L’agence Heaven vient de révéler les données issues de son baromètre #BornSocial, cru 2017. Cette étude a pour but de dresser le portrait « social média » d’une génération qui est censée ne pas pouvoir s’inscrire sur les réseaux sociaux : les moins de 13 ans.
C’est inscrit clairement dans les mentions légales des grands réseaux sociaux comme Facebook, Snapchat et Instagram : il est interdit de s’y inscrire quand on a moins de 13 ans. Or, on le sait tous, la présence d’enfants et adolescents plus jeunes y est clairement importante.
L’agence « Next generation » Heaven (qui fait de nombreuses études sur le secteur du social média et de l’influence) vient de reconduire pour la seconde année consécutive son baromètre #BornSocial à propos de ce public. Il se base sur les données quantitatives recueillies par l’association Génération Numérique, mais aussi sur des entretiens individuels avec des moins de 13 ans et une documentation importante sur le sujet.
Une présence sur les réseaux sociaux grâce aux smartphones
Quel est le premier premier point de contact entre les moins de 13 ans et les réseaux sociaux ? La réponse va de soi : les parents ! Ces enfants nés en même temps que Facebook (en 2004) ont en effet été biberonnés avec des parents ayant une présence assidue sur Facebook et des iPads dans les mains pour regarder OuiOui. Ils ont ensuite, tout naturellement, eu un Smartphone (neuf ou l’ancien de leurs parents), afin de pouvoir prévenir en cas de souci sur la route de l’école, par exemple.
Ainsi, aujourd’hui, d’après une étude Ipsos pour Lagardère, 64% des 11-14 ans ont leur smartphone personnel, avec lequel ils peuvent « tout faire », de manière autonome. Certains déclarent même qu’il « y a tout dedans »… y compris leurs réseaux sociaux préférés, ça va de soi.
Quels sont les réseaux sociaux préférés des moins de 13 ans ?
Les moins de 13 ans sont bel et bien inscrits sur les réseaux, tous les réseaux. Snapchat est en tête du classement devant Instagram, considéré comme une plateforme généraliste. Facebook arrive en troisième position en pourcentage d’inscrits, mais il est beaucoup moins populaire auprès des jeunes que chez les plus âgés, puisqu’ils le considèrent, justement, comme un réseau social… pour adultes. Les « Facebook Nevers » n’y voient en effet que peu d’intérêt et ont sûrement été habitués à faire le parallèle Facebook / parents.
Idem pour Twitter, qui arrive en 5ème position du classement (derrière le nouveau Musical.ly), considéré comme étant un endroit pour faire part de son avis, notamment en réaction aux émissions qui passent à la télé et qui incitent à l’utilisation de hashtags.
Fait anecdotique : 2% des interrogés disent être sur Tinder ! Comme quoi, ils sont vraiment partout !
Et Youtube ?
Youtube est une plateforme vraiment à part, y compris pour les moins de 13 ans. Ils ont en effet grandi en regardant des vidéos diverses dessus, et y passent également, aujourd’hui, beaucoup de temps.
Si ceux qui y postent des vidéos sont encore peu nombreux en termes statistiques, beaucoup de jeunes y suivent leurs youtubeurs préférés… et tous les types de contenus qu’ils y publient.
Youtube est en effet perçu comme un véritable lieu d’entertainment, où l’on trouve tout. Parmi les grandes tendances de catégories de contenus qui y font actuellement fureur on compte les challenges, les tags, les hauls, les ASMR… et leur relai dans la vie réelle : les meet-up !
Quelle perception des marques et de leur présence sur les réseaux sociaux ?
Quand on les interroge, les moins de 13 ans ont l’impression de ne pas voir de publicités sur les réseaux sociaux, mais ils remarquent en revanche les placements produits… qu’ils ne considèrent pas comme de la pub à proprement parler.
Ils suivent également des marques (notamment sur Instagram), mais ceci est un acte assez détaché, notamment de leur pouvoir d’achat. Par exemple il est étonnant de voir que nombreux sont ceux qui suivent des marques de luxe comme Louis Vuitton ou Dolce & Gabbana, et en rigolent même !
Pour conclure…
Les moins de 13 ans passent désormais plus de 6h par semaine à être connectés, soit 45 minutes de plus qu’en 2015. Une grande partie de ce temps est passée sur les réseaux sociaux, où ils échangent entre-eux, accentuent leur cohésion sociale et/ou regardent du contenu qui leur plait (sur Youtube notamment).
Ce baromètre #BornSocial permet de cerner les usages de cette génération Z, mais aussi leurs motivations et le recul qu’ils peuvent avoir à propos de leur présence sur internet. Ils sont en effet nombreux être lucides sur les risques (addiction et sécurité), moins sur les contenus publicitaires auxquels ils sont constamment soumis.
Les différents réseaux sociaux (y compris les nouveaux comme Whaller, tbh ou Giraf), les marques et les agences doivent donc apprendre à bien prendre en compte cette cible « invisible » (du fait qu’elle n’a pas le droit d’y être mais est tout de même présente) et adopter un discours adapté… et responsable.