Top 10 des fake news les plus folles sur les réseaux sociaux !

En collaboration avec l'ISEG
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Popularisées lors de l’élection de Donald Trump, les fake news sont désormais partout ! Et si aujourd’hui les articles de prévention à ce sujet sont nombreux, ce phénomène existe depuis des années. Une des plus connues est notamment l’annonce d’Orson Welles « les Martiens ont débarqué dans le New Jersey », dans les années 1930, sur la station de radio américaine CBS (Columbia Broadcasting System). Il s’agissait du média le plus puissant et le plus écouté aux USA à l’époque.

Mais de quoi parle-t-on ? Une fake news, ou intox, est une information fausse ou truquée, une allégation, visant à manipuler l’opinion publique dans le but de la tromper ou de l’influencer. Elle peut prendre la forme d’une image, d’une vidéo ou d’un article ; pour des motifs financiers (les nouvelles accrocheuses et insolites génèrent davantage de trafic et donc de revenus grâce aux publicités présentent sur le site), politiques (pour déstabiliser ou discréditer un adversaire lors d’une campagne électorale) ou encore idéologiques (on parle notamment de théories du complot). A ce sujet, la pandémie de Covid-19 s’est révélée être une vraie « mine d’or » : une vague de fausses informations a déferlé sur la toile.

On est en droit de se demander : pourquoi ces intox ont un tel succès ? Quelles en sont les mécaniques ? Comment les publics peuvent-ils y croire ? Les réponses sont plurielles. Dans un premier temps, les fake news peuvent s’appuyer sur une part de vérité, d’éléments vrais, qu’elles vont manipuler à leur guise. Puis, la désinformation se base aussi sur ce qu’on aimerait croire : elle conforte nos peurs, nos envies et nos opinions. C’est d’ailleurs grâce aux réseaux sociaux que ces intox se diffusent rapidement et massivement, au sein de diverses communautés. Enfin, il est important de souligner que celles-ci semblent de plus en plus réelles grâce aux nouveaux outils de communication et logiciels. Certains permettent même d’imiter les visages de personnalités publiques, comme l’application Face2face. En y ajoutant du son, il est ainsi facile de faire dire n’importe quoi à n’importe qui.

Comment peut-on évaluer la qualité et la pertinence d’une information ? Comment discerner le vrai du faux ? Nous allons tâcher d’y répondre dans la suite de l’article, en commençant par vous présenter des exemples de fake news.

 

Notre Top 10 des fake news !

Malgré la mobilisation des plateformes comme Google, YouTube, Snapchat ou Twitter dans la lutte contre la désinformation, nous avons réussi à vous dégoter des pépites. Entre exagération, mauvaise interprétation, rumeur et complot, découvrez notre Top des fakes news :

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Crédit Photo : Pexels / Charles Deluvio

« Avec l’hiver et le printemps froids que l’on vient de subir, on parle encore de réchauffement climatique !? »

Oui, il existe bel et bien des climatosceptiques. Ces derniers nient l’existence et les causes du changement climatique malgré les faits scientifiques indiscutables. Donald Trump en fait d’ailleurs partie : « Soyez prudents et essayez de rester chez vous. De grandes parties du pays font face à d’énormes quantités de neige et un froid presque record. Incroyable à quel point ce phénomène est grand. Ça ne serait pas si mal d’avoir un peu de ce bon vieux réchauffement climatique maintenant ! ». Ces quelques phrases étaient publiées sur Twitter avant la suspension de son compte.

Instant désintox : Une journée froide, ou une année froide, ne change pas les variations du climat (hausse des températures) constatées à l’échelle planétaire, sur le long terme.

 

« Les personnes entièrement vaccinées développent le syndrome d’immunodéficience acquise (sida) »

Parmi la ribambelle de fausses informations liées au Covid-19, nous citons celle du site Le Grand Réveil, qui aurait pour source des « rapports officiels du gouvernement britannique ». Avec de nombreux tableaux à l’appui, cet article selon lequel le système immunitaire des personnes entièrement vaccinées serait grandement affaibli, a été partagé plus d’un millier de fois sur Facebook !

Instant vérité : Il s’agit ici d’une absurdité médicale selon des experts émérites comme Brigitte Autran, professeure à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, spécialiste en immunologie et en vaccins. Les calculs sont sans fondement scientifique et il n’y a aucune mention du sida dans les rapports cités dans l’article (en libre accès en ligne). Bien que plusieurs études démontrent une baisse progressive de l’efficacité vaccinale chez les plus âgés, la vaccination a largement fait ses preuves. D’où l’importance de lire les rapports scientifiques dans leur intégralité.

 

« Le vaccin contre le Covid-19 contiendrait des puces électroniques 5G, pour nous tracer et ficher ! »

Du même acabit que la précédente, cette folle rumeur largement relayée sur les réseaux sociaux, mêle deux peurs : celle du vaccin et celle de la 5G. Pfizer, Moderna et Biontech auraient ainsi comploté pour nous insérer, à notre insu, des nanoparticules. Mais pas n’importe lesquelles : des nano-puces connectées à la 5G pour mieux nous surveiller et contrôler.

Instant vérité : Selon plusieurs calculs et si on extrapole, ce fantasme de la puce 5G sous la peau ne se réalisera pas avant 60 ans. Au-delà d’un problème électronique, de taille et de batterie, nous ne disposons pas des antennes nécessaires pour les échanges d’information : elles sont impossibles à réaliser à l’heure actuelle. Mais le mieux pour en savoir plus est de cliquer ici.

 

« Une invasion de migrants dans une gare de Paris »

Si les textes sont trompeurs, les images et vidéos peuvent l’être tout autant. Preuve en est le contenu xénophobe de 2018, diffusé sur une page Facebook (Frustrated Paul Revere.com) et partagé dans le monde entier. La vidéo s’accompagne seulement de la légende suivante : « Des migrants envahissent la gare de Paris ». Une séquence visionnée près d’un million de fois en deux jours et partagée plus de vingt mille fois, notamment par des partis politiques d’extrême droite de plusieurs pays (France, États-Unis, Allemagne et Royaume-Uni).

Instant désintox : Les images reprises dans cette vidéo sont authentiques mais elles sont sorties de leur contexte et manipulées pour servir la propagande d’extrême droite. En effet, il s’agit d’un extrait d’une vidéo tournée un an plus tôt, à l’occasion d’un rassemblement organisé par des militants antiracistes contre les violences policières. Ces derniers manifestaient suite à la mort d’un jeune espagnol d’origine camerounaise, après son arrestation. C’est donc dans ce contexte que des heurts entre forces de l’ordre et manifestants ont pu être observés.

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Crédit Photo : Capture d’écran Facebook (Frustrated Paul Revere.com)

 

« La multiplication par 10 des ventes de véhicules électriques depuis la COP21 »

A l’heure de la COP26, la ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a récemment tenu les propos suivants : « Il faut quand même être conscient du chemin parcouru depuis la COP21. Je rappelle que nous avons, à peu près, multiplié par dix le nombre d’immatriculations de véhicules électriques ». Une victoire largement relayée sur la toile. Toutefois, s’il y a bien une forte hausse des véhicules électriques, le chiffre est un chouïa plus élevé que la réalité.

Instant vérité : Un peu plus de 122 000 voitures électriques ont été vendues cette année en France, selon le Comité des constructeurs français d’automobiles, contre 22 000 en 2016. Ainsi, les immatriculations ont plutôt été multipliées par cinq, que par dix. Néanmoins, si on intègre à ce calcul les véhicules hybrides rechargeables, on s’approche un peu plus des résultats d’Agnès Pannier-Runacher : on constate une hausse considérable puisque les immatriculations sont multipliées par huit en cinq ans. Peut-être qu’on atteindra la multiplication par dix d’ici la fin de l’année mais en attendant, prudence sur les chiffres, (surtout à l’approche des élections présidentielles).

 

« Le pape François soutient Donald Trump pour l’élection présidentielle américaine »

Les élections présidentielles sont l’un des sujets favoris des fake news et rumeurs. Preuve en est cet article viral de la fin de campagne américaine. A quelques semaines du scrutin présidentiel, un faux communiqué de presse du Vatican, diffusé sur le site Ending the Fed, a annoncé le soutien du pape François à Donald Trump. Malgré quelques réserves, l’homme de foi aurait finalement décidé de soutenir ce candidat républicain, face à son opposante corrompue. Une information qui a affolé internet.

Instant désintox : Si les fans de Donald Trump ont eu envie d’y croire, cette nouvelle était évidemment fausse. Par ailleurs, quelques mois avant ce « brouhaha » médiatique, le pape François déclarait au sujet de Donald Trump : « Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n’est pas chrétienne » et « La politique n’est pas le métier du pape ».

 

« Black-out au Vatican : le pape François a été arrêté et fait l’objet de 80 chefs d’accusation dont trafic d’enfants et d’êtres humains. »

Si la politique fait l’objet de fake news, la religion n’y échappe pas non plus. Typiquement, cette rumeur est tout droit sortie du mouvement QAnon, ou « l’art de faire du bruit et du scandale ». Sous ce « gros titre à clics », plusieurs sites (qactus.fr, conservativebeaver.com ou profidecatholica.com) mais aussi plusieurs comptes sur les réseaux sociaux, ont prétendu révéler l’arrestation du pape François dans la nuit du samedi 09 au dimanche 10 janvier. Celui-ci serait détenu dans une prison inconnue en attendant d’être interrogé par le « FBI ». L’avocat L.Lin Wood une personnalité coutumière des théories conspirationnistes, en a également fait écho. Il est important de souligner que son compte Twitter a été désactivé depuis.

Instant vérité : Cette rumeur décousue ne s’appuyait sur aucune source pour étayer son récit. Puis surtout, le pape François s’est adressé, comme à son habitude, le 10 janvier à midi, devant une foule rassemblée sur la place Saint-Pierre, au Vatican.

 

« Le « pizzagate » : Hillary Clinton complice d’un trafic d’enfants dans une pizzeria »

Du même genre que la précédente, nous avons cette information « choc » : Hillary Clinton serait à la tête d’un réseau de pédophilie, dans l’arrière-boutique d’une pizzeria de Washington, nommée Comet Ping Pong. Largement relayée en ligne, notamment sur les forums 4chan et Reddit, les internautes croient en cette fiction et vont jusqu’à menacer le patron de la pizzeria, James Alefantis. Des dizaines de faux articles et de vidéos à ce sujet sont diffusés sur Twitter et Facebook. Un père de famille de 28 ans, décide même de « mener l’enquête lui-même » et fait irruption dans le Comet Ping Pong armé d’un fusil d’assaut AR 15.

Instant désintox : Cette histoire est montée de toutes pièces par des théoriciens du complot et des soutiens de Trump, pendant l’élection présidentielle américaine pour discréditer son opposante. Il n’y a pas l’ombre d’une preuve et ces propos sont démentis plusieurs fois par la police et les médias nationaux reconnus comme le New York Times.

 

« La drogue Cloud Nine rend zombie ! »

Une vidéo impressionnante avec peu d’informations – à part « Cette drogue rend cannibale » – a fait grand bruit sur les réseaux sociaux, il y a quelques années. Diffusé sur un compte Facebook Brésilien, ce contenu a été partagé des centaines de milliers de fois.

Instant vérité : Quand il n’y a pas beaucoup d’informations qui accompagnent une vidéo, c’est louche. Et il faut encore plus se méfier quand la nouvelle ne vient pas d’un quotidien reconnu ou d’une chaîne professionnelle. Certes, la drogue en question (la « Cloud Nine » ou « flakka ») a beaucoup d’effets négatifs : elle peut rendre paranoïaque ou dépressif mais rien ne prouve que ses consommateurs deviennent des cannibales.

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Crédit Photo : Capture écran Facebook (Tudo Misturado)

 

« T’as vu le doigt d’honneur de Trierweiler à la Bastille ? »

Comme évoqué précédemment, il est facile de manipuler les images : un petit tour sur Photoshop et « c’est réglé ». Un des visuels les plus connus qui a circulé sur les réseaux sociaux n’est autre que le doigt d’honneur de l’ex-compagne de François Hollande lors d’un rassemblement officiel à Bastille, en 2012.

Instant désintox : La photo d’origine est disponible partout sur Internet, il est donc très facile de la retrouver. Puis, un détail cloche sur la photo compromettante : l’ajout du vernis à ongle rose. Celui-ci se remarque puisque sur tous les autres clichés pris ce jour-là, Valérie Trierweiler n’en porte pas. Toujours faire attention aux détails !

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Crédit Photo : hoaxbuster.com


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Comment identifier les fake news et les éviter ?

Comme brièvement évoqué précédemment, il faut vérifier et revérifier l’information pour déceler le vrai du faux. Voici nos conseils :

1. Prêtez attention aux titres

Un titre annonçant un scandale peut vous attirer et vous inciter à cliquer pour mieux vous tromper. Attention : « plus c’est gros », plus il est facile de « tomber dans le panneau ».

 

2. Contrôlez les sources

Il faut prêter une attention particulière à la provenance de l’information. Qui est l’auteur du post ? Puis-je trouver facilement le nom du journaliste sur internet ? De quel site vient l’information ? A quoi ressemble-t-il ? L’URL me semble-t-il suspect ? Sur quels sources l’information s’appuie-t-elle ? Cette citation a-t-elle vraiment été prononcée ?

Il est important également de vérifier la date de publication de l’article, la légende sous les images ainsi que les métadonnées. A quel moment les faits relatés se sont-ils produits ? Certaines fake news s’appuient sur des images prises dans des contextes ou des moments différents (voir notre Top) pour commenter un sujet d’actualité.

 

3. Recoupez les informations

Si l’information est officielle, elle sera évoquée dans plusieurs médias traditionnels ou professionnels. Il advient ensuite de comparer leurs versions.

 

4. Lisez les commentaires

Les commentaires soulignent parfois les incohérences du post ou de l’article, c’est pourquoi il est important d’y prêter attention pour jauger la crédibilité des informations avancées.

 

5. Restez objectif

Puisque les fake news jouent là-dessus, il est nécessaire de maîtriser ses émotions à la lecture d’un article, de ne pas « s’emballer », de prendre du recul mais aussi d’avoir un esprit critique.

 

6. Questionnez un spécialiste

Pour certains sujets, comme la santé, il est préférable d’interroger directement un ou plusieurs experts, afin de ne plus avoir de doute.

 

7. Faites attention aux images ainsi qu’aux vidéos

Les photomontages sont de plus en plus faciles à réaliser et il est également aisé de prendre l’extrait d’une vidéo qui « nous arrange ». Soyez vigilant !

Il existe plusieurs sites pour savoir si une photo ou une vidéo ont été détournées, comme TinEye, YouTube DataViewer d’Amnesty International ou la recherche inversée de Google image. Prêter attention à la bande-son des vidéos peut également vous aider à déceler le vrai du faux.

 

8. Utilisez les outils à disposition

Reconnaître une fake news est loin d’être évident et demande donc plusieurs « étapes ». Toutefois, beaucoup d’acteurs se sont emparés du sujet pour vous simplifier la vie. Des plateformes comme hoaxbuster.com, Les Décodeurs (rubrique du journal Le Monde) ou encore Désintox de Libération recensent et décortiquent les « plus gros fakes » pour vous.

De la même manière, France Info propose une émission de radio intitulé « Le Vrai du faux » ainsi qu’une rubrique « Vrai ou fake » dans lesquelles ses journalistes débusquent les erreurs factuelles, les mensonges et les rumeurs qui circulent.

Enfin, 20 Minutes propose un programme sur Snapchat Discover, intitulé « OMF Oh My Fake ». Ici, l’idée n’est pas de répondre à la question « vrai ou faux » mais plutôt « pourquoi on y a cru ? ». En bref, ce contenu analyse en détail les mécaniques des fake news.

 

« Manipulation politique, contexte économique ou sanitaire… sont autant d’occasions de voir surgir fakenews et deepfake dans les médias et réseaux sociaux. Par une série de conférences et ateliers (la semaine IA & Data, information/désinformation), l’ISEG s’est engagée à sensibiliser ses étudiants et ses diplômés à identifier ces fausses informations, à les former à l’usage de nouveaux outils d’analyse de data et à l’intelligence artificielle, et à ne pas participer à leur diffusion. Les fakenews ont toujours existé, mais leur propagation est aujourd’hui facilitée par l’usage d’internet et des réseaux sociaux : une très large audience touchée, autant de nouveaux relais par les like et les partages réflexes. Les réseaux sociaux détermineront leur rôle dans cette lutte et les moyens humains et technologiques à déployer. Sans tomber dans la censure. Prenez le temps de la réflexion, méfiez-vous des titres racoleurs et n’interagissez avec aucun contenu sans l’avoir consulté et vérifié. » explique Laura Hassan, Directrice des Études, directrice de l’Innovation pédagogique ISEG Paris.

 

Pour en savoir plus sur l’ISEG, rendez-vous sur page école dédiée !

Page école ISEG

 

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