À l’occasion des Cannes Lions 2025 toute l’équipe de J’ai un pote dans la com, se mobilise pour vous faire vivre le festival comme si vous y étiez. Tout au long de la semaine, nous partons à la rencontre de personnalités issues du monde de la pub pour qu’elles nous partagent leurs insights sur cet événement phare, et leur vision des tendances qui façonnent – et façonneront ! – le secteur. Ces interviews réalisées avec le soutien de MEDIA FIGARO vous offriront une variété de regards et d’éclairages sur cette édition.
Nous avons rencontré Alexis Duvernoy, CEO et co-fondateur de l’agence de stratégie de marketing d’influence 18h08. Il partage son regard sur les campagnes d’influence vues cette année, les enjeux du secteur et l’importance de professionnaliser le marché.
JUPDLC : Qu’avez-vous pensé des campagnes d’influence cette année à Cannes ? Est-ce qu’elles reflètent selon vous la réalité du terrain et les véritables enjeux de la profession ?
Alexis Duvernoy : 2025, pour nous, ça reflète un premier niveau de maturité en termes d’influence. On est sorti un petit peu des campagnes de surface, pour aller vers des campagnes avec plus de sens et notamment un alignement entre marques, créateurs et leurs audiences. Cependant, on peut encore voir que l’influence est à deux vitesses. Celle qu’on voit notamment à Cannes, avec des contenus super beaux, spectaculaires, parfois un petit peu hors-sol, et la réalité du marché et des annonceurs qui, eux, font face à des enjeux de performance, de timing et de budget. J’aurais bien aimé aussi voir mis en avant ce type de campagnes qui, pour nous, font avancer le secteur et la profession.
JUPDLC : Aux Cannes Lions, quel message souhaitez-vous faire passer ?
Alexis Duvernoy : Pour une agence marseillaise, être ici, c’est un très bon message. C’est hyper intéressant. Évidemment, on n’est pas ici juste pour prendre des photos sur les terrasses. On est au cœur de l’industrie. Être ici, c’est aussi montrer une voie un petit peu différente. Une agence marseillaise qui lance des campagnes pertinentes, avec du sens, tout en étant à trois heures et demie de Paris. Et être ici, c’est aussi montrer qu’on peut être fier et chanceux de pouvoir exercer cette profession tout en étant à Marseille.
JUPDLC : On parle beaucoup de la creator economy cette année. Est-ce qu’il y a une idée reçue que vous aimeriez déconstruire une bonne fois pour toutes ?
Alexis Duvernoy : Oui, il y a une idée que j’aimerais déconstruire. On nous dit souvent que l’influence, c’est pour faire du reach et de la notoriété. C’est un peu faux. L’influence, si c’est bien fait, si on y met du sens, des bonnes stratégies, de bons concepts et de bons formats, on peut en faire un levier de performance marketing. On peut aller générer du trafic, générer des ventes et aller chercher un ROAS hyper compétitif.
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JUPDLC : Est-ce que les marques sont prêtes aujourd’hui à se lancer dans la creator economy ou est-ce qu’il y a encore des freins ?
Alexis Duvernoy : Oui, il y a encore des freins. Je pense qu’on paye encore les pots cassés d’il y a quelques années, avec notamment les dérives sur ce marché de l’influence. Les placements de produits douteux, la télé-réalité, le dropshipping… On paye encore ces pots cassés là. Et puis il y a aussi, je pense, un niveau de maturité qui n’est pas encore atteint côté annonceur. Beaucoup d’annonceurs ont peur de se lancer sur ce marché, par peur de mal faire, tout simplement. Malheureusement, certains de leurs concurrents, eux, y vont, saisissent l’opportunité et avancent plus vite.
JUPDLC : Après cette édition des Cannes Lions, qu’est-ce que vous ramènerez à Paris dans vos bagages créatifs et stratégiques et à l’inverse, qu’est-ce que vous préférez laisser ici sur la Croisette ?
Alexis Duvernoy : Je vais ramener pas mal de choses, des concepts, des idées hyper intéressantes, des rencontres… Mon head of influence aussi qui est ici, qui vient de Cannes. Potentiellement une fougasse aussi, on m’a dit qu’elles sont très bonnes ici. Et une conviction : il faut continuer à professionnaliser ce secteur. À contrario, ce que je ne ramènerai peut-être pas, c’est ce que je disais un petit peu au début : aujourd’hui, on voit encore des contenus un peu creux, qui manquent d’impact. Pour nous, le luxe, c’est plutôt l’authenticité et la performance.
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