La Paris Games Week 2024 arrive à grands pas, le moment venu pour le Syndicat des Éditeurs de Logiciels de Loisirs (SELL) de dévoiler les résultats de son enquête annuelle « Les Français et le Jeu Vidéo », menée en collaboration avec Médiamétrie. Cette étude révèle l’importance croissante du jeu vidéo dans les habitudes culturelles des Français et son rôle central dans la socialisation, en particulier entre générations. Alors, quel est le profil du joueur moyen ? Quels sont les supports et pratiques en vogue ? Prêts à découvrir le visage du gaming à la française ? Game on !
Les Français sont joueurs
En 2024, le jeu vidéo demeure le loisir numérique favori des Français, avec 38,3 millions de pratiquants âgés de 10 ans et plus, représentant 70 % de la population. On observe une quasi-parité avec 51 % d’hommes pour 49 % de femmes. 84 % des joueurs sont des adultes de plus de 18 ans.
Le jeu vidéo séduit toutes les tranches d’âge : 95 % des enfants (10-17 ans), 66 % des adultes et 43 % des seniors (65 ans et plus) sont des adeptes. Près d’un joueur sur dix est sénior ! Ils privilégient les jeux casual et de réflexion, principalement sur smartphone et ordinateur. La Gen Z s’impose comme le fer de lance du gaming. 93% des 15-24 ans jouent aux jeux vidéo. La moyenne d’âge des joueurs s’élève à 39 ans. À noter que 52 % des Français jouent au moins une fois par semaine.
James Rebours, président du SELL, commente : « 2024 démontre une stabilisation à un niveau très élevé du nombre de joueurs réguliers au sein de la population française. Notre étude permet de déconstruire certaines idées fausses sur ces joueurs engagés. Elle révèle par exemple qu’ils sont moins sédentaires, car plus ouverts que la moyenne des Français aux activités culturelles et sportives, et plus responsables, puisqu’ils utilisent davantage le contrôle parental. »

Des supports diversifiés et des genres populaires
Les Français jouent sur une variété de supports, utilisant en moyenne 2,2 appareils différents. Le smartphone est le support privilégié par 56 % des joueurs, suivi des consoles de jeux TV (45 %), des ordinateurs (38 %) et des consoles portables (23 %). Cette diversité de plateformes permet de jouer aussi bien en mobilité qu’à la maison.
En termes de préférences, les jeux casual et mobiles arrivent en tête (35 %). Le temps où seuls les jeux AAA faisaient vibrer les manettes semble dépassé. Aujourd’hui, c’est sur les smartphones que les Français enchaînent les combos et battent des records. Candy Crush et consorts n’ont pas fini de faire craquer. Dans la suite de ce classement, on trouve les jeux de course (26 %), de plateforme (25 %), d’action (25 %) et de rôle/aventure (24 %). Cela reflète une grande diversité de goûts. Sans grande surprise, c’est l’ordinateur qui est favorisé pour les jeux de stratégie, les multijoueurs et les FPS (First Person Shooter). Pour les jeux de courses automobiles, d’action et de sport, on privilégie les consoles de jeux TV.
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Le lien entre jeu vidéo, culture et sport
Contrairement aux idées reçues, les joueurs réguliers s’avèrent plus actifs que la moyenne des Français. 76 % d’entre eux pratiquent une activité sportive au moins une fois par mois, contre 70 % pour l’ensemble de la population. Ils sont également plus portés sur les activités culturelles : 71 % des joueurs lisent régulièrement, contre 66 % de la population générale, et 90 % d’entre eux vont au cinéma au moins une fois par mois.

Un vecteur de socialisation et de lien familial
Le jeu vidéo s’impose comme un puissant outil de socialisation. Si la quasi-totalité des joueurs (98 %) jouent en solo, 59 % le font aussi à plusieurs, que ce soit en ligne ou en local. Ce phénomène s’étend au sein des familles : 71 % des parents jouent avec leurs enfants, et 73 % des Français considèrent le jeu vidéo comme un loisir familial.
Par ailleurs, 59 % des joueurs estiment que le jeu vidéo favorise le lien social, notamment chez les jeunes : 53 % des 10-14 ans et 45 % des 15-24 ans affirment se sentir membres d’une communauté de joueurs. Plus de la moitié (55 %) affirme avoir déjà rencontré, en vrai, un membre de sa communauté.
Une industrie responsable et en croissance
L’industrie du jeu vidéo s’engage, aux côtés des parents, pour une pratique responsable. 93 % des parents connaissent les outils de contrôle parental, et 41 % d’entre eux les utilisent. De plus, la classification PEGI est bien connue, 69 % des acheteurs y prêtant attention lors de l’achat de jeux vidéo.
L’étude révèle que 40 % des Français ayant acheté du contenu lié aux jeux vidéo au cours des 12 derniers mois. Parmi eux, 67 % préfèrent encore le format physique, notamment pour le plaisir de posséder l’objet (48 %), de pouvoir le prêter à des amis (40 %), ou pour la possibilité de revente (43 %).

Une perception positive de l’industrie du jeu vidéo
Alors que l’industrie du jeu vidéo traverse une période de turbulences, marquée par des licenciements et des défis financiers, le rapport annuel du SELL apporte un éclairage nuancé sur la situation en France.
L’image du jeu vidéo est largement positive : 82 % des Français considèrent le secteur comme innovant, 79 % estiment que les créateurs de jeux vidéo sont des artistes, et 62 % pensent que cette activité est bénéfique. En outre, 61 % des Français estiment que le jeu vidéo permet de développer des compétences spécifiques.
Les motivations des joueurs sont diverses : 93 % jouent pour se divertir, 83 % pour s’évader, 68 % pour partager des moments conviviaux, et 59 % pour s’améliorer. De plus, 32 % des joueurs citent l’appartenance à une communauté comme une motivation importante.
L’intérêt pour une carrière dans l’industrie est en hausse, particulièrement chez les jeunes : 38 % des 18-24 ans envisagent de travailler dans le secteur du jeu vidéo. Une tendance en forte augmentation chez les jeunes femmes.
James Rebours conclut : « On le voit, au-delà des évolutions très conjoncturelles de l’offre de jeux, ou des difficultés rencontrées côté production, le secteur du jeu vidéo repose sur des sous-jacents structurels puissants : les motivations pour jouer, l’intensité de l’engagement et l’évolution des pratiques démontrent une vraie stabilité et sont autant d’acquis solides pour l’ensemble du secteur. »
Pour télécharger l’étude complète, ça se passe ici.