La responsabilité sociétale des entreprises est désormais au cœur de nombreuses stratégies. Désormais incontournable, celle-ci repose sur différents piliers. En effet, les entreprises ne peuvent pas évoluer uniquement dans une perspective de profit, mais doivent bel et bien tenir compte des impacts de leurs différentes activités, notamment sur l’environnement.
La mise en place d’une politique RSE est donc une invitation à engager des pratiques responsables. Mais au-delà des innovations, il est nécessaire de former les futurs pros du secteur. Ainsi, chez PSH Sup, des filières spécialisées ont été créées afin de former les futurs spécialistes de la RSE de demain. Mais quels sont les intérêts de la mise en place d’une telle politique pour les entreprises ? La RSE va-t-elle devenir indispensable ? Pourquoi est-il désormais nécessaire de se former en amont ? Pour répondre à ces questions, nous avons rencontré Florence Lefaucheux, Enseignante formatrice en éthique chez PSH Sup.
JUPDLC : Tout d’abord, pouvez-vous nous rappeler les piliers qui constituent la RSE ?
Florence Lefaucheux : La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) se définit comme la contribution volontaire des entreprises aux enjeux du développement durable, aussi bien dans leurs activités que dans leurs interactions avec leurs parties prenantes. Elle concerne trois domaines : l’environnemental, le social et l’aspect sociétal.

JUPDLC : Comment vous tenez-vous informés des dernières actualités du domaine ?
Florence Lefaucheux : En premier lieu par la veille réglementaire. À titre d’exemple : en avril 2024, le Parlement européen a adopté des mesures pour renforcer les réglementations s’appliquant aux entreprises de l’UE, aux entreprises de pays tiers, ainsi qu’aux sociétés mères ayant un chiffre d’affaires supérieur à 450 millions d’euros. À partir de 2027, ces entreprises devront élaborer un plan de transition aligné sur l’Accord de Paris.
Ensuite par les Think tanks. Les Think tanks se trouvent au croisement de quatre sphères : politique (incluant les dimensions diplomatique et militaire), économique (correspondant à l’action des entreprises à dimension internationale et à celle des milieux d’affaires), médiatique (s’organisant autour de flux d’informations et contribuant à façonner opinions, mentalités et représentations) et académique (à l’origine de la production de connaissance et structurant en partie la diffusion des savoirs).
Certains sont spécialisés dans les approches RSE et enrichissent le débat public en croisant des initiatives d’intérêt général, expérimentées sur le terrain et de l’expertise fiable, fondée sur des recherches scientifiques. Enfin, une attention à la veille médiatique permet d’anticiper les évolutions grâce notamment aux lanceurs d’alerte, qui nous préviennent de dérives dangereuses parfois inconnues.
JUPDLC : De nos jours, une grande partie des entreprises adopte une stratégie RSE. Quels sont les différents intérêts de la mise en place d’une telle politique ?
Florence Lefaucheux : En France, plus de la moitié des sociétés de 50 salariés ou plus déclarent s’impliquer dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. Cet engagement est d’autant plus fréquent que la taille des sociétés est importante selon l’Insee.
Passons maintenant aux principaux intérêts. Concernant l’aspect sociétal, il s’agit d’améliorer les relations avec les clients, les fournisseurs et la société civile. Par exemple, la finance équitable conditionne l’attribution de fonds au niveau de responsabilité sociétale et/ou sociale.
Concernant l’aspect social : l’utilité couvre un large spectre de l’attractivité à l’embauche et la prévention des risques psychosociaux à l’évitement des conflits internes majeurs. Un exemple probant l’illustre avec l’expansion de la médiation.
Concernant l’aspect environnemental, il s’agit de lutter contre le dérèglement climatique, assurer une gestion économe des ressources naturelles et protéger la biodiversité. Un des intérêts là aussi consiste à un accès facilité à la finance verte mais aussi à certains marchés et… une fierté des collaborateurs grandissante ! Sans compter le plus souvent des économies financières.

JUPDLC : Pouvez-vous nous parler des cours et filières qui abordent la RSE chez PSH Sup ?
Florence Lefaucheux : Les Bachelors Banque et EPM (Event Project Management) reçoivent une formation d’initiation à l’Éthique qui aborde les différents aspects de la RSE.
Quant au Bac +1, Bac+2 en Communication, Diététique, Gestion des PME, Comptabilité Gestion, Banque, Support à l’action managériale, les étudiants participent à une journée entière sur le sujet.
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JUPDLC : En quoi consistent ces cours ?
Florence Lefaucheux : Pour les étudiants en Bachelor, les cours se répartissent en une partie académique, une partie illustration documentaire, et des cas pratiques avec des travaux dirigés.
Pour les Bac+1 et Bac+2, la journée dédiée se compose d’un temps d’enseignement, de témoignages d’acteurs majeurs, et d’étudiants engagés. Ensuite, un temps est consacré à l’interactivité, avec des tables inspirantes en petits groupes de 10 étudiants.
JUPDLC : A quels outils avez-vous recours pour se former efficacement à la RSE ?
Florence Lefaucheux : Les outils varient chaque année. Mais à titre d’exemple, cette année, sur l’aspect environnemental, nous avons fait appel à la fresque du climat pour organiser un atelier avec plus de 300 étudiants. En général, nous procédons par cycles variés (conférences avec des “grands témoins engagés”), un topo d’enseignement, des tables rondes d’échanges mais aussi des travaux dirigés à partir de cas concrets.

JUPDLC : Quelles sont les modalités d’évaluation qui permettent de s’assurer de la bonne intégration des pratiques RSE ?
Florence Lefaucheux : Pour l’instant, c’est une appréciation. Il n’y a pas de notation car cette formation est un bonus en plus du programme officiel. Dans de nombreuses matières, ces sujets sont abordés de façon plus technique en fonction des filières, et font l’objet d’une notation.
L’initiation à l’Éthique a pour objectif de faire comprendre que cette démarche est un état d’esprit (de responsabilité individuelle et collective). Ainsi, elle infuse et se propage à l’ensemble des autres matières enseignées. C’est donc par les retours que m’en font mes collègues enseignants que nous vérifions que la démarche est comprise et l’état d’esprit acquis.
JUPDLC : Pourquoi est-il important de former les étudiants en amont de leur arrivée dans le monde professionnel ?
Florence Lefaucheux : Il est important de former les étudiants à la Responsabilité en général, à l’action plutôt qu’à la passivité : en élaborant une démarche positive construite, nous espérons leur donner envie de trouver les bonnes pistes d’amélioration du quotidien de chacun et de tous. C’est-à-dire qu’un bénéfice général ne peut passer que par le bénéfice et le respect de toutes les parties prenantes.
C’est aussi une piste d’espérance qui doit pousser à l’activité collaborative plutôt qu’à un activisme fractionnaire. Développer le sens des responsabilités et de la loyauté nous semble juste et bon pour eux en premier lieu, mais également pour leur entourage, et évidemment pour la société tout entière, y compris leur futur employeur.
JUPDLC : Pensez-vous que la RSE soit, à terme, un indispensable ? Pour qui ? Et pourquoi ?
Florence Lefaucheux : La RSE deviendra indispensable quand une véritable démarche en profondeur, en vérité et certifiée par des organismes indépendants lui aura conféré toutes ses lettres de noblesse. Certaines entreprises l’ont déjà compris, elles attirent les talents et affichent une réussite économique qui démontre que la vertu et le succès peuvent se conjuguer parfaitement.

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