Transformation digitale : que retenir de la crise sanitaire ?

En collaboration avec l'iSCOD
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On pourrait penser que la crise sanitaire a mis un cran d’arrêt au développement des entreprises, et pourtant ! A l’origine du ralentissement de notre économie pendant plusieurs mois, cette crise a eu pour effet vertueux d’accélérer la transformation digitale de nombreuses structures. Microsoft a ainsi pu constater, sur ce plan, une évolution qui était attendue dans deux ans… en seulement deux mois ! En une seule journée, le pic des 200 millions de connexions aux réunions Microsoft Teams a même été atteint. Ainsi, au-delà des nombreux drames liés à la crise sanitaire, il est important de souligner que cette période mouvementée est aussi vectrice d’opportunités : c’est un temps d’amélioration, d’apprentissage et de création.

De nombreux secteurs, comportements mais aussi usages ont émergés. Par ailleurs, beaucoup s’accordent à dire que le Covid-19 a accéléré la digitalisation des entreprises et boosté l’innovation numérique. Alors, que faut-il retenir de cette crise et de son impact sur la transformation digitale ?

 

La digitalisation des PME-TPE

La notion de digitalisation est associée à une profonde transformation de notre société. Cette action impacte non seulement notre manière de communiquer mais aussi le comportement des consommateurs. Et ce, que ce soit en B2C ou B2B. Il est important de souligner que cette transformation digitale des entreprises ne date pas d’hier. En effet, déjà en 2019, 7 entreprises sur 10 en comprenaient le potentiel, bien qu’elles ne soient que 48% à piloter une véritable stratégie en ce sens, selon le baromètre Croissance & Digital 2019 publié par l’Ipsos. Néanmoins, la crise liée au Covid-19 est venue rebattre les cartes de cette évolution numérique. Face aux confinements répétés et au télétravail massif, les entreprises ont dû s’adapter rapidement, voire même, innover avec radicalité en passant au « tout digital ».

Si 21% des dirigeants et 55% des managers restaient réfractaires au télétravail (selon une étude de Malakoff), la crise ne leur a pas laissé le choix. Tous ont dû installer des outils collaboratifs, développer les connexions extérieures, partager l’accès à leurs données internes via des VPN… D’après une étude de Solocal, 61% des entreprises restées ouvertes durant le confinement ont donc expérimenté de nouveaux outils. La digitalisation apparait alors comme une réponse à la crise économique, voire comme un « levier de survie ». Pour les PME et les TPE qui n’avaient pas encore sauté le pas, de nombreuses « barrières » sont tombées. Fini les idées reçues : ce qui semblait anecdotique est ainsi devenu stratégique et ce qui semblait compliqué est ainsi devenu nécessaire.

Pour beaucoup, digitaliser sa PME et TPE, revient à faire évoluer sa culture d’entreprise. Réseaux sociaux, site e-commerce, service « click and collect »... Plusieurs professionnels se sont lancés pour rester productifs, acquérir de nouveaux clients, fidéliser les « anciens » et surtout s’adapter aux mutations du marché. Bienvenue dans l’ère du « Smart Phygital » où les lieux physiques et le e-commerce sont complémentaire !

Pour ce faire, les PME-TPE ont dû :

  • (Re)Définir leur raison d’être : la vision de l’entreprise, ses missions, ses objectifs… Bref, le « pourquoi du comment ».
  • Mettre à jour leur infrastructure et les outils utilisés (se doter d’un bon accès internet, s’équiper de logiciels, d’un CRM, s’inscrire sur les plateformes adéquates…).
  • Instaurer un dialogue social efficace, revoir leur processus d’onboarding et surtout former leurs collaborateurs pour impulser un nouveau mouvement. Avant d’être digitale, la transformation est avant tout humaine. Avoir une connexion internet est plus facile que de faire adopter la culture digitale à ses collaborateurs.

Évidemment pour que cela fonctionne, il ne faut pas oublier l’essentiel, à savoir, fluidifier les process et bien communiquer. Autrement dit, au-delà de la stratégie « test and learn », il faut construire un plan stratégique structuré et coordonné.

Pour en savoir à propos de la digitalisation des PME-TPE, nous vous recommandons le podcast INSIGHT avec notre partenaire Linkeo :

 

La réorganisation du travail

La transformation digitale a aussi impacté la gestion du temps et des espaces de travail. En effet, le télétravail a conquis de nombreux adeptes, faisant de l’exception un nouveau mode de fonctionnement. Ses chances de se pérenniser parmi les habitudes professionnelles sont donc grandes.

Si le travail à distance n’a pas pour conséquence de modifier l’amplitude ou les horaires applicables – puisqu’ils sont comparables à ceux utilisés dans les locaux de l’entreprise – l’avènement du « tout digital » invite à repenser cette organisation. Typiquement, on est droit de se demander si la répartition du temps de travail « classique » survivra. Les 35 heures par semaine (du lundi au vendredi), de 9h à 18h, avec 1h de pause le midi, seront-elles toujours pertinentes avec la généralisation du télétravail ? Rien n’est certain au vu des différents modes de vie et de la pluralité des outils numériques existants. Faut-il rendre les horaires plus flexibles ? Faut-il privilégier un système basé, non sur le nombre de jours travaillés mais sur la mission ou les tâches effectuées ?

En parallèle de ces problématiques, se posent les questions du bien-être et de la productivité. Si les sujets de l’épuisement salarial, du stress, des burn-out ou des bore-out, étaient préoccupants bien avant la crise, le déploiement du télétravail en est possiblement une réponse. En effet, celui-ci favorise un rythme de travail personnalisé, davantage d’autonomie du salarié, des relations moins conflictuelles, un meilleur « agencement » de la vie privée et vie professionnelle… Beaucoup s’accordent à dire que le bien-être des salariés est une source de motivation, de mobilisation et d’engagement. Celui-ci diminue l’absentéisme et le turn-over. A l’inverse, il augmente la productivité, renforce la bonne réputation de l’entreprise et favorise la créativité.

De même, le travail à distance influence l’aménagement des espaces de travail et le développement de lieux collectifs dédiés comme les fab labs d’entreprise, les espaces de coworking ou encore les espaces de coliving. Ce dernier offre un lieu de vie et de travail adapté à un style de vie nomade.

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Crédit Photo : Adobe Stock

Ainsi, le modèle des bureaux fixes n’est certainement pas celui de demain, en raison de la mutation organisationnelle du travail. Les salariés sont appelés à se rassembler davantage virtuellement, à se déplacer… Par ailleurs, le coût du logement et le désir d’acquérir des maisons dotées d’un espace extérieur (désir accentué après les confinements) vont dans ce sens : le lieu de travail se déplace. Du côté des entreprises, c’est une occasion de faire des économies en diminuant considérablement les charges liées aux locaux. Outre ces arguments, celui des émissions de CO2 n’est pas négligeable.

Alors que le développement durable est devenu une préoccupation majeure des entreprises, dans le cadre de leur responsabilité sociale (RSE), la limitation des déplacements lors des confinements a eu des effets bénéfiques sur l’environnement. Le télétravail devient alors un instrument supplémentaire pour adopter un comportement plus éthique.

 

Le social shopping : une aubaine

En plus de bouleverser nos modes de travail, la crise du Covid-19 a également impacté nos habitudes de consommation. En ce sens, le parcours d’achat s’est fortement diversifié et digitalisé, faisant émerger le social shopping.

Cette pratique consiste donc à utiliser les réseaux sociaux dans le processus de vente pour diversifier son activité, par l’intermédiaire de publicités ou de fonctionnalités dédiés comme sur Facebook, Instagram ou encore Pinterest et TikTok. En bref, il s’agit du point de rencontre entre le e-commerce et les médias sociaux. Les avantages pour les entreprises sont multiples :

  • L’accès aux produits pour les internautes est fluidifié, tout comme le processus d’achat.
  • La visibilité, la notoriété et la réputation sont également amplifiées.
  • Le lien avec ses clients est renforcé.

Véritable commerce 2.0, le social shopping place au cœur de sa logique la recommandation. Les autres clients deviennent ainsi le troisième acteur de poids dans la prise de décision. Mais ce shopping communautaire n’est pas nouveau. Il se fonde sur le traditionnel « bouche-à-oreille » et sur le caractère « viral » des publications en ligne.

Par ailleurs, les façons de faire du shopping sont multiples et ne se réduisent pas aux e-boutique de Facebook, par exemple. Communautés d’acheteurs, chats en groupe, co-browsing… Ces outils encouragent donc l’achat groupé ou le co-shopping : « plus y a de monde, plus il y a de rabais ».

David Izoard, Directeur des Relations Entreprises iSCOD, ajoute : « Le social shopping n’est pas entièrement inhérent à la crise sanitaire, mais son développement a été indubitablement accéléré durant cette période ! Il s’agit ainsi aujourd’hui d’une opportunité tout simplement incontournable pour les marques souhaitant développer leurs ventes à l’ère du digital. »

 

Les évènements hybrides : un modèle d’avenir

A l’instar de nombreux domaines, le digital a réinventé l’évènementiel. En quelques mois, nous sommes passés de la diffusion de vidéos ésotériques à l’organisation d’évènements 100% virtuels, de l’enregistrement d’un show sans spectateur à un rendez-vous « phygital ». Les salons professionnels, les concerts et même les défilés de luxe se sont adaptés !

Leur nouvel allié ? La réalité virtuelle, ou l’innovation avec un grand « I ». Nous pouvons citer le cas de Balenciaga en décembre 2020. Cette marque de luxe a présenté son vestiaire insolite à 330 invités, triés sur le volet, via un casque de réalité virtuelle. Pour ce faire, ils avaient tous reçu une lettre manuscrite ainsi que le fameux accessoire permettant de découvrir le défilé pour la collection automne 2021. Chaque invité avait ainsi la satisfaction d’être un VIP bien placé, grâce à cette expérience surprenante. Par conséquent, l’utilisation de la réalité virtuelle pour animer des évènements réinvente aussi « l’expérience client ». Néanmoins, l’évènement connecté apparait comme une réponse ponctuelle à la crise. Aujourd’hui, ce sont plutôt les formats « hybrides » qui ont le vent en poupe.

Pour la reprise des festivals « en plein air » et dans le respect des gestes barrières, le Festival des Festivals a rencontré un certain succès, par exemple. Le temps d’une soirée (le 27 août 2020), le fameux festival Rock en Seine s’est transformé en évènement hybride. 1500 personnes ont eu le privilège d’obtenir des invitations gratuites et se sont réunies au Domaine national de Saint-Cloud. Pour le reste, ils ont pu profiter de cette soirée via le petit écran. En effet, le Festival des Festivals, animé par Nagui et Leïla Kaddour, était diffusé en direct sur France Télévision et France inter.

Plus récemment, le Salon VivaTech s’est plié à l’exercice du présentiel et du virtuel, du 16 au 19 juin dernier. On ne présente plus cet évènement d’envergure dédié à l’innovation technologique. Les participants de cette année ont donc pu acquérir un billet numérique ou physique. Peu importe leur choix, ils avaient accès à l’intégralité des conférences. Cette édition mixte a-t-elle eu du succès ? Tant sur la dimension online que physique ? Ce format peut-il devenir la norme dans le futur ? Faut-il faire des évènements hybrides un modèle ? A ces questions, la Directrice générale de VivaTech, Julie Ranty, répond : « cette double dimension physique et digitale est un modèle d’avenir pour VivaTech. Ça permet de toucher des audiences plus larges, de varier les expériences, de prolonger l’édition dans le temps aussi, puisque le digital permet d’entretenir la conversation avec notre communauté tout au long de l’année. »

Pour en savoir plus, nous vous recommandons la vidéo suivante :

 

L’engouement pour le Métavers

Pendant la crise, beaucoup de personnes se sont tournés vers les jeux vidéo, les univers virtuels, ou encore les évènements alternatifs via des avatars ; pour échapper à leur quotidien. Et aujourd’hui, un grand nombre d’acteurs cherchent à aller plus loin encore. Ils se concentrent sur la création d’environnements digitaux et partagés auxquels les internautes auraient accès via la réalité virtuelle ou augmentée : le métavers, aussi appelé « le graal des interactions sociales ».

Initialement, cette notion vient d’un romancier de science-fiction, Neal Stephenson. Il l’utilise pour décrire un monde virtuel dans lequel les gens se réfugient pour échapper à la dure réalité, comme dans le film Ready Player One de Steven Spielberg. Dans la « vraie vie », nous pouvons noter que le métavers existe déjà puisqu’il s’agit de réalités numériques alternatives où les internautes jouent, travaillent et se fréquentent comme sur Fortnite ou Minecraft. Mais, ce modèle tend à se développer. Selon le cabinet IDC, les dépenses dans ce secteur devraient être multipliées par six entre 2020 et 2024, passant ainsi de 12 à 72 milliards de dollars !

Vous n’êtes d’ailleurs pas sans savoir, que le groupe Facebook, désormais appelé Meta, compte investir dans le métavers. Qui dit nouvelle ambition, dit nouvelle vision : Mark Zuckerberg est bien déterminé à dépasser le statut de « géant des médias sociaux » pour celui de « géant de la technologie ».

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De « nouvelles » formations

Comme évoqué précédemment, le Covid-19 a durablement modifié les besoins des secteurs professionnels et l’organisation du travail. Les métiers ont évolué, tout comme les conditions de travail et les pratiques managériales. D’où le besoin de former ses collaborateurs mais aussi de repenser la formation. Bien plus qu’un moyen de monter en compétences, celle-ci doit être une réponse aux changements permanents.

Selon le dernier baromètre européen de l’Institut Cegos, pas moins de 47 % des salariés français ont participé à au moins une formation à distance proposée par leur entreprise, depuis le début de la pandémie. Ainsi, les acteurs économiques forment massivement leurs collaborateurs en distanciel et près de 9 DRH sur 10 ont dû adapter leur offre de formation.

David Izoard, Directeur des Relations Entreprises iSCOD, explique : « Pour l’iSCOD, la formation en ligne est bien plus qu’une réponse à la crise sanitaire. Ce format est en effet pour nous une évidence de par sa flexibilité ! En permettant à nos étudiants en alternance de suivre leurs études en ligne, nous les responsabilisons et respectons leur propre rythme d’apprentissage, mais aussi et surtout, nous leur permettons de s’adapter à celui du monde du travail. La formation 100% en ligne est donc un moyen pour nous de concilier les attentes des étudiants et celles des entreprises, et ainsi de maximiser l’employabilité de nos jeunes. »

 

Pour en savoir plus sur l’iSCOD, rendez-vous sur sa page école dédiée.

Page école iSCOD

 

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