Rapport Cision : comment se portent les médias en 2024 ?

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Depuis sa première édition en 2009, Cision, leader mondial des solutions et services pour les relations presse, publie cette année le quinzième volet de son Rapport sur l’État des Médias. Son objectif : fournir une vue d’ensemble de l’industrie aux professionnels des RP et de la communication d’entreprise. Grâce à son expertise, ce rapport est devenu une référence incontournable pour identifier les tendances dans le journalisme.

Quelles sont les priorités des journalistes cette année ? Quel est l’état d’esprit dans les rédactions ? Comment l’évolution du paysage médiatique influence les relations entre attachés de presse et journalistes ? Les réponses à ces questions, et bien d’autres encore, se trouvent dans ce rapport !

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Crédit photo : Cision

Une étude de taille

Initialement impulsé par Cision et l’Université George Washington pour comprendre comment les journalistes interagissaient avec les réseaux sociaux (alors en plein essor) et les professionnels des RP, ce rapport a considérablement évolué. À l’instar du paysage médiatique ! L’étude a ainsi décuplé en taille et élargi le spectre des problématiques qu’elle aborde. Parmi elles : l’évolution des comportements d’audience, la réduction des effectifs dans les rédactions… Et, surtout, la croissance rapide de l’intelligence artificielle.

L’enquête de cette année a donc recueilli les réponses d’un nombre conséquent de journalistes. 3 016 journalistes, pour être précis, dans 19 pays à travers le monde : États-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Finlande, Suède, Danemark, Norvège, Italie, Espagne, Portugal, Chine, Australie, Singapour, Malaisie, Indonésie, Taïwan et Hong Kong.

 

Le monde (médiatique) bouge

En 2009, 56 % des journalistes déclaraient que les réseaux sociaux jouaient un rôle « important » ou « assez important » dans la réalisation de reportages et la rédaction d’articles. Aujourd’hui, ils sont 97 % à les utiliser pour diverses raisons professionnelles, que ce soit pour trouver des sources ou partager du contenu.

Malgré l’évolution du paysage médiatique, un élément reste intangible : l’importance des relations entre journalistes et professionnels des relations publiques. Bien que cette relation soit toujours aussi essentielle, elle a évolué. Les journalistes attendent toujours des RP qu’ils leur fournissent des sources fiables, des experts, ainsi que des informations ciblées. Mais pas que : ils attendent désormais des RP une compréhension profonde de leur audience et ce qu’elle trouve pertinent.

État des Médias 2024 : 7 points clés à retenir

Pour cette quinzième édition, le rapport est structuré en quatre parties. Tout d’abord, il propose de comprendre l’état d’esprit des médias, en explorant leurs défis, priorités et méthodes de travail. Ensuite, il se penche sur l’état des relations médias, précisant ce que les journalistes attendent des professionnels des relations presse. La troisième partie offre un tour du monde et une analyse différentielle selon les régions du globe. Enfin, un chapitre est dédié aux journalistes indépendants. De ces analyses, sept points saillants émergent. Décryptage.

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Crédit photo : Adobe Stock / wellphoto

 

1. Les nouveaux défis liés à l’évolution du comportement du public

En 2024, l’évolution des modes de consommation de l’information figure parmi les principales préoccupations des journalistes. Alors que l’année dernière, le « manque de personnel et de ressources » était le deuxième plus grand défi de l’industrie, cette année, c’est bien « l’adaptation aux changements des comportements du public en matière de consommation des médias » qui prend la seconde place. La « préservation de la crédibilité des médias en tant que source d’information fiable » reste la priorité numéro un. Par ailleurs, une nouvelle préoccupation fait son apparition dans le top 5 : « la concurrence des influenceurs sur les réseaux sociaux et des créateurs de contenu numérique pour capter l’attention du public. »

Conscients que la consommation de contenu et l’engagement du public sont essentiels, de nombreux journalistes s’appuient déjà sur les données pour identifier les contenus ayant le plus d’impact auprès de leurs audiences. Une majorité d’entre eux prévoit d’intensifier cette approche dans l’année à venir. Parmi les chiffres notables : la priorité première des journalistes est la taille de l’audience touchée, avec 79% d’entre eux la considérant comme la mesure principale de succès, loin devant l’engagement qui atteint 47%.

 

2. Le contenu est roi et le multimédia en est l’héritier

Le multimédia est devenu incontournable, avec 72% des journalistes ayant utilisé des images fournies par les RP au cours de l’année écoulée. Il se révèle être une clé essentielle pour assurer une couverture médiatique de qualité et capter l’attention de l’audience. Et pour ce faire, les réseaux sociaux représentent un levier incontournable. Instagram se positionne comme la première plateforme où les journalistes prévoient d’augmenter leur présence (44%), suivie de LinkedIn (39%) et Facebook (34%).

 

3. Des journalistes partagés sur la question de l’IA

La GenAI est en plein essor, avec son potentiel et ses risques. Quatre journalistes sur cinq la considèrent comme un défi majeur. Pour autant, les avis sont nuancés. Près de la moitié des professionnels interrogés déclarent l’exploiter de diverses manières et à différents niveaux :

  • 23% l’utilisent pour effectuer des recherches sur certains sujets.
  • 19% s’en servent pour créer les grandes lignes de leurs sujets ou réaliser une première ébauche de contenu.


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4. La pertinence pour mot d’ordre

C’est un fait : les journalistes sont de plus en plus lassés par les relances répétitives (seulement 8% les trouvent acceptables cette année, contre 17% l’an passé). Dans ce contexte, le rapport offre des pistes et bonnes pratiques pour aider les professionnels des RP à gagner leurs faveurs. Et pour ce faire, un mot d’ordre : la pertinence. C’est, en tout cas, la caractéristique la plus citée (et de loin !) lorsqu’on demande aux journalistes de décrire le pitch RP « idéal ».

En ce qui concerne les types de contenu les plus recherchés, les communiqués de presse se démarquent clairement (74%). Mais, ils ne représentent qu’une partie de l’équation pour capter l’attention des journalistes. De nombreux formats existent et sont plébiscités. Par exemple, 61% des interrogés ont indiqué qu’ils souhaiteraient recevoir des rapports de recherche originaux, 55% réclament des informations exclusives.

 

5. Relation média : des enjeux qui varient selon les pays, leurs codes et leur culture

Les relations publiques ne sont pas uniformes à travers le monde. Selon les pays, il existe des différences dans les méthodes de travail, l’utilisation des réseaux sociaux, l’exploitation du contenu des communicants, et même dans la définition du succès.

L’analyse se concentre sur trois régions : l’EMEA (pays d’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique), l’Amérique du Nord et l’APAC (Asie-Pacifique). Parmi les variations notables :

  • Mesure du succès : En APAC, l’engagement est moins valorisé. On y privilégie le contenu repris par des médias tiers, le nombre d’exclusivités publiées et la reconnaissance du travail.
  • Méthodes de travail : Les journalistes en APAC adoptent des approches plus axées sur les données que leurs homologues en Amérique du Nord et en EMEA
  • Usage des réseaux sociaux : Les journalistes nord-américains utilisent davantage les réseaux sociaux pour publier et promouvoir du contenu, communiquer avec leur public, et surveiller l’actualité, comparé à leurs confrères européens et d’APAC. Les journalistes de l’APAC sont également moins enclins à faire du réseautage via ces plateformes.
  • Attentes des RP : Les journalistes de l’APAC privilégient l’obtention de données et de travaux de recherche clés, tandis que la compréhension des publics cibles est la priorité en EMEA et en Amérique du Nord.
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Crédit photo : Cision

6. L’impact du journalisme indépendant

Le rapport examine la tendance croissante des journalistes à créer leur propre marque, analysant leur perception du métier et comment elle diffère de celle des journalistes salariés dans les rédactions. Il évalue également l’influence que l’essor de ce journalisme indépendant peut avoir sur les relations presse.

Parmi les 3 000 journalistes interrogés, plus d’un sur cinq (22 %) sont des journalistes freelance ou indépendants. Bien que les mesures de succès soient similaires pour les deux groupes, les freelances attachent une plus grande importance au contenu partagé par des médias tiers (27% vs 23%) ,qu’à l’engagement (38% vs 50%) et les liens générant des revenus (22% vs 38%). Cette différence peut s’expliquer par leur dépendance accrue à la croissance organique de leur audience, comme le souligne le rapport.

7. La data divise le secteur

Le storytelling reste au cœur du journalisme, mais l’importance des données a considérablement augmenté. Aujourd’hui, la majorité des journalistes s’appuie sur la data pour évaluer leur succès et définir leur stratégie éditoriale. Près de deux journalistes sur cinq prévoient d’y accorder encore plus d’importance cette année. En parallèle, beaucoup ressentent une pression accrue pour privilégier les articles « populaires » en termes d’engagement et d’opinions. Comme le souligne un journaliste interrogé, « le journalisme est devenu une affaire de “clics” et de “partages”, souvent au détriment de la mission d’informer le public. » … En trois mots : halte aux putaclics !

 

Pour découvrir et télécharger l’intégralité du rapport, rendez-vous sur le site de Cision !

Télécharger le Rapport sur l’État des Médias 2024

 

 

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