Merci : une campagne choc pour sensibiliser à la cyberpédocriminalité

jupdlc-merci-libre-mullenlowe-cameleon-campagne-cyberpedocriminalité (3)

Publier une vidéo ou une photo sur les réseaux sociaux est devenu un geste ordinaire. On y partage nos moments de vies, nos accomplissements,… Et tout ce que l’on aime, pour le plus grand bonheur de nos proches ! Et bien souvent, quand on est parents, ce qui nous rend le plus fier, ce sont nos enfants. Ainsi, plus d’un parent sur deux a déjà partagé du contenu sur leur progéniture en ligne. Ce phénomène a un nom : le « sharenting

Or, sur Internet, la vigilance est de mise et cette pratique n’est pas sans risque ! C’est tout l’objet de la campagne choc « Merci », réalisée par l’association CAMELEON en collaboration avec LIBRE MullenLowe. L’objectif ? Alerter sur les dangers de l’exposition des enfants en ligne et sensibiliser à la lutte contre la cyberpédocriminalité.

 

« Merci » : une mise en abyme éclairante

Le film met en scène une expérience sociale en caméra cachée : une mère distribue des photos (générées par l’intelligence artificielle pour la campagne) de sa fille aux passants. Elle révèle des détails intimes comme les lieux qu’elle fréquente ou ses hobbies. Une minute suffit pour mettre en lumière les risques du partage d’informations personnelles sur les réseaux sociaux, surtout quand il s’agit d’enfants.

Le message est clair : quand on poste des informations sur ses enfants en ligne, on divulgue en fait bien plus. On partage leurs noms, leurs habitudes, leurs loisirs. On y trouve parfois leur école, leur club sportif, ou le parc où ils se retrouvent entre amis les mercredis après-midi. Une minute suffit, donc, pour souligner le danger de la pratique : nous ne donnerions pas ces informations à des inconnus dans la rue… Alors pourquoi le ferions-nous en ligne ?

Une campagne pour alerter sur le « sharenting »

Avant l’âge de 13 ans, un enfant apparaît en moyenne sur 1300 photos diffusées par son entourage proche en ligne (OPEN, 2023). Diffusé en digital, le film « Merci » veut sensibiliser le plus grand nombre à cette pratique. Chaque jour, des parents, familles et amis partagent, souvent sans le réaliser, des détails personnels sur les enfants. Ces informations offrent une porte ouverte aux prédateurs.


Événement



Pour Antoine Colin, directeur de la création de l’agence, « le parallèle transposé dans la vraie vie me paraît être une méthode simple et efficace de sensibilisation sur un vrai problème de société. » Il ajoute : « depuis que je travaille avec CAMELEON, j’ai arrêté de partager les photos de mes enfants sur les réseaux. Le risque est beaucoup plus élevé qu’on ne peut le penser. Quand on connaît les chiffres, ça fait froid dans le dos. »

 

Un volet print sans équivoque

« Merci d’exposer votre enfant sur les réseaux. Maintenant, je sais où le trouver. Des millions de prédateurs sexuels font comme moi. ». La campagne print qui accompagne le spot se compose de quatre déclinaisons. On y voit des hommes, téléphone à la main, au milieu de lieux fréquentés par des enfants (sortie d’école, arrêt de bus, aire de jeux…) Pour la première fois, des prédateurs sexuels sont à l’affiche.

jupdlc-merci-libre-mullenlowe-cameleon-campagne-cyberpedocriminalité
Crédit photo : LIBRE MullenLowe / CAMELEON

 

Quatre visuels, quatre hommes, quatre lieux. Chacun présente un visage différent, se fond dans la masse des gens ordinaires, dans les lieux quotidiens des enfants. Le téléphone à la main semble anodin, c’est un papa parmi d’autres à la sortie de l’école, un jeune qui a l’air sympa, un papy sur le bord du terrain de sport… Les prédateurs sexuels existent partout, dans tous les milieux. Le message de l’association est clair : « Ne leur donnons pas les moyens de contacter nos enfants. »

jupdlc-merci-libre-mullenlowe-cameleon-campagne-cyberpedocriminalité (2)
Crédit photo : LIBRE MullenLowe / CAMELEON

 

Pour Violaine Monmarché, directrice générale adjointe de CAMELEON : « Nous avons longuement travaillé et pesé chaque mot, car nous ne voulions pas stigmatiser les parents, mais mettre l’accent sur le « pourquoi nous devons être vigilants dans ce rôle. » Dans le fichier de chaque image postée, sans le savoir, nous partageons aussi des données en cache, comme l’heure ou la géolocalisation de la photo. Et le danger est pire encore quand on verbalise d’autres détails dans le post. »

 

Monde réel et monde numérique : une frontière perméable

La campagne met en exergue cette réalité glaçante. On imagine en effet trop souvent que les prédateurs sexuels en ligne s’arrêtent aux images. La réalité est bien différente. 40% des personnes ayant consulté des contenus pédocriminels en ligne ont par la suite cherché à contacter un enfant (Protect Children Suojellan Lapsia, 2024). Et comme les visages des prédateurs du print, ils ressemblent à Monsieur Tout le monde, et sont présents dans tous les milieux.

« Merci l’intelligence artificielle surtout » indique Antoine Colin, directeur de la création de l’agence. « Pas facile de trouver des comédiens qui acceptent de poser en prédateur et de s’exposer en tant que tel dans toute la France. Nous avons donc décidé, avec Marc Da Cunha Lopes, de tout faire en IA. De A à Z. Un grand merci à lui pour ce travail titanesque et le rendu plus que bluffant. Il vient avec son talent grossir les rangs de ceux qui luttent contre la cyberpédocriminalité. »

jupdlc-merci-libre-mullenlowe-cameleon-campagne-cyberpedocriminalité (3)
Crédit photo : LIBRE MullenLowe / CAMELEON

Un tour de force pour CAMELEON et LIBRE MullenLowe

Depuis 27 ans, l’association de solidarité internationale CAMELEON développe une approche globale pour agir sur les causes et les effets des violences sexuelles à l’égard des enfants et des adolescents. En France, ses actions de prévention auprès des enfants, de sensibilisation et de plaidoyer ont fait d’elle une référence experte contre la cyberpédocriminalité.

 

« C’est très rare d’avoir ce niveau de compréhension instinctive et d’adhésion avec une agence. »

 

Aussi, après le lancement de la campagne #LePartage en 2022, l’association renouvelle sa collaboration avec Libre MullenLowe. Pour Violaine Monmarché, directrice générale adjointe de CAMELEON : « La campagne est extrêmement dense, mais d’une clarté absolue : LIBRE MullenLowe a réussi le tour de force de passer tous les messages clefs dans des formats ultra-impactants et d’une grande sobriété. C’est très rare d’avoir ce niveau de compréhension instinctive et d’adhésion avec une agence : ils ont intrinsèquement adopté notre cause, et ensemble, nous fourmillons déjà d’idées pour la suite. » Elle ajoute enfin que la plus grande satisfaction pour l’association serait qu’à l’issue de la campagne, avant de poster son enfant sur internet, chaque adulte se pose la question : « ai-je vraiment envie de le/la partager ? »

 

Tag :

emoji-email Ne manquez aucune actualité, abonnez-vous !

Chaque semaine, le meilleur de la communication et du digital directement dans votre inbox...