C’est la nouvelle tendance du moment : le Coliving. Il s’agit d’une offre d’habitat adaptée à un style de vie nomade, aux personnes travaillant grâce à internet avec peu de limites de frontières, à la recherche d’un lieu depuis lequel vivre et travailler avec une communauté de colocs partageant le même état d’esprit. Matthieu Zeilas a ouvert son premier espace de Coliving dans les îles Baléares à Majorque, en Espagne, en août 2020 avant d’être rejoint par Hugo Grange qui, lui, a ouvert à Valence en janvier 2021. J’ai un pote dans la com a rencontré l’un des entrepreneurs français à l’initiative de la start-up Palma Coliving : Matthieu Zeilas.
Favoriser un écosystème de soutien et de collaboration
« Dans ce contexte de crise sanitaire due au Covid-19, l’envie de changement est au cœur des mentalités et le coliving permet de lutter contre l’isolement professionnel et d’accompagner des transitions pour se lancer sur un nouveau projet du type startup », explique Matthieu Zeilas, lui-même nomades numériques français, et cofondateurs de Palma Coliving.
Le site www.palmacoliving.co propose aux indépendants ou salariés qui travaillent à distance des espaces de Coliving réhabilités avec soin de type villas et hôtels particuliers. L’offre intègre les logements, les bureaux partagés, les espaces de jeux et fitness, les espaces extérieurs, mais également une salle de méditation pour ceux qui souhaitent se ressourcer, en plus d’événements uniques. « Nous souhaitons favoriser un écosystème de soutien, et de collaboration pour les télétravailleurs en leur fournissant un cadre idyllique dans des lieux ensoleillés proches mer, incluant un espace de travail confortable et un programme d’expériences stimulantes et à la carte qui les aidera à sortir de leur routine et ainsi booster leur productivité. Le tout avec une communauté consciencieuse et du même état dʼesprit que nous sélectionnons avec soin. Cela déclenche une véritable expérience qui entraîne naturellement nos résidents à étendre leur séjour de 1 à plusieurs mois », affirme Matthieu Zeilas.
Proposer des expériences inédites pour unir la communauté
Les fondateurs de Palma Coliving souhaitent faire la différence avec des expériences délivrées à leurs micro-communauté, au-delà d’offrir un simple lieu où dormir et travailler. « En tant que digital nomade, j’ai vite compris que le Coliving pouvait être utilisé de toutes ses manières. Certains appellent le Coliving un appartement annexé à un coworking, d’autres un lieu de vie dans lequel on travaille un peu n’importe comment et d’autres qui privilégient de grandes surfaces dans un objectif unique de maximiser leurs investissements, et peut-être moins s’orienter sur l’expérience client, où il est compliqué de créer un véritable lien. C’est exactement ce que l’on veut éviter », explique le jeune entrepreneur.
Pour ses résidants, la start-up imagine une sélection d’événements unique comme des ateliers de soutien aux projets professionnels et personnels, du networking, des ateliers de cuisine, méditation, volley-ball, ou encore des services « à la carte », comme le yoga, massage, chef privé, ou activité nautique.
Des places extrêmement limitées
Malgré la pandémie, l’offre proposée par Palma Coliving attire de nombreux nomades numériques. Matthieu Zeilas explique que « Nous avons reçu près de 200 candidats de 15 nationalités différentes intéressés pour nous rejoindre à Majorque tout au long de l’année 2020 ». Le jeune entrepreneur s’amuse même à souligner que « nous étions le seul petit « hôtel » ouvert en cette période, et quasi plein. Bien sûr, nous faisons au mieux pour respecter les normes Covid-19. Pour exemple, nous demandons à chacun de nos résidents un test PCR négatif avant leur arrivée en plus des normes sanitaires classiques sur place ».
Pour rejoindre Palma Coliving, Matthieu Zeilas explique qu’il faut « candidater sur le site et le profil du candidat résidant sera validé uniquement après une interview avec lʼun des fondateurs ou ambassadeurs du Coliving ». Pour le moment, les places sont limitées. C’est pour cette raison que les fondateurs veillent attentivement à ce que les personnes qui désirent venir chez eux soient en phase avec leurs valeurs et ce qu’ils veulent véhiculer auprès de leur communauté.
Le Coliving, un impact positif pour l’économie local
L’intérêt de cibler autant les potentiels résidants est de pouvoir créer une communauté respectueuse et bienveillante, et ainsi développer un impact positif sur la communauté locale où se trouvent les Colivings. « Pour exemple, en plus de trier, recycler et de limiter l’usage du plastique dans le Coliving, nous faisons des commandes de fruits et légumes de saison avec les fermiers locaux, organisons des ateliers avec les associations locales et des ateliers avec les réseaux locaux comme le réseau PIAF et son club d’entrepreneurs appelé CEP. Nous souhaitons contribuer à notre échelle à la promotion du tourisme professionnel responsable qui permet également de soutenir certains gouvernements à la recherche d’une nouvelle cible de revenus en période de pandémie », explique le cofondateur de Palma Coliving.
Des tarifs compétitifs
Le coliving permettrait également de réaliser des économies : occuper son espace privatif et bénéficier des espaces partagés et des nombreux services coûterait environ 850 euros par mois contre 1000 euros pour un petit appartement en location meublée à Paris. Ce nouveau mode de vie en collectivité est un bon moyen de lutter contre la solitude, dont un nombre croissant de personnes souffrent dans les grandes villes. Il vise également à fluidifier l’accès au logement.
Chez Palma Coliving, pour un séjour de 2 à 4 semaines minimum, les prix commencent à 850 euros par mois pour la chambre au lit simple, incluant un grand nombre de services pour apporter un maximum de flexibilité aux résidents. L’intérêt est de regrouper des indépendants dans un même lieu et de partager une passion, ou une thématique commune pour être davantage productif et créatif.
Pour info, selon les études, il y aura 1 milliard de nomades numériques en 2035. « Et avec la pandémie de Covid19, il est clair que de plus en plus de personnes réalisent qu’ils peuvent être aussi des nomades numériques », rajoute le cofondateur de Palma Coliving.
Palma Coliving en quête de nouveaux investisseurs
D’ici cinq ans, Palma Coliving souhaite ouvrir 30 destinations paradisiaques. « Nous avons eu des retours extrêmement positifs qui nous poussent à continuer sur cette voie », affirme Matthieu Zeilas.
Pour ce faire, Palma Coliving adopte aujourd’hui un modèle de partage de revenus avec les propriétaires de villas déjà meublées, qui leur confient leurs biens toute l’année. Les nomades digitaux voyageant en toute saison, cela permet aux propriétaires de pallier les pertes de revenus saisonniers touristiques, et plus encore. Matthieu Zeilas et son complice Hugo Grange cherchent désormais à accélérer leur développement en investissant eux-mêmes dans des propriétés à rénover. La start-up cible alors des biens à rénover du type villa/hôtel particulier avec le potentiel d’avoir une dizaine de chambres par bien avec de larges espaces communs. Ils recherchent maintenant des investisseurs ayant la capacité minimum de placement de 100 000 euros pour un retour d’investissement locatif moyen de 8% annuel. Les appels d’offres d’investissement sur leurs premières destinations de Majorque et Valence sont ouverts. Enfin, la start-up prévoit de nouvelles destinations, notamment dans d’autres villes d’Espagne, le sud de la France, le Portugal ou encore la Grèce.
Le Coliving en France
Né dans les années 2000, sur la côte ouest des États-Unis, le coliving est un nouveau mode de vie en collectivité. En France, le modèle est déjà en application depuis quelques années. À l’inverse de Palma Coliving qui propose des destinations paradisiaques, la société Lime, créée par Agathe Duboureau, a été précurseur en proposant, dès 2017, des suites en plein centre-ville de Bayonne (64). Autre exemple avec la start-up Colonies qui propose, quant à elle, plusieurs lieux dédiés au Coliving, notamment à Fontainebleau (77), Paris 20e (75), ou encore Noisy-le-Grand (93).
Quoi qu’il en soit, il est clair que les nouvelles tendances de travail et de télétravail imposé par la pandémie de Covid19 vont permettre à cette tendance du Coliving d’émerger encore et se développer davantage.