligne est en perpétuel changement, le public attend une plus grande interaction entre ces deux mondes. À l’image des NPC (ces personnages de jeux vidéo de second plan) qui envahissent désormais les rues et les réseaux sociaux, les mondes physique et numérique, la réalité et la fiction se mélangent. Dans le monde d’aujourd’hui, les personnages, les communautés et les comportements nés sur Internet se déplacent en toute transparence dans les mondes hors ligne. Et cette interaction n’est pas seulement tolérée, elle est attendue.
Un exemple a été aussi cité ici. Celui de Drake qui a intégré de manière satirique le filtre de réalité augmentée emblématique de Snapchat « crying face » dans sa performance en direct « Laugh Now, Cry Later ». Transformant ainsi les visages de la foule, en visages en pleurs… générant des millions de vues !
@much This is genius😂😩 [via @Searra Priolo] #itsallablurtour #drake ♬ original sound – MuchMusic
4. Everyday Fandom
À la recherche d’appartenance à une collectivité, les utilisateurs au quotidien se comportent comme des ultra-fans. 2023 a été l’été du fandom. Ce dernier a été Ponctué par un trio de tournées mondiales à guichets fermés – Eras Tour de Taylor Swift, le Renaissance Tour de Beyoncé et le Love On Tour de Harry Styles – ou encore l’effervescence de la « Barbiemania »… Nous assistons à un changement significatif dans l’adoption, le partage et la normalisation de ce qui aurait été autrefois considéré comme des comportements « extrêmes ». Et ce, de la part des fans. Le web a transformé la manière dont nous exprimons nos passions. Favorisant en effet un sentiment d’appartenance et de communauté parmi les fans, et même les non-fans.
Les experts de We Are Social illustrent ce constat par les exemples suivants :
- Des plateformes numériques plus privées fleurissent à mesure que les fandoms se rassemblent et se lient autour de ce qu’ils aiment. À l’image de WhatsApp, Telegram et Discord.
- IKEA qui a exploité l’immense pouvoir des animés. Et ce, en reprenant leurs codes pour susciter de l’engouement auprès de la GenZ. Mais aussi pour accroître sa part de marché.
5. Mischief Mode
Alors que les médias sociaux et Internet se banalisent, les utilisateurs sortent de l’uniformité en affirmant leur esprit rebelle. Les trolls sur les forums ou sur les réseaux pendant que les modérateurs sont endormis , ce n’est pas nouveau. Mais l’espièglerie a encore pris une autre tournure depuis qu’Elon Musk a pris les rênes de Twitter. Suscitant alors une forme de résistance particulièrement ludique.
L’afflux de publicités, de contenus sponsorisés et d’algorithmes conçus pour maximiser les profits a drainé par ailleurs la spontanéité et l’authenticité qui définissaient initialement les médias sociaux. Les internautes aguerris remettent en question le statu quo et cherchent à s’affranchir des contraintes des structures commerciales, qui ont fini par définir les médias sociaux, en usant de malice et de provocation.
On retrouve les exemples ci-dessous dans les rapports :
- Afin de prouver que ses produits ne pouvaient être reproduits, la marque de soins capillaires Olaplex a dupé Internet avec une fausse campagne d’influence. Celle-ci faisant la promotion du produit fictif Oladupé N°160. Olaplex a ainsi défendu sa gamme et décrié des pratiques commerciales peu recommandables.
@alysialoo Have you guys heard of OLADUPÉ??😭 It looks & works exactly like Olaplex & the results did not disappoint #OLADUPE #OLAPLEXdupe ♬ original sound – alysialoo
- L’expérimentation de l’IA disponible pour tous qui brouille les frontières entre le vrai et le faux de manière malicieuse, à l’image du Pape en Balenciaga.
Pour plus d’informations et d’exemples concrets, téléchargez l’étude intégrale !
