Un an de certification B Corp : les coulisses d’une agence en transition

En collaboration avec dps
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Dans un monde où la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est toujours plus impérative, poussée par les attentes croissantes des parties prenantes, obtenir la certification B Corp représente un jalon significatif pour toute organisation engagée. Après deux ans d’efforts collectifs, dans la continuité d’une démarche d’engagement initiée depuis plusieurs années, l’agence dps s’est vue décerner le label en 2023. Plus qu’une étiquette, cette certification représente et implique un engagement profond et structuré. Collaborateurs, clients, partenaires, consommateurs… Toutes les parties prenantes de l’agence sont impliquées !

Un an plus tard, nous sommes allés à la rencontre de Thomas Saunders, planneur stratégique et lead RSE, et Anne Hepner, directrice du développement et de la communication de l’agence dps pour dresser un bilan. Quel impact ce label a-t-il eu sur les engagements de l’agence ? Quelles sont les obligations en termes de pratiques et de responsabilité ? Quelles répercussions sur les collaborateurs et les relations avec les clients et partenaires ? Ils nous répondent !

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Crédit photo : dps

JUPDLC : Comment avez-vous reçu la nouvelle de votre certification B Corp ? Vous étiez déjà très engagés en termes de RSE : en quoi ce label a-t-il enrichi ou modifié votre engagement ?

Anne Hepner : La certification B Corp est à la fois un aboutissement, le fruit de presque 2 ans de travail collectif, donc autant vous dire que la nouvelle a été fêtée à l’agence.

L’engagement était déjà au cœur de l’agence. Une démarche initiée dès 2016 et qui s’est matérialisée en interne par dps impact, une première étape pour commencer à impliquer le collectif. Nous avons initié la démarche B Corp en 2021 et avons changé nos statuts pour être une entreprise à mission en 2022.

Aller chercher la certification B Corp était pour nous un moyen d’aller encore plus loin, et d’appréhender plus en détail les différents niveaux de nos engagements. Avant de déclencher l’audit de certification, nous avons fait tout un travail de mise à plat de nos process, de notre organisation… Cela a été le démarrage de notre transition. Cela s’est notamment concrétisé en interne par un document clé : le guide de vie du salarié.

Et c’est aussi un point de départ car être certifié est une chose, mais pour garder notre certification, il nous faut continuer et tout mettre en œuvre pour atteindre (et dépasser) nos objectifs.

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Crédit photo : Adobe stock / Timon

JUPDLC : Quelles obligations la certification B Corp impose-t-elle à votre agence ? Quelles sont les implications en termes de pratiques et de responsabilités ?

Thomas Saunders : Maintenant que nous sommes certifiés, l’objectif c’est de le rester. Et pour ça, nous devons continuer à faire ce que nous faisons bien et nous améliorer sur certains aspects de la certification. Une démarche comme B Corp pousse à créer des process et des outils « à impact positif » pour l’Homme et/ou l’environnement au sein de l’entreprise. Pour en citer quelques-uns : plan de gestion des carrières, bilan carbone, politique d’achats responsables, code de déontologie…

Nous sommes « drivés » par B Corp mais pas que… Chaque label nous aide à mieux structurer notre démarche (nous sommes également labellisés RSE Agences Actives et Ecovadis). Notre stratégie RSE s’organise donc autour de 4 grands pôles :

  • Environnement
  • Gouvernance
  • Aspects Sociaux & RH
  • Communication Responsable

Pour chaque pôle d’engagement, nous avons fixé des objectifs et travaillé les plans d’actions pour les atteindre. Cela nous permettra de répondre au prochain audit B Corp en 2026.

JUPDLC : Comment avez-vous placé vos collaborateurs au cœur de ce changement ? Quelles initiatives pédagogiques et changements organisationnels avez-vous mis en place pour les impliquer ? Avez-vous rencontré des difficultés dans ces démarches ?

Anne Hepner : La démarche a démarré par l’interne ! C’est un collaborateur non-cadre, ne faisant pas partie de la direction, qui a été nommé Lead RSE. Symboliquement c’est important : ça rend la démarche plus horizontale et plus sincère aux yeux des collaborateurs. Au démarrage, il s’est entouré de trois pôles d’impact, composés de collaborateurs volontaires : le pôle planète, le pôle humain, le pôle société. Ces groupes ont été des vrais moteurs sur certains chantiers : bilan carbone, mobilité responsable, actions caritatives…

Comme évoqué, l’un des supports clés (parce qu’il a demandé un travail de fourmi, et impliqué beaucoup de collaborateurs) est le guide de vie du salarié. Ce document a été très apprécié en interne car, au-delà du fonctionnement de l’agence, il présente également tous les engagements de l’entreprise envers les salariés (politique RH, télétravail, bien-être au travail etc.).

En plus de cette bible, l’interne est informé et impliqué à plusieurs niveaux :

  • L’organisation de « good morning » : une visio de 30 minutes deux fois par mois pour présenter et échanger sur une problématique RSE
  • L’envoi, de façon trimestrielle, d’un baromètre d’épanouissement professionnel
  • Et l’organisation d’un groupe de travail sur la bonne mise en place des engagements en interne.
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Crédit photo : pixdeluxe / Getty Images Signature

JUPDLC : Avez-vous constaté des évolutions chez vos collaborateurs en termes de perception de leur entreprise et de relations interpersonnelles ?

Thomas Saunders : Notre baromètre d’épanouissement professionnel nous permet de mesurer le niveau d’engagement des collaborateurs. Et on constate qu’il est bon et qu’il a même tendance à augmenter. En effet, la compréhension de la démarche croît de mois en mois. On remarque que l’envie de s’engager et d’exprimer son utilité augmente au même rythme ! Savoir, c’est pouvoir ! Plus globalement, la démarche RSE est un « driver » de satisfaction et de fierté. Elle apporte du sens au quotidien et solidifie la culture interne autour de l’engagement, qui devient une valeur commune.

JUPDLC : Quel impact cela a-t-il eu sur vos recommandations, vos concepts créatifs ? Cela a-t-il été bien accueilli ? Avez-vous ressenti une évolution, un changement dans vos relations clients et prospect ?

Anne Hepner : Les annonceurs sont de plus en plus attentifs aux engagements de leurs prestataires et donc de leurs agences, c’est donc un vrai plus. On le constate d’autant plus en développement car, sur de plus en plus d’appels d’offres, il nous faut donner des preuves concrètes de nos engagements RSE. La certification B Corp, à laquelle s’ajoutent le label RSE Agences Actives et notre démarche Société à Mission, est une preuve indéniable de nos engagements.

Un de nos objectifs est de devenir une agence de référence sur la communication responsable. Cela nous engage dans nos propositions créatives et opérationnelles. Nos créatifs ont été formés à l’éco-conception pour proposer systématiquement une piste éco-conçue au client. Et pour la mise en œuvre opérationnelle, nous sélectionnons nos fournisseurs parmi notre catalogue des partenaires vertueux.

Dernièrement, nous avons signé un partenariat avec DK pour mesurer l’impact carbone des campagnes et c’est un vrai plus pour nos clients qui doivent parfois rendre des comptes sur cet item dans le cadre de la stratégie RSE de leur entreprise.

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Crédit photo : Adobe stock / Prakakrong

JUPDLC : Quelles répercussions avez-vous observées auprès de vos partenaires commerciaux ? Avez-vous renouvelé votre portefeuille ou incité vos partenaires à vous suivre dans vos démarches ?

Anne Hepner : La réaction de nos partenaires a été très dépendante de leur propre engagement. Pour ceux qui sont naturellement déjà engagés, cela a permis d’une part de souder les liens sur ces éléments communs et d’autre part d’être légitime pour les accompagner, notamment sur la communication responsable. Pour ceux qui sont désireux de s’engager davantage, nous pouvons les accompagner dans cette démarche, sur la communication mais également sur le conseil.

Par ailleurs, cette certification donne accès à une communauté d’entreprises certifiées et certains annonceurs cherchent uniquement des agences certifiées B Corp.

JUPDLC : En ayant signé une déclaration d’interdépendance, comment entretenez-vous des relations avec ces autres entreprises certifiées B Corp en France ? Qu’est-ce que cela vous apporte et quels mécanismes d’entraide avez-vous mis en place ?

Thomas Saunders : L’une des plus grandes forces de B Corp, c’est sa communauté. D’ailleurs, la plupart des certifications fonctionnent comme ça. Entre entreprises B Corp, on partage des valeurs, une vision, un parcours aussi. Alors forcément, le premier contact est plus simple et plus fluide.

Quand on obtient la certification B Corp, on a envie de se rapprocher d’autres entreprises certifiées, parce qu’on partage la même ambition. À l’agence, petit à petit, on réoriente la prospection, mais aussi notre carnet d’adresses de prestataires.

De notre côté, on essaye d’être actifs au sein de ces communautés, même si on pourrait l’être davantage. Par exemple, il y a quelques mois, on a participé à la B Corp Party des Hauts-de-France.


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JUPDLC : dps est pilote du groupe Syneido dans cette dynamique de changement et d’amélioration continue. Quels changements avez-vous observés au sein du groupe depuis cette labellisation ? Vous visez une nouvelle labellisation en 2026 à l’échelle du groupe, pensez-vous pouvoir y arriver ?

Thomas Saunders : Encore aujourd’hui, dps est le moteur principal de la RSE au sein du groupe. Mais notre engagement est en train de changer d’échelle, et toutes les agences du groupe sont maintenant embarquées dans la démarche. C’est super enthousiasmant, parce qu’on sent un grand projet commun émerger, autour de l’engagement. On voit la RSE comme un ciment pour le groupe. Chaque agence a des valeurs humaines fortes, l’engagement est l’un de nos points communs. Alors développer la RSE de manière transversale, ça nous rapproche forcément, ça renforce cet esprit de collectif et ça consolide notre identité de groupe.

On a des objectifs communs ambitieux pour les années à venir, mais on veut procéder par étapes et, surtout, ne pas aller trop vite : au-delà de la certification, ce qui compte c’est l’action. Mais en ligne de mire, nous avons principalement la certification RSE Agences Actives et, évidemment, B Corp. En 2026 idéalement, si on s’y sent prêt !

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Crédit photo : Ratana21 / Getty Images

JUPDLC : L’agence s’est engagée à repenser sa gouvernance pour évoluer en profondeur et servir l’intérêt collectif. Que cela signifie-t-il pour vous, et où en êtes-vous aujourd’hui ?

Thomas Saunders : La RSE, c’est un projet d’entreprise, donc il est essentiel que le plus grand nombre se sente impliqué. Et l’implication, ça passe par l’organisation. On l’a vite compris avec la création dès 2021 des pôles d’impact et d’un groupe de collaborateurs pour co-écrire la raison d’être.

Depuis maintenant presque 2 ans, chaque agence du groupe s’appuie sur 1 ou 2 référents RSE, qui ont pour rôle de faire le pont entre le Lead RSE Syneido et leur agence. Chaque référent est soutenu par sa direction, qui est essentielle pour faire accélérer certaines actions. Au-dessus encore, il y a la direction Groupe, qui donne le cap et le rythme. Et au sein des agences, on peut compter sur de nombreuses fonctions transverses (RH, SI, DAF…) pour mutualiser certains process et actions.

On essaye toujours d’inclure les collaborateurs dans la démarche et de leur faire comprendre qu’ils en sont les principaux moteurs. Aujourd’hui, l’objectif principal, c’est que chacun se l’approprie pleinement et la fasse vivre à sa manière chaque jour.

 

« L’engagement de l’agence fait partie de son ADN et nous sommes en ordre de marche pour tenir nos engagements et pour devenir une agence de référence sur la communication responsable. »

 

JUPDLC : La labellisation n’étant valable que trois ans, quelles sont les prochaines étapes pour la recertification ? Quels enjeux anticipez-vous avec l’évolution de la certification B Corp ?

Thomas Saunders : D’un point de vue général, l’exigence des nouveaux standards de certification peut avoir un impact sur un certain nombre d’entreprises qui pourraient perdre leur label. Nous sommes conscients de ce risque et allons tout faire pour relever le challenge. Cela dit, à ce stade, les détails du BIA ne sont pas encore connus et seront dévoilés en 2025.

JUPDLC : Qu’est-ce qui vous motive à persévérer dans cette démarche et quelle est son importance pour l’agence ?

Anne Hepner : L’engagement de l’agence, et plus globalement du Groupe Syneido, fait partie de son ADN et nous sommes en ordre de marche pour tenir nos engagements et pour devenir une agence de référence sur la communication responsable.

Persévérer dans cette démarche de certification nous permet d’une part de structurer notre approche, de nous questionner, d’être en perpétuel mouvement pour rester une agence engagée et d’autre part de gagner en attractivité auprès de nos clients, prospects ou partenaires, collaborateurs, car c’est une dimension incontournable du monde économique d’aujourd’hui et de demain.

 

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