COVID-19 : Le changement de comportements des Français

La société d’études de marché GlobalWebIndex a réalisé une étude internationale ad-hoc autour des opinions, usages et comportements d’un panel de 13 pays faisant face à l’épidémie de COVID-19 actuellement (France, Royaume-Uni, les Etats-Unis, la Chine, l’Italie, l’Espagne, l’Afrique du Sud, l’Allemagne, le Japon, les Philippines, Singapour, l’Espagne, l’Australie et le Brésil). 1 016 personnes ont été interrogées (50/50 hommes femmes). Les datas ont été collectées entre le 16 et le 20 mars, alors que la France entrait tout juste en confinement officiel. La situation évolue rapidement, les mentalités et comportements également.

L’agence We Are Social décrypte ici les tendances pour la France :

La propagation du COVID-19 à travers le globe et sa qualification en tant que pandémie a entraîné de nombreux gouvernements à prendre des mesures drastiques, tels que les confinements complets et la fermeture de nombreux commerces. L’adaptation du quotidien au confinement et l’impact économique sont au coeur des préoccupations des citoyens.

La France et ses pays voisins sont inquiets, mais anticipent un retour rapide à la normale.

Un.e Français.e sur deux se dit inquiet.e face à l’épidémie. Cependant, cette peur est moins significative que chez nos pays voisins, quelque soit leur situation nationale au moment de la collecte des réponses : l’Italie et l’Espagne, en confinement total depuis plus longtemps, déclarent être très préoccupées par leur situation nationale, respectivement à 59 % et 56 %. Le Royaume-Uni, qui n’a toujours pas décidé de mesures drastiques au moment du questionnaire, est aussi très préoccupé par sa situation nationale à 54 %.

L’ensemble des pays européens sondés pensent en revanche, à 41 % en moyenne, que l’épidémie aura disparue localement au bout de 2 à 3 mois. Cet optimisme est un moins flagrant à propos d’un retour à la normale au niveau mondial. Une personne sur 4 estime que cela prendra un an…

En France, ce sont les Gen Z (16-23 ans) qui sont de loin les plus optimistes : 100 % d’entre eux pensent que le COVID-19 aura disparu au bout de 5 mois maximum.

Un espoir moins partagé par les autres générations françaises, qui estiment qu’il faudra entre 6 mois et un an pour une fin de la pandémie : 14 % pour la Génération Y (24-37 ans), 11 % pour la Génération X (38-56 ans), 8 % pour les Boomers (67-54 ans).

La France alignée avec les mesures prises par le gouvernement.

Cet optimisme vers une fin rapide de la crise en France s’explique notamment par une approbation des mesures concernant la fermeture de l’ensemble des lieux, à hauteur de 63 % des sondé·e·s. Laquelle de ces mesures approuvez-vous afin de surmonter l’épidémie ?

C’est 26 points de plus que l’ensemble des pays sondés atteints par le COVID-19, mais en ligne avec la tendance des pays européens interrogés.

À noter que les Français sont moins ravis de voir les lieux de travail fermés (9 % approuvent), possiblement à cause de difficultés pour la mise en place du télétravail, la crainte de se retrouver avec sa famille dans un même espace trop longtemps, l’inquiétude du chômage partiel, voire la difficulté de la reprise normale de l’activité professionnelle une fois la crise passée.

Les plus réfractaires à ces décisions de fermetures sont la Gen Z (9 points de moins par rapport à l’ensemble de la population française), à l’inverse des Boomers, population plus fragile, qui font plus confiance à ces mesures.

Des activités online pour la Gen Z, offline pour les Boomers.

A la maison, durant le confinement, les Français passent logiquement du temps à s’informer sur la situation (50 %). Les autres activités se polarisent fortement entre les différentes tranches d’âge.

La Gen Z se distingue par une consommation de films et de séries en streaming très marquée (53 %, dont 44 % qui ont augmenté cette activité significativement vs. 14 % en moyenne en France), mais aussi par les jeux vidéo (32 %) et l’utilisation d’applications (27 %).

Les Boomers se tournent plus facilement vers des activités offline, par exemple téléphoner à leurs proches (41 %), s’adonner à leurs loisirs (38 %) ou regarder la TV (58 %).

La Génération Y (24 à 37 ans), plus souvent confinée avec conjoints/enfants, se distingue logiquement par une augmentation du temps passé en famille (39 % vs. 33 % moyenne française).

La consommation de podcasts n’a que peu augmenté en cette période de confinement (seuls 6 % des Français sondés, soit moitié moins que la moyenne mondiale).

Le temps passé sur les réseaux sociaux (27% en moyenne) est moins important que le temps passé à s’informer (50 %) ou à consommer des films/séries (31 %), même pour la Gen Z.

Une surconsommation du smartphone limitée.

41 % des Français estiment passer plus de temps sur leurs smartphones. Si c’est le device qui voit sa consommation augmenter le plus, c’est 30 points de pourcentage de moins que la moyenne mondiale (70 %). La Gen Z a particulièrement augmenté son utilisation du laptop (44 % des Gen Z vs 37% en moyenne en France), notamment en raison de l’augmentation significative de la consommation de films et de séries en streaming. A l’inverse, 12 % des Boomers se tournent vers la tablette, device délaissé par la Gen Z.

Les Français retardent leurs achats les plus importants.

L’impact de la crise sur la consommation des Français est moins nette que la moyenne des autres pays, y compris les autres pays européens : 1 Français sur 2 déclare ne retarder aucune dépense du quotidien, qu’il s’agisse d’achats technologiques, tickets de concert ou achats de luxe.

L’impact le plus marqué concerne les vacances. Plus d’1 Français sur 4 déclare retarder ses vacances. Un chiffre qui devrait augmenter dans les semaines à venir, à l’approche des congés estivaux.

La Gen Z, pourtant moins inquiète pour ses finances personnelles (15 %) que ses aînés (21 %), fait preuve d’une plus grande prudence concernant les achats conséquents. La Gen Z retarde deux fois plus l’achat de produits de luxe que les Boomers.

Les Français moins inquiets pour leurs économies personnelles que pour l’économie mondiale. 

Les Français affichent une inquiétude limitée quant à l’impact financier de la crise sur leurs finances personnelles (37 % estiment que l’impact sera faible). Cela contraste fortement avec l’Espagne par exemple, où 36 % de la population estime que l’impact sera conséquent.

A l’échelle nationale et mondiale, les Français ne font pas preuve du même optimisme. Plus d’un Français sur 2 estime que le virus aura un impact fort, voire dramatique sur l’économie de la France et sur l’économie mondiale.

D’un point de vue générationnel, la Gen Z a tendance à sous-estimer l’impact du virus sur l’économie comparé à ses aînés.

21 % des Z pensent que l’impact sur l’économie nationale sera faible versus seulement 3 % pour les Boomers.

Evénements sportifs : les Français rejettent le huis clos.

Le report des JO 2020 à 2021 annoncé par le Comité International Olympique le 23 mars est en ligne avec les attentes des Français. 35 % souhaitent un report de l’évènement sportif.

66 % des Français préfèrent voir les évènements sportifs reportés plutôt que joués à huis clos (9 %). 26 % de la population se dit même favorable au scénario le plus extrême; l’annulation de ces évènements.

Le live-stream d’évènements sportifs et culturels ne fait pas l’unanimité en France.

 
 

41 % des Français ne sont pas intéressés.es par le format de diffusion en “live stream” des évènements sportifs et culturels impactés par les mesures de confinement. Si en moyenne, les concerts suscitent le plus d’intérêt, les Gen Z et Y sont les plus à même de vouloir assister à des évènements sportifs en streaming (31 % vs 23 % moyenne française).

Le rôle des médias sociaux : stopper la propagation des Fake News avant tout.

Face à l’infodemic et à la viralisation rapide des Fake News, et dans un contexte de stress et d’anxiété, les Français, tout comme les populations des pays sondés, pensent qu’il est de la responsabilité des plateformes Social Media d’informer plus que de divertir. Les Français.es sont en moyenne 67 % à attendre des plateformes une information sûre et “fact-checkée”, contre 21 % à vouloir des évènements en live-stream (25 % chez la Gen Z). Instagram répond d’ailleurs à cette attente en annonçant ce mercredi 24 mars, entre autres, la suppression des comptes COVID-19 non officiels.

Rôle des entreprises : plus de collectif, moins d’individuel

La très grande majorité des Français pensent que les entreprises ont un rôle majeur à jouer dans l’endiguement de l’épidémie.

Les sondés attendent des entreprises qu’elles agissent pour le bien collectif pour stopper l’épidémie en limitant les interactions sociales (fermer les usines et les magasins, 80 % des Français en moyenne), légèrement plus que sur les services individuels (paiements flexibles, services gratuits, 76 % en moyenne).

Les marques doivent-elles continuer à communiquer ? Oui pour la Gen Z, non pour les autres.

Les chiffres montrent que la communication n’est pas du tout prioritaire face aux actions concrètes attendues, évoquées plus haut. Les Français rejettent la communication des marques de manière plus prononcée que les autres populations mondiales touchées par la crise.

Ceci est surtout vrai pour les générations Y, X et Boomers qui ont plus tendance à penser que les marques devraient stopper toute publicité pendant cette situation de crise. En revanche, la tendance s’inverse pour la Gen Z : 41 % pensent que les marques doivent continuer à communiquer, contre 29 % qui pensent qu’elles devraient stopper. Un changement de comportement qui traduit un rôle de plus en plus important des marques dans la vie des Digital Natives.

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