Comment mesurer l’impact écologique du digital ?

En collaboration avec l'ESI Business School
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Le numérique émet près de 5% des gaz à effet de serre mondiale, soit davantage que le transport aérien civil. L’impact écologique de nos activités numériques n’est plus aussi négligeable. Face à une utilisation massive du numérique par la population, la remise en question peut s’avérer difficile.

 

Une consommation en hausse

De nombreux secteurs favorisent les services en ligne pour gagner en efficacité, améliorer l’expérience utilisateur et réduire l’utilisation de certaines ressources. L’exemple le plus parlant est celui du papier aujourd’hui remplacé par des bases de données et des formulaires en ligne. Pourtant, des récentes études ont démontré que l’impact d’internet sur l’environnement est bien réel…De plus, la quantité d’électricité nécessaire pour alimenter les serveurs, les centres de données, les réseaux de communication et les appareils utilisés pour naviguer, est équivalente à la consommation de l’ensemble du Royaume-Uni (416,2 TWh). Ces émissions carbone représentent 2% des émissions mondiales, soit autant que l’industrie aéronautique considérée comme l’une des plus polluantes.

Les émissions carbone liées à l’usage d’internet devraient continuer à augmenter dans les prochaines années. La hausse du nombre d’utilisateurs, la multiplication du nombre d’appareils connectés ou encore le développement des services de streaming (YouTube, Netflix…) pourraient faire monter le chiffre à 3,5% des émissions mondiales d’ici 10 ans.

 

L’impact écologique, c’est quoi ?

Pour comprendre l’impact écologique d’une page de site web, et donc le site dans sa globalité, il faut prendre en compte le nombre de requêtes qu’il génère. Pour rappel, une requête HTTP est une demande effectuée par un navigateur, comme Chrome, Firefox, ou encore Safari, au serveur HTTP lorsqu’il souhaite télécharger une page web. Le poids général de la page (contenus, médias, scripts) a aussi un impact important.

Pour déterminer l’impact écologique d’une page, il faut comptabiliser le nombre de requêtes envoyées au serveur, le poids de la page en octets et le temps de chargement de la page. Ainsi, plus une page est riche en contenu, en médias, en animations… plus elle consomme d’énergie.

Selon HTTPArchive.org, la taille moyenne d’une page web en 2019 est 4 fois plus élevée qu’en 2010. Et la taille moyenne des sites internet ne cesse d’augmenter avec les années … Ce constat se rapproche du paradoxe de Jevons qui énonce qu’à mesure que les améliorations technologiques augmentent l’efficacité avec laquelle une ressource est employée, la consommation totale de cette ressource peut augmenter au lieu de diminuer.

 

Le rôle des agences…

Les agences de communication ont aussi un rôle à jouer dans cet écosystème. La pandémie de Covid19 a, notamment, favorisé la progression des campagnes numériques, délaissant les médias classiques, notamment l’affichage extérieur pour exemple.

Dans ce combat, le groupe de communication dentsu a annoncé, le 21 juin dernier, la mise en œuvre de son outil de mesure de l’empreinte carbone des campagnes publicitaires co-développé avec Axionable, leader de l’intelligence artificielle à finalité durable et responsable. Cet outil exclusif couvre 6 médias : la télévision, la radio, le digital, le cinéma, le print et l’affichage. Ce partenariat s’inscrit dans le programme « dentsu s’engage » qui regroupe les initiatives et les actions concrètes et durables du groupe, tant au niveau de la marque employeur qu’en matière de politique d’achats responsables ou encore de labélisation des agences (AACC/AFNOR).

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Dans cette perspective, l’outil de mesure de l’empreinte carbone des campagnes media va permettre d’accompagner la croissance pérenne et durable des marques tant d’un point de vue économique qu’environnemental. Développé en toute transparence avec les régies, l’outil est centré sur le périmètre de la diffusion publicitaire sur l’ensemble de ses étapes : stockage, acheminement, diffusion, lecture et jusqu’à la fin de vie. Il est conçu de sorte à délivrer un niveau de granularité évolué pour chaque média mesuré. Il prend par exemple en compte la distinction entre télé linéaire et non linéaire, entre radio analogique et numérique, entre affichage print et dooh, comme les spécificités d’un format digital. Ses conclusions apportent une double lecture à la fois quantitative, exprimée en poids carbone et également qualitative, à travers une grille de 5 critères d’évaluation attribués aux régies.

 

… Et des formations

Aujourd’hui, de nombreuses écoles proposent de se former à des métiers numériques. Ces dernières ont aussi un rôle à jouer dans la maîtrise de l’impact du digital. Pour exemple, l’ESI Business School, l’école de Management et Développement Durable, propose de « faire du Management et du Business autrement ». Préparer des jeunes professionnels à la prise de responsabilité et l’ouverture d’esprit, et ainsi leur permettre d’acquérir des connaissances et compétences autour de deux thématiques essentielles pour le monde d’aujourd’hui : le Management et Développement Durable, tels sont les principaux engagements de l’ESI Business School. Le programme Grande Ecole, le Bachelor in Green, Social & Digital Business ou le Master in Green, Social & Digital Management, permettront aux étudiants de devenir de futurs collaborateurs engagés, ayant la volonté d’impacter positivement le monde dans lequel ils vivent.

« Je recommande cette école à tous ceux qui souhaitent s’insérer facilement dans le monde du travail et dans la transition écologique des entreprises. » explique Aurore, étudiante en Bachelor

À noter que l’école est classée 3e sur 60 parmi les écoles où il fait bon étudier au classement Speak&Act 2021. Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à consulter leur site internet : www.esi-business-school.com.

 

Quels sont les outils pour mesurer l’empreinte carbone ?

De nombreux outils permettent de mesurer l’empreinte carbone et l’impact écologique d’une page ou d’un site internet.

WebsiteCarbon.com est un outil gratuit qui permet de réaliser des estimations sur plusieurs indicateurs comme les émissions de CO2 par page consultée, la consommation énergétique annuelle, ou encore le type d’énergie utilisée par les serveurs d’hébergement. A titre d’exemple, la page d’accueil de YouTube est considérée comme plus polluante que 72% des pages internet testées par l’outil : 1,73g de CO2 sont rejetés chaque fois qu’un utilisateur la consulte. Toutes les 10 000 vues, cela représente 208kg d’équivalent CO2 rejeté dans l’atmosphère. Cela équivaut à ce qu’absorbent 10 arbres en 1 an ou l’électricité nécessaire à une voiture électrique pour parcourir 3 092 kilomètres.

Google PageSpeed Insights est un outil créé par Google qui permet d’obtenir une analyse précise des points techniques à corriger afin d’optimiser la vitesse d’affichage d’une page web. Pour rappel, une page non optimisée entraîne un plus grand nombre de requêtes et une empreinte environnementale plus importante. L’un des avantages de Page Speed Insights est de proposer à la fois un rapport sur l’expérience utilisateur et sur les multiples points techniques à améliorer afin de diminuer le temps de chargement des pages. Le code couleur permet de visualiser rapidement les critères qui nécessitent d’être optimisés en priorité et ceux qui sont conformes aux attentes des robots d’indexation et des internautes.

 

Comment limiter son empreinte carbone ?

La performance énergétique et les émissions carbone sont directement liées aux transferts de données. Rendre un site internet plus responsable revient à trouver des solutions pour rendre son utilisation plus efficace.

Pour ce faire, il existe quelques bonnes pratiques simples permettant de réduire le poids des pages, comme écrire du code propre et efficace, utiliser des graphiques et des effets CSS plutôt que des images ou des GIF, télécharger des images à la bonne échelle, compresser les fichiers et images, ou encore éviter la lecture automatique des vidéos.

Quoi qu’il en soit, la première étape pour réduire son empreinte carbone sur le web est la mesure de l’état actuel de la situation. Il est très difficile d’améliorer quelque chose sans l’avoir estimé au préalable.

 

Pour en savoir plus sur les enjeux écologiques et les leviers d’un numérique plus éthique
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