Comment conquérir un marché étranger ?

En collaboration avec Biggerband
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S’implanter à l’étranger est une véritable aubaine pour les marques comme pour les agences. Mais si cette action est un levier de développement et d’opportunités, elle est aussi synonyme de nombreux défis. Comment conquérir un nouveau marché ? Quelles sont les bonnes pratiques pour réussir son intégration à l’international ? Pour répondre à ces questions, l’équipe de J’ai un pote dans la com s’est entretenue avec Philippe Degoul, Directeur & Digital strategist de l’agence Biggerband, qui vient justement d’ouvrir un hub à Montréal. Son principal conseil ? Pensez local ! Évidemment, il livre d’autres recommandations pour conquérir un marché étranger, comme celui d’adapter sa communication digitale.

 

Entrevue avec Philippe Degoul, Directeur & Digital strategist de l’agence Biggerband

JUPDLC : Pour commencer, pouvez-vous présenter l’agence Biggerband ? Quelles sont vos expertises et qui sont vos clients ?

Philippe Degoul : Biggerband est une agence de communication digitale fondée il y a 19 ans à Paris. Notre mission est d’imaginer, créer et fabriquer la communication numérique des marques d’aujourd’hui et de demain avec l’aide de notre gang d’experts.

Nous avons la chance de compter parmi nos clients des grands noms comme Nespresso, Dior ou Indian motorcycle. Mais on s’éclate aussi avec des start-up et des marques plus jeunes avec lesquelles on peut avoir une approche vraiment globale.

Notre expertise part de la stratégie de marque ou de lancement, et va jusqu’à la prod très opérationnelle. Community management, campagnes social media, sites web, influence… Mais, c’est la création et le design qui sont au cœur de notre savoir-faire

 

JUPDLC : Vous avez récemment créé un nouveau hub à Montréal. Pourquoi vous implanter à l’étranger ?

Philippe Degoul : On peut dire que la période COVID nous a donné des idées et l’envie de les concrétiser. Depuis des années, nous pensons qu’il est important de conserver une agence à taille humaine mais qu’on se devait de grandir en créant de nouveaux hubs Biggerband dans d’autres pays. Et ce, pour augmenter notre voilure et notre visibilité mais en conservant notre ADN d’agence « garage » qui est tellement importante pour nous.

 

JUPDLC : Pourquoi le Canada en particulier, et plus précisément le Québec ?

Philippe Degoul : Le Canada et le Québec étaient un choix plutôt évident. Montréal est une ville hyperdynamique sur le plan des NTIC et s’y installer permet à l’agence de se positionner sur le marché nord américain tout en profitant de l’amarre linguistique et culturelle.

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Crédit photo : Unsplash / Greg Rosenke

 

JUPDLC : Poser ses valises, c’est bien, mais dans la pratique, comment s’installe-t-on à l’international ? Quelles sont les bonnes pratiques pour se faire connaître, puis, se développer ?

Philippe Degoul : Le plus important c’est de ne pas s’imaginer en terrain conquis immédiatement. Bien sûr, le digital est une culture mondialisée et globale qui nous permet vraiment de mettre à profit nos compétences et notre expérience. Mais il faut savoir écouter et comprendre les habitudes de consommation locales. Même au bout de plusieurs mois, on en apprend tous les jours.

C’est particulièrement vrai avec les marques françaises qui s’installent au Québec. Les Français s’imaginent que nos cultures sont proches, mais le Québec c’est avant tout l’Amérique du Nord. Les marques doivent faire l’effort d’adapter leur approche, leurs produits et parfois même leur identité.

L’important, c’est d’être bien accompagné. Nous avons eu la chance de croiser le chemin de Classe Affaires Canada France, une société créée par des entrepreneurs Français qui ont fait ce voyage il y a 15 ans, et qui accompagne aujourd’hui l’implantation des entreprises françaises au Canada. Pour Biggerband, cela a été un vrai accélérateur de développement.

 

JUPDLC : Intéressons-nous à vos équipes sur place. Comment comptez-vous y implanter votre « culture d’entreprise » ? Allez-vous travailler de la même façon qu’en France ?

Philippe Degoul : La culture d’entreprise Biggerband se marie très bien avec la culture Canadienne et Montréalaise. Créative, ouverte, dynamique et toujours audacieuse. Mais la vie d’une agence y est vraiment très différente : la confrontation des idées laisse toute sa place à l’écoute et au consensus. Ici, la bienveillance n’est pas qu’un mot, c’est l’attitude que l’on attend naturellement des autres.

 

​​JUPDLC : Avez-vous un portefeuille de clients canadiens ? Ou, accompagnez-vous plutôt vos clients français depuis l’étranger ?

Philippe Degoul : Nous avons eu la chance de commencer à travailler avec des clients au Canada et aux États-Unis, ce qui nous a immédiatement mis dans le bain. Mais très vite, nous avons compris que l’expérience que nous avions acquise nous permettait d’accompagner des marques françaises dans leur stratégie d’implantation au Canada et au Québec ; comme Jeff de Bruges ou Columbus Café.

 

JUPDLC : Quelles relations votre agence parisienne va-t-elle entretenir avec votre agence montréalaise ? (collaboration, autonomie…)

Philippe Degoul : Biggerband Canada a vocation à être une entité autonome d’un point de vue opérationnel, mais nous ne formons qu’une seule agence. Les collaborateurs à Paris sont encouragés à travailler sur des dossiers locaux et inversement. C’est notre façon de faire vivre la Bigger family.

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JUPDLC : Vous les avez brièvement abordées, mais quelles sont les spécificités culturelles de Montréal ? Ou, quelles différences existe-t-il avec Paris ?

Philippe Degoul : Montréal est une ville vraiment à part en Amérique du Nord. Multiculturelle comme peut l’être New-York – la frénésie en moins – avec un art de vivre très européen. Ultra-festive l’été, elle se pratique à vélo. Les Québécois sont, certes, des ultra-consommateurs mais également des amoureux de la bonne bouffe (c’est le mot consacré ici) et des petits restos entre amis. Les 150 000 Français installés ici apprécient tout particulièrement le calme et le dynamisme culturel de la ville.

 

JUPDLC : Avez-vous des exemples de marques qui cartonnent à l’étranger ? Et, à l’inverse, des enseignes qui n’ont pas réussi leur intégration ?

Philippe Degoul : Le cas de Decathlon est particulièrement intéressant. La marque a fait une première tentative qui s’est soldée par un demi-échec car ils étaient arrivés avec un concept et des produits copiés-collés du modèle Français. Ils ont vite compris qu’ils devaient revoir leur approche avec des produits plus adaptés aux contraintes Canadiennes. Ils ont même changé leur logo en ajoutant un accent sur le « É ». C’est un détail, mais les consommateurs québécois y sont très sensibles. Aujourd’hui, leur adaptation est faite. Ils cartonnent et vont ouvrir prochainement le plus grand magasin de sport de tout le pays.

 

JUPDLC : Pour finir, avez-vous pour ambition de vous implanter dans d’autres pays, par la suite ? Votre arrivée à Montréal, n’est-il que le début ?

Philippe Degoul : À court terme, notre énergie est concentrée sur la réussite de notre Hub de Montréal. Mais notre regard est déjà porté sur Toronto. Car le Canada n’est pas le Québec. Et les États-Unis ne sont pas le Canada. Tout un programme en perspective.

 

Pour en savoir plus sur Biggerband, rendez-vous sur sa page dédiée !

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