Vous le savez, chez J’ai un pote dans la com, nous aimons mettre en avant les projets innovants et les marques ambitieuses. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité rencontrer les équipes de Pink Mobility, la nouvelle pépite française, spécialisée en mobilité douce.
Basée en région parisienne, l’entreprise assure une production locale et un savoir-faire unique dans l’univers des deux roues électriques. À travers cette interview exclusive, nous avons souhaité retracer l’évolution de la marque et ses ambitions à venir. Rencontre avec Auriane et Ghislain Lestienne, les deux co-fondateurs passionnés.
Qui sont-ils ?
Diplômé de l’école d’ingénieur ICAM de Nantes, Ghislain Lestienne débute sa carrière en militant pour la mobilité électrique au sein de l’AVERE avant d’intégrer le groupe PSA-Peugeot-Citroën, où il passe 17 ans à divers postes, dont la gestion de projets phares et des missions industrielles en France, au Brésil, puis en Chine. C’est en Asie qu’il découvre le succès massif du scooter électrique, un mode de transport pratique et économe. Inspiré par cette expérience, il retourne en France et fonde en 2016 Pink Mobility, avec l’ambition de démocratiser le scooter électrique dans les villes françaises.
Auriane Lestienne, au profil littéraire, débute son parcours en Hypokhâgne, Khâgne, et obtient une licence d’Histoire avant de rejoindre Sciences Po Paris. Elle travaille dans des agences de publicité (BDDP & Fils, Principes) puis se tourne vers la Culture, avant de devenir rédactrice indépendante pour des entreprises françaises renommées comme Natixis et EDF. Cette expérience lui permet de développer une expertise en communication qu’elle met ensuite au service de grandes marques telles que Baccarat et Alstom. Aujourd’hui, Auriane dirige la communication de Pink Mobility, en y apportant sa touche créative et rigoureuse.
Que font-ils ?
Entreprise familiale et française en fonds propres, Pink Mobility conçoit, développe et commercialise des scooters électriques pour les particuliers et les professionnels, les entreprises et les collectivités locales depuis février 2016. Un savoir-faire industriel français renforcé par un approvisionnement en composants de qualité́ grâce à un bureau d’achats implanté à Hong-Kong, un contrôle strict des produits et un processus R&D d’amélioration permanente dans les ateliers de l’entreprise situés au cœur des Yvelines. Présente partout en France, la marque à l’éclair, étend son rayonnement sous les Tropiques : Guyane, Guadeloupe, Polynésie, Nouvelle-Calédonie. En 2021, Pink Mobility entre au Top 3 des marques de scooters électriques les plus vendues en France ; l’année 2022 consacre Pink 1ère marque de scooters électriques sur le segment des équivalents 50cc.
Avec plus de 7 millions d’euros de chiffre d’affaires accapare 5% de parts de marché, affichant plus de 6 000 scooters en circulation depuis décembre 2016 répartis sur 3 marchés distincts : le marché des professionnels (livraison, auto-école, portage de presse), celui de la location à la minute avec comme partenaire principal YEGO présent à Bordeaux, Paris, Nice et Toulouse (près de 3000 scooters sous pavillon Pink) mais également avec Hello Scoot’ à Tahiti et ZWAV sur l’île de La Réunion. Le marché des particuliers, enfin, par l’intermédiaire de 230 points de vente et/ou de réparation partout en France. S’ils n’étaient que 3 au démarrage de l’aventure ; aujourd’hui, ils sont 23 et ont élu domicile à Maurepas, entre la N12 et la N10.
Les débuts
D’abord installée dans des bureaux sous-loués à son cabinet d’expertise-comptable, entre un importateur de copies de tableaux de grands peintres et un prestataire de ménage pour les entreprises à Saint Germain-en-Laye, Pink a rapidement investi, en décembre 2016, les entrepôts d’un exploitant agricole de 700 ha sur les terres de Saint Nom-la-Bretèche, en bordure de Chavenay. Au milieu des chèvres et des champs, et sur près de 200m2 dans un premier temps, Pink a construit à mains nues son atelier d’entretien et de réparation ainsi qu’un bureau dans un entrepôt à grains ; une surface qui s’est progressivement portée à 900 m2 jusqu’en 2022.
Pendant 6 ans « à la ferme », Pink traverse cette première période bucolique et rustique dans une cour de ferme à 10 minutes de l’A13 ; 6 ans de vie sommaire, sans eau courante, avec l’électricité intermittente, un réseau internet aléatoire et des hangars dispersés. Mais six ans de développement industriel enthousiasmant grâce à une équipe passionnée ! Aux premières heures du mois d’octobre 2022, trop à l’étroit, Pink franchit une nouvelle étape dans son développement et déménage pour un vrai entrepôt : plus grand, plus fonctionnel, plus moderne.
C’est alors que commença un nouveau chantier : celui du déménagement de plus de 3000 références et 25 000 pièces, une gamme de 7 scooters et de 3 motos électriques, trois mezzanines pour démultiplier la surface et une chaîne d’assemblage modulaire. Et ce sont près de 1000 m3 de visseries, carrosseries, pneumatiques, câblages, étagères, racks, bureaux, ordinateurs qui ont été empaquetés, rangés, triés, et envoyés par camions entiers en un système ininterrompu d’allées et venues : 20m3, 19 tonnes, bâchés ou en taule, avec haillon ou chargement latéral ; toutes les options ont été utilisées pour toujours plus de rentabilité.
JUPDLC : Dans le marché des scooters électriques, comment vous positionnez-vous ?
Auriane & Ghislain : Lilliputiens du deux-roues en 2016, alors que le marché ne comptait encore que 1800 immatriculations de scooters électriques par an sur un marché global du deux-roues de 250 000 unités thermiques/an en France, nous avons eu la chance de croiser sur notre chemin des acteurs qui nous ont fait confiance, et au premier chef, Scootlib et son directeur commercial Fabien Douay, désormais Directeur France de Cooltra. Une rencontre qui ne s’oublie pas et qui a permis à Pink de se faire une place de choix sur le marché de la livraison du dernier kilomètre. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’être parmi les leaders du secteur et comptons ne pas en rester là !
Autres rencontres, autre marché : celui de la location en libre-service autrement appelé « sharing » dans le jargon de la profession. Et c’est MOBER, acteur historique sur la place de Paris, avec Jean-Michel Gazagnes, qui a d’abord fait confiance à Pink. Puis YEGO et son équipe fondatrice dans le cadre de son déploiement à Bordeaux en 2018, puis Paris en 2021. Le début d’une longue histoire, pleine de rebondissements et de développements.
Parce que le client est roi et parce que chacun attend une réponse précise à ses besoins exigeants, Pink s’engage depuis 8 ans dans un processus d’amélioration permanente, un approvisionnement en pièces de rechange solide et un Service Clients réactif et enraciné : quand un client appelle, pas de plateforme froide mais un interlocuteur incarné et formé. Forts de notre nouvelle ligne d’assemblage final, nous travaillons au quotidien à la réindustrialisation de notre pays, à 30 minutes de Paris, dans les Yvelines. L’année 2024 fut l’occasion d’annoncer de nouveaux fournisseurs de batteries, contrôleurs et pneus, implantés en France, pour une relocalisation pas à pas.
Pink ne serait rien aujourd’hui sans son équipe, chaque année plus étoffée, chaque année renforcée, mais toujours plus enracinée dans la durée ; elle compte aujourd’hui 23 collaborateurs formés aux nouveaux métiers de la mobilité. Pour la plus grande satisfaction de Pink et de ses clients.
JUPDLC : Quand on parle de mobilité douce, on évoque évidemment le vélo, mais quelle place pour le scooter électrique ?
Auriane & Ghislain : La distance moyenne maximale parcourue à vélo est évaluée à une dizaine de kilomètres. Le scooter électrique, du fait de sa puissance et de son autonomie, concurrence quant à lui avantageusement la voiture, à commencer par le second véhicule d’un même foyer, sans les inconvénients que ce dernier représente : coûts d’usage (carburant, entretien, assurance), efficience partielle, pollution, emprise au sol, problèmes de parking.
La mobilité doit en effet répondre à une double injonction : la décarbonation pour contribuer au défi climatique et la fluidité pour décongestionner les centres-villes. L’efficience énergétique est un objectif partagé par tous : collectivités, entreprises et citoyens. Or, sur ce point, le deux-roues a un avantage évident. Le potentiel moyen d’une voiture est de transporter 5 personnes. Pourtant, il suffit de regarder la circulation dans un environnement urbain ou péri-urbain pour constater que le conducteur est bien souvent seul dans son véhicule. Sur un scooter, il est possible de rouler à une ou deux personnes. Il est donc efficace au minimum à 50 % et peut facilement atteindre 100 % quand la voiture affiche trop souvent 20 % de son potentiel.
L’empreinte surfacique, autrement dit l’emprise au sol, est un autre défi pour les urbanistes. Là encore, le deux-roues bénéficie d’un avantage clair : sur l’équivalent d’une place de voiture, on peut stationner 5 scooters. Moins encombrant sur la voie de circulation, le scooter l’est aussi à l’arrêt, offrant une superficie supplémentaire à dédier aux piétons pour améliorer leur cadre de vie.
La motorisation électrique des deux-roues est une technologie mature et adaptée aux mobilités péri et interurbaines. La simplicité liée au mode de recharge est un atout : comme pour un vélo, il suffit de sortir la batterie amovible et de la recharger sur n’importe quelle prise de courant, au bureau ou au domicile. Ainsi, la crainte de tomber en panne avec un deux-roues électrique est quasi-inexistante pour les usagers.
La mobilité est un défi du quotidien qui est en réalité omniprésent dans nos vies, et pas uniquement pour nos propres trajets professionnels et personnels. Déjà présente avant la crise du Covid, la tendance au développement des services de livraison s’impose jour après jour. Hier réservée aux pizzas et aux sushis, la livraison concerne désormais tous les produits de consommation. Il est aujourd’hui possible de recevoir en quelques minutes du papier toilette, du soda ou de la lessive ! Cela implique une logistique de proximité pour laquelle le scooter électrique est une solution sur-mesure. Il est résistant, peu coûteux à l’usage et silencieux. Or, dans un environnement urbain, les allées et venues avec des scooters thermiques pour alimenter les flux de livraisons génèrent d’importants troubles du voisinage.
JUPDLC : Comment adaptez-vous vos offres pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs, notamment en termes de mobilité durable et pratique ?
Auriane & Ghislain : La première attente d’un client est d’avoir un scooter fonctionnel, fiable, ergonomique, robuste, facilement réparable ! Autant d’exigences qui nous guident depuis la fondation de Pink en 2016.
Pour la petite histoire, nous avons mis 9 mois à accoucher de notre premier scooter : le Pink Up, modèle de livraison. Son point fort et ultra-discriminant à l’époque (il y a seulement 8 ans !) : son pack batterie amovible alors que d’autres concurrents proposaient des scooters plus lourds, moins maniables et rechargeables sur des bornes extérieures nécessitant des demandes d’autorisation des travaux coûteux pour nos clients.
De plus, pendant cette longue gestation, nous avons été attentifs aux exigences des professionnels qui voulaient d’abord un support caisson solide pour éviter que les pizzas ne se répandent sur le trottoir en cas de rupture du support à force de vibrations. Ils souhaitaient une béquille centrale renforcée pour résister aux contraintes répétées du béquillage/débéquillage/rebéquillage successifs tout au long des tournées. Est venue ensuite une demande de renfort des poignées afin d’éviter d’endommager tout le scooter en cas de chute sur le flanc. Puis l’installation de clignotants sur caoutchouc, de lumière LED plus puissantes, moins consommatrices et plus adaptées à la conduite de nuit, une marche arrière, etc…
La liste est longue et se prolonge, parce que le contexte évolue, les zones à trafic limité s’étendent, l’autonomie couplée à une bonne puissance devient un enjeu majeur à mesure que les zones de livraison s’étendent. Forts de cette expérience en usage ultra-contraint de la livraison, ce sont tous nos autres marchés qui en ont bénéficié : celui de la location à la minute tout d’abord avec YEGO puis celui des particuliers. À chaque fois, le client est au cœur de notre motivation à mettre sur le marché le meilleur de la mobilité électrique.
Aujourd’hui, outre un véhicule de qualité, le consommateur français prête attention à l’origine des produits qu’il achète. S’il est encore impossible aujourd’hui de produire des deux-roues en France, faute de maillage industriel existant (tout a été délocalisé en Chine au cours des 40 dernières années), Pink s’est engagée depuis 2021 sur la voie de la relocalisation avec une première phase essentielle à la reprise en main de la valeur ajoutée, ici en France : celle de l’assemblage final, au cœur des Yvelines à 30 minutes de Paris.
Enfin, l’usager d’aujourd’hui ne cherche plus systématiquement à être propriétaire. Il souhaite accéder à une offre de mobilité : à la minute comme avec YEGO ou bien par l’intermédiaire d’un contrat de location mensuelle avec entretien et assurance. Pour être libre de changer, de renouveler, de ne se préoccuper de rien.
JUPDLC : D’un point de vue marketing, vos produits sont désormais reconnus pour leur qualité. Comment parvenir à créer une marque forte et un storytelling ?
Auriane & Ghislain : Après un passage de 3 ans (entre 2012 et 2015) à Shenzhen en Chine où Ghislain avait été envoyé par la marque au lion, alors encore PSA-Peugeot Citroën, nous découvrons une nouvelle manière de vivre la ville : silencieusement et à scooter électrique, que l’on soit ferrailleur ou banquier. Là-bas, tout le monde roulait en scooter ou vélo électrique ; et il n’est pas nécessaire d’avoir un compte en banque de CSP++. C’est le déclic !
La bonne idée est de mettre ses qualités industrielles au service de la démocratisation de la mobilité électrique. Et un nom s’impose : Pink ! Pourquoi ? “De retour en France je voulais offrir un vélo électrique pliable à ma femme. Le magasin ne proposait qu’un modèle rose ! ” D’où le nom, continuité en clin d’œil de cette aventure qui commença par un cadeau. Et pourquoi un mot anglais pour une marque basée en France ? « Nous avons des visées internationales, et “rose” en anglais est une fleur, pas une couleur ».
En février 2016, Pink est donc sortie de nulle part sur un segment naissant, celui du scooter électrique, au sein d’un marché de connaisseurs et de passionnés de deux-roues thermiques et historiques : Honda, Yamaha, Suzuki, Peugeot… Nous nous sommes assis à 4 autour d’une table, avec des cartes remplies de noms communs, d’aspirations, de couleurs, de concepts.
Outre la couleur qui est notre marque de fabrique dans un univers de noir, de rouge et de blanc teinté parfois de vert, nous avons choisi de dire les choses, essentielles, techniques ou vitales, sur un ton parfois facétieux dans un milieu qui se prend parfois un peu trop au sérieux. Enfin, notre marque est celle d’une famille : celle que nous formons à la ville (Auriane et Ghislain Lestienne) mais également celle que nous construisons jour après jour pour faire de notre nom celui d’une marque experte et reconnue de ses pairs et du grand public. À l’heure où ces lignes sont écrites, une partie du chemin a été parcourue : notre petite entreprise a surmonté la crise et se frotte maintenant aux plus grands que sont le Chinois VMOTO, l’Allemand BMW, le Japonais Yamaha…
JUPDLC : Quelle approche marketing privilégiez-vous pour renforcer la notoriété de la marque, en particulier face à une clientèle de plus en plus sensibilisée à l’écologie ?
Auriane & Ghislain : La meilleure approche marketing ne réside pas dans des concepts anglophones dont nous ne saisirions pas toute la portée. La notoriété d’une marque, ou tout au plus la notoriété de Pink réside avant tout sur la qualité et la fiabilité de ses produits, sur son service après-vente, sur sa capacité à ne pas abandonner son client à la première panne ou difficulté. Tel est notre parti pris : bien faire et laisser dire. Les clients satisfaits font ensuite une grosse partie du travail de communication. Et lorsque des clients sont mécontents ou inquiets (la colère naît parfois d’angoisses inconscientes), nous décrochons notre téléphone pour expliquer, rassurer, dépanner.
Au travers de notre communication, nous nous efforçons également, par les faits, de démontrer l’efficience du scooter électrique par rapport à la voiture : ses places sont toujours occupées à 50% contre 20% dans la majorité des cas pour la voiture, 5 fois moins encombrant qu’une voiture, 10 fois moins coûteux en termes de carburant qu’un deux-roues thermique et 2 fois moins au niveau de l’entretien. En outre, on ne part pas en vacances avec son scooter. L’autonomie n’est donc pas un sujet lorsque l’on sait que la moyenne des trajets domicile-travail n’excède pas 30 km quand nos scooters disposent tous d’une centaine de kilomètres d’autonomie sous la selle.
JUPDLC : Plus concrètement, quels sont les leviers marketing les plus performants pour vous : presse, influenceurs, événements, ads ? Comment les utilisez-vous pour toucher votre cible ?
Auriane & Ghislain : Pour rassurer notre réseau de revendeurs et de réparateurs, la presse est un faire-valoir indispensable. Le « Lu dans la presse », même uniquement spécialisée et en ligne, est aujourd’hui quasiment aussi puissant psychologiquement que le « Vu à la télé » d’il y a maintenant 30 ans. Alors oui, nous avons pris la parole dans de grands quotidiens qui nous ont fait l’honneur d’accueillir notre histoire : Les Echos, le Parisien, France 2 et 3, BFM Business, etc. Nous apparaissons également fréquemment dans les pages de la presse spécialisée : L’Officiel du Cycle, Motorlive, Auto-Plus, Cleanrider…
Pour ne pas dégringoler dans les bas-fonds des moteurs de recherche tel Google, garder un œil actif sur le SEO est vital. Nous travaillons donc au quotidien notre référencement naturel, les mots-clés, l’optimisation de nos pages de site et la structuration de son architecture. C’est extrêmement chronophage mais gratuit et redoutable. Nous ne passons bien sûr pas à côté d’une pincée de mots-clés payés ; la guerre est sévère et nos concurrents ne se gênent pas pour « acheter » notre nom et ainsi remonter dans la liste des liens.
Enfin, nous limitons notre présence sur LE salon de la profession : celui du 2roues à Lyon et nous investissons avec parcimonie dans certaines publicités sponsorisées sur META en fonction des campagnes promotionnelles que nous mettons en place pour la rentrée par exemple, dernière campagne en date. Notre leitmotiv : faire de notre mieux avec peu, voire très peu, alors que nous évoluons toujours en fonds propres sans aucune levée de fonds depuis sa création, ce qui oblige à une certaine rigueur créative !
JUPDLC : Aussi, Pink Mobility propose au marché une profondeur de gamme particulièrement intéressante, en passant même par les motos électriques. Pourquoi ce choix ?
Auriane & Ghislain : A l’heure où le marché du deux-roues subit de graves secousses, emportant avec elles 50% des concessionnaires parisiens et générant son lot hebdomadaire de liquidations judiciaires parmi les importateurs et constructeurs, Pink se tient sur un trépied qui, pour l’heure, l’a protégée de la chute. Et pour répondre aux attentes spécifiques de ces 3 segments que sont les professionnels (restauration livrée, portage de presse, écoles de conduite), la location à la minute et les particuliers, il nous a fallu étendre notre gamme, comme tout constructeur traditionnel. Ayant acquis un savoir-faire depuis près de 10 ans dans la mobilité électrique, il nous apparaît naturel de capitaliser sur cette expertise pour nous lancer sur ce nouveau marché que constitue pour nous le segment des motos.
JUPDLC : Plus largement, quels types de partenariats mettez-vous en place pour la croissance de Pink Mobility (infrastructures, institutions publiques, autres marques) ?
Auriane & Ghislain : À l’occasion des JO 2024 et parce qu’une certaine crispation se faisait sentir du côté des déplacements, nous avons lancé une petite campagne dans laquelle une jeune femme, un brin sportive donnant l’impression de sortir d’un stade, prenait la parole : « Pour mes trajets, je choisis la liberté ! ».
Pour son déploiement, Pink Mobility choisit aussi la liberté ; une indépendance qui a parfois un goût amer mais qui nous laisse libres de décider, trancher, réorienter, opter pour une stratégie plutôt qu’une autre. En 2021 s’était posée la question d’une levée de fonds. Alors que la France s’enfonçait à nouveau dans un second confinement hybride, Pink se posait la question de se déployer plus vite avec des moyens plus importants. C’est finalement la levée de dette qui a primé.
Cependant, nous ne restons pas totalement isolés. La BPI et la Région Ile-de-France nous accompagnent déjà pour certains de nos projets : en 2018, lorsque nous avons souhaité digitaliser nos moyens de gestion internes et externes et plus récemment depuis début 2024 dans le cadre de la mise en place d’une ligne d’assemblage d’envergure avec des moyens de stockage plus importants, l’achat d’un banc de test, de l’outillage et le recrutement de profils plus séniors pour l’approvisionnement et la logistique amont.
JUPDLC : Déploiement international : Quelles sont vos priorités en matière de développement à l’international ? Envisagez-vous de nouveaux marchés prochainement ?
Auriane & Ghislain : Avant de courir le vaste monde, nous faisons le choix de la reconnaissance nationale. Tout est à construire en France : le tissu de revendeurs, de réparateurs, la notoriété de la marque, la formation des professionnels du secteur. Avant de partir à l’étranger, la consolidation de nos assises est une priorité.
JUPDLC : Et donc, dans quelle mesure les lecteurs de J’ai un pote dans la com font partie de votre cœur de cible ?
Auriane & Ghislain : Les lecteurs de J’ai un pote dans la com sont actifs, urbains, pressés, préoccupés par leur capacité à se déplacer sans s’encombrer de toute la charge mentale et financière que peut représenter une voiture au sein d’une métropole, et ils disposent d’un certain pouvoir d’achat. Ce dernier point n’est bientôt plus un sujet car, outre le fait que nous ambitionnons de démocratiser la mobilité électrique depuis maintenant 8 ans, nous proposerons bientôt un scooter électrique au prix d’un deux-roues thermique.
JUPDLC : Ou doit-on retrouver Pink Mobility dans 12 mois ? et dans 12 ans ?
Auriane & Ghislain : Fin 2025, nous ambitionnons d’avoir diversifié nos canaux de vente. Restez connectés, nous n’en dirons pas plus. En 2036, nous aurons sorti notre premier scooter électrique 100% fabriqué en France. A suivre !
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