Depuis avril 2021, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) a été mis en application par la CNIL. Elles sont devenues la première chose que l’on aperçoit lorsque l’on se connecte à un site web quel qu’il soit. Elles, ce sont les bannières de cookies qui ne disparaissent que lorsque l’internaute choisit parmi ces trois choix : « Ok, tout accepter », « Personnaliser » ou « Tout refuser ».
En effet, depuis cette date, tous les sites web et les applications qui reçoivent la visite des internautes de l’UE, et qui en même temps utilisent des cookies, sont dans l’obligation de demander à chaque utilisateur la permission d’accéder à ses données et les utiliser.
Dès lors, une nouvelle famille de solutions technologiques a émergé pour faciliter le recueil des consentements et leur gestion. Il s’agit des Consent Management Platforms, ou CMP pour les intimes. Autrement dit, ces plateformes aident toutes les entreprises à collecter, à stocker et à exploiter les consentements des utilisateurs. Et ce de manière légale et en conformité avec les réglementations sur la protection des données.
Pourtant, lorsqu’une entreprise doit faire un choix, qui n’est pas anodin puisque c’est le premier contact qu’un internaute a avec un site web. Et il est loin d’être évident tant le secteur des CMP est concurrentiel.
Comment bien choisir sa plateforme de consentement en ligne ? Est-ce que, pour autant, tous les acteurs se valent et proposent la même approche du consentement en ligne ? Pas nécessairement, comme nous l’explique Romain Bessuges-Meusy, l’un des fondateurs et le CEO d’ Axeptio. Il s’agit d’une start-up leader dans ce secteur qui a réalisé une levée de fonds de 3,5 millions d’euros en 2023.
JUPDLC : Pouvez-vous nous présenter brièvement l’histoire d’Axeptio ? Comment vous est venue l’idée de vous lancer dans le secteur du consentement ?
Romain Bessuges-Meusy : L’idée d’Axeptio est née lors du développement d’un produit lié à la gamification des sites e-commerce, nécessitant la gestion du consentement et des données personnelles. Très vite, nous avons identifié un vide dans la manière dont les entreprises recueillaient le consentement des utilisateurs. Souvent de façon intrusive ou peu claire. Ce qui pouvait nuire à l’expérience utilisateur et à la confiance envers la marque.
Face à ce constat, l’équipe d’Axeptio a décidé de pivoter son attention vers la création d’une solution dédiée à la gestion du consentement. Cela a permis de transformer un besoin interne en une opportunité d’affaires. Ce pivot a marqué le début d’Axeptio en tant que projet principal, avec pour mission de simplifier la gestion du consentement de manière transparente et respectueuse pour les utilisateurs finaux, tout en assurant aux entreprises une conformité avec les réglementations en vigueur telles que le RGPD.
JUPDLC : Le monde du consentement en ligne est un secteur vaste dans lequel il existe différentes typologies d’acteurs. Où se positionne Axeptio dans ce secteur ?
Romain Bessuges-Meusy : Le marché du consentement est polarisé entre les solutions orientées vers l’industrie publicitaire et celles axées sur la conformité légale. Axeptio est davantage positionnée comme une « Martech », pour marketing et technologie, parce que nous avons décidé de trouver un juste milieu en mettant l’accent sur l’expérience utilisateur.
Avant tout, je voulais qu’Axeptio serve de pont entre la marque et ses utilisateurs afin de transformer le consentement en un point de contact enrichissant plutôt qu’en une simple formalité. En nous positionnant ainsi, nous avons cherché à combiner le meilleur des deux mondes : aider les entreprises à respecter les réglementations tout en valorisant et en respectant les choix de leurs utilisateurs.
JUPDLC : Aujourd’hui, il n’est pas obligatoire pour une entreprise d’utiliser une plateforme de consentement. Quels sont pourtant les avantages si elles le font ?
Romain Bessuges-Meusy : En fait, il s’agit la plupart du temps d’une obligation. En effet, à partir du moment où l’on cherche à faire du tracking sur son site comme installer Google Analytics, on doit installer une solution de gestion de consentement et ce, même si on est dans un pays qui n’est pas couvert par le RGPD puisqu’il faut que tous les citoyens européens lorsqu’ils naviguent sur ces sites-là puissent être protégés et puissent donner leur consentement.
En intégrant une CMP comme Axeptio, les entreprises peuvent non seulement répondre à ces exigences légales de manière efficace, mais aussi gérer de façon dynamique les préférences des utilisateurs, garantissant ainsi une transparence totale, ce qui renforce au final la confiance des internautes.
JUPDLC : Quelle est votre valeur ajoutée et qu’est-ce qui vous différencie de vos concurrents ?
Romain Bessuges-Meusy : Axeptio se distingue par son focus sur l’expérience de l’utilisateur final. En veillant à ce que le consentement et la conformité RGPD enrichissent l’expérience de marque sans nuire au parcours utilisateur. Nous avons un engagement absolu envers l’utilisateur final. Nos clients directs sont les entreprises et les sites web qui utilisent notre solution de gestion de consentement. Chez Axeptio, nous plaçons l’expérience de leurs utilisateurs au cœur de notre proposition de valeur.
Bien évidemment, nous assurons à nos clients un support et un suivi exceptionnels. Mais notre priorité reste d’assurer que leurs utilisateurs bénéficient d’une expérience de consentement qui ne nuise pas à leur perception de la marque ou à leur parcours sur le site. Cette focalisation sur l’expérience utilisateur se traduit par des solutions de consentement sur mesure. Elles sont respectueuses et engageantes, valorisent le choix et la préférence de l’utilisateur, tout en facilitant la conformité et la transparence pour les entreprises.
JUPDLC : Quel a été, au moment du développement de votre offre, votre persona ? Quels sont actuellement vos clients principaux ?
Romain Bessuges-Meusy : Au début du développement de notre offre, nous avons adressé le persona de l’agence web pour lesquelles nous connaissions bien leurs besoins. Que ce soit en matière de diversification des revenus ou de fourniture de services à valeur ajoutée à leurs clients. En proposant une solution de gestion de consentement qui pouvait être intégrée dans les projets de leurs clients, j’ai vu une opportunité de créer un partenariat gagnant-gagnant.
Après avoir solidement établi cette base, nous avons élargi notre cible pour inclure les PME. Comment ? En développant une offre « self-service » plus accessible et en permettant une mise en œuvre autonome de notre solution.
Enfin, Axeptio évolue sur les personas « grands comptes ». Notamment les publishers et les annonceurs, qui font face à des enjeux complexes de consentement à grande échelle. Pour ces clients, notre solution offre une personnalisation avancée et une intégration profonde avec leurs systèmes existants. Cela répond ainsi à leurs besoins spécifiques en matière de gestion de consentement et de protection des données personnelles.
JUPDLC : Entre un environnement publicitaire numérique en constante évolution et un cadre législatif mouvant, le sujet du consentement peut paraître opaque pour certaines entreprises. Comment leur assurez-vous d’être constamment en conformité avec la loi ?
Romain Bessuges-Meusy : La question de l’opacité est assez simple à répondre. Dans le sens où, peu importe la solution retenue pour faire de la publicité ciblée, que l’on passe par du cookie-less du consent-less, le consentement est obligatoire. Par conséquent, la solution pour les sites est assez simple : il faut mettre en place une plateforme de gestion de consentement.
De notre côté, nous nous assurons d’être constamment en conformité grâce à notre associé Christophe Landat. Il s’agit de notre avocat et, il fait de la veille juridique. Nous avons également une juriste et un DPO (délégué à la protection des données) en interne. Nous collaborons aussi avec des cabinets d’avocat dans les différents marchés où Axeptio est établi. Et ce afin de nous assurer à la fois une veille et une revue de conformité de tous les instants.
JUPDLC : Quelles sont les prochaines grandes réglementations à entrer en vigueur ? Est-ce que l’arlésienne de la fin des cookies tiers, qui arrive enfin cette année, va modifier quelque chose pour vous ?
Romain Bessuges-Meusy : Dans les prochaines évolutions à venir, il y a par exemple la mise à jour du règlement e-privacy. Il va venir encadrer ce qu’il est possible de faire en matière de finger printing et de suivi hors cookie. Ce règlement va avoir des répercussions absolument colossales pour toutes les entreprises s’étant lancées dans une stratégie « consent-less ».
Quant à la fin des cookies tiers, elle est certes annoncée cette année mais ne cesse d’être reportée. Elle n’affecte pas directement l’approche d’Axeptio. En effet, la majorité des cookies que nous gérons sont des cookies first party. C’est-à-dire des cookies qui sont déposés par le site et pour le site sur lequel l’internaute est.
JUPDLC : En plus des cookies, il existe différents types de consentement. Inscription à une newsletter, participation à un jeu-concours, conditions générales de ventes… Est-ce que vous comptez également vous attaquer à ces verticales ?
Romain Bessuges-Meusy : Bien que notre réputation et notre expertise soient fortement associées à la gestion des cookies, notre plateforme couvre déjà un spectre bien plus large de consentements. Nous avons développé des solutions spécifiques telles que « subs » et « terms », qui adressent directement les besoins autour des consentements pour les conditions générales d’utilisation. Mais aussi d’autres formes de consentements nécessaires dans le cadre d’activités en ligne, comme les inscriptions à des newsletters ou la participation à des jeux-concours.
Le consentement est une question multifacette, qui dépasse largement la simple gestion des cookies. Axeptio permet aux entreprises de gérer tous ces aspects du consentement.
JUPDLC : Parlons dorénavant du secteur des médias. Entre la monétisation par l’abonnement, les revenus publicitaires en ligne et la nécessaire impartialité de cette profession, le monde de la presse en ligne a du mal à proposer une gestion du consentement rassurante pour les internautes.
Romain Bessuges-Meusy : Les médias en ligne sont effectivement pris entre le marteau et l’enclume. D’un côté, ils doivent se conformer à des réglementations strictes sur le consentement et la protection des données personnelles. Et de l’autre, ils dépendent fortement des revenus publicitaires, qui nécessitent une certaine forme de suivi des utilisateurs.
Ce dilemme les conduit parfois à adopter des pratiques de consentement qui peuvent être perçues comme intrusives ou peu respectueuses par les utilisateurs. Cela nuit ainsi à leur image et à la confiance du public. Dans ce contexte, ma vision était de proposer une alternative qui réconcilie ces impératifs apparemment contradictoires.
En mettant l’accent sur la transparence et le respect de l’utilisateur, Axeptio aide les médias à mettre en place des mécanismes de consentement qui non seulement respectent la législation, mais améliorent également l’expérience utilisateur. Cette approche vise à restaurer la confiance entre les médias et leur audience. Comment ? En faisant du processus de consentement un moment de dialogue et de respect mutuel, plutôt qu’un obstacle ou une formalité ennuyeuse.
« L’objectif est de faire en sorte que l’utilisateur n’ait pas un arrière-goût amer après avoir cliqué sur J’accepte »
JUPDLC : Est-ce qu’une expérience de consentement positive peut rétablir un lien de confiance entre les médias et le grand public de plus en plus méfiant ? Quelles sont vos solutions pour y remédier ?
Romain Bessuges-Meusy : Chez Axeptio, nous sommes persuadés qu’une expérience de consentement positive peut effectivement transformer un moment potentiellement intrusif en une opportunité de renforcer la confiance.
L’objectif est de faire en sorte que l’utilisateur n’ait pas un arrière-goût amer après avoir cliqué sur « J’accepte ». Et pour cela, un énorme travail de rédaction, de design et d’ergonomie est nécessaire.
En parallèle aujourd’hui, nous avons envie, mais aussi les moyens, d’accompagner les médias dans cette transition pour repenser leur parcours de consentement avec notre solution Axeptio for Publishers. Cette dernière est compatible avec le TCF V2.2 de l’IAB ( Interactive Advertising Bureau), nécessaire pour faire de la monétisation, tout en offrant un vrai focus sur l’ergonomie et l’expérience de l’utilisateur.
JUPDLC : Votre philosophie se concentre donc avant tout sur le point de vue et l’expérience de l’internaute. Est-ce pour cette raison que vous avez lancé votre solution “Taste” ? Est-ce la solution ultime pour empêcher le phénomène de « consent fatigue » ?
Romain Bessuges-Meusy : Oui nous sommes persuadés que c’est la solution pour lutter contre la « consent fatigue ». Aujourd’hui, on demande aux internautes de faire des choix à longueur de journée. Et ce, en toute méconnaissance de cause. Parce qu’honnêtement, personne n’a le temps de regarder les politiques de confidentialité de tous les sites.
Avec Taste, nous souhaitons permettre aux utilisateurs d’automatiser l’application de leurs préférences personnelles sur les plateformes de gestion de consentement sans pour autant pénaliser les médias. L’objectif de Taste c’est une solution qui donne toujours du consentement mais pas à 100 % de la liste de partenaires. C’est également une solution qui applique des préférences de consentement en fonction des habitudes de chaque internaute. En clair, Taste a pour optique de fournir aux personnes un consentement éclairé et qualifié et aux médias un consentement monétisable et plus respectueux.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site d’Axeptio !