Le Made in France, un plus pour l’engagement RSE et l’innovation

En collaboration avec Wild Stories
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Depuis quelques années, les habitudes de consommation évoluent de manière plus responsable. En France, les « consom’acteurs » se focalisent de plus en plus sur les marques éthiques et transparentes. Pas étonnant que le Made in France ait le vent en poupe !

Pour certaines entreprises, il est désormais prépondérant d’intégrer le Made in France à leur politique RSE. Et ce, dans chacun de leurs processus, des outils de travail au produit fini, afin d’évoluer vers un modèle plus durable qu’auparavant, mais tout aussi créateur d’innovations ! Afin d’aborder cette thématique, nous avons rencontré Sébastien Ruche, Cofondateur de Wild Stories.

 

Entrevue avec Sébastien Ruche de Wild Stories

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Crédit photo : Sébastien Ruche / Wild Stories

 

JUPDLC : Tout d’abord, pouvez-vous nous parler de Wild Stories ? Qu’est-ce qui vous différencie de la concurrence ?

Sébastien Ruche : Nous sommes une entreprise de location de bornes photographiques créée en 2017 à Bordeaux par un couple de créatifs. Nous sommes issus du monde de l’image (photographie et vidéo) et nous nous sommes construits sur 4 piliers forts : des designs remarquables pour nos machines, l’utilisation de matériaux nobles (bois issu de filières durables et métal), des photos qualitatives (utilisation de flashs de studios professionnels) et un engagement RSE ancré dans notre ADN. Ces piliers ne sont pas le fruit du hasard, ils sont en lien direct avec notre background : nos études, notre expérience, nos passions, notre identité, qui nous sommes en tant qu’humains.

 

JUPDLC : Où et avec quels matériaux sont conçues vos bornes photographiques ?

Sébastien Ruche : Nous concevons et fabriquons nos bornes photographiques à Bordeaux depuis le début à partir de bois et métal, en collaboration avec Woodlabo, une équipe de designers passionnés. Ceci nous permet de maîtriser la production et de privilégier l’artisanat local. Nous utilisons du bois issu de filières durables, labellisé. Le bois de nos Wild Box (notre borne photo à impression instantanée) par exemple, est du chêne massif des forêts landaises. Le bois de Echo (notre social booth) quant à lui, est du frêne massif provenant des forêts vendéennes. Il s’agit toujours de bois ayant le label FSE ou PEFC, permettant de repérer le bois qui ne participe pas à la déforestation par les acteurs économiques.

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Crédit photo : Steven Kamenar via Unsplash

 

JUPDLC : Pourquoi la conception de vos bornes fait-elle partie intégrante de vos objectifs RSE ?

Sébastien Ruche : La conception de nos bornes, c’est la base de notre activité. Les bornes sont notre outil de travail, donc c’est là que notre responsabilité sociétale et environnementale doit s’ancrer. La conception de nos bornes est pensée en ce sens. Notre production est locale, nos bois sont certifiés, et nous produisons en série limitée, c’est-à-dire en petite quantité. Ces 3 éléments nous permettent de rester en accord avec nos valeurs.

Nous n’avons jamais eu l’objectif de faire de la quantité, ni de vendre nos bornes. Notre seul objectif est qualitatif. Nous fuyons au maximum l’utilisation du plastique et nous avons un souci de cohérence et de transparence. Quand nous disons que nos bornes sont fabriquées à Bordeaux, nous ne parlons pas simplement de l’assemblage ou d’un élément, mais bien de la fabrication de la totalité de l’enveloppe. On en a senti la sciure, on a caressé le bois brut, on a vu les volumes se profiler au fur et à mesure de la coupe, les étincelles jaillir lors de l’ébavurage. On a vu les artisans travailler, nos sens ont été sollicités et nous sommes attachés émotionnellement à chacun de nos objets.

 

JUPDLC : Afin de respecter vos engagements RSE, sur quels critères choisissez-vous vos partenaires ?

Sébastien Ruche : Les critères de choix sont assez simples. Être implanté au plus près de nous, avoir une démarche RSE sincère et vérifiable et des produits de qualité. Mais il y a un détail d’importance, c’est que nos partenaires sont des personnes avec qui nous nouons un lien humain sur la durée. Nous n’envisageons pas de faire des partenariats s’il n’y a pas d’affinités, de valeurs sur lesquelles on se retrouve, si l’on n’estime pas les gens avec qui l’on travaille en tant qu’êtres humains. En clair, nos partenariats ne peuvent pas être que commerciaux, cela ne nous intéresse pas. Ce qui nous intéresse, c’est de nouer un lien sensible.

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JUPDLC : Au vu de l’état actuel de la planète, pourquoi est-il important voire nécessaire d’inclure le Made in France à sa stratégie ?

Sébastien Ruche : Ce serait une erreur de penser le Made in France comme une stratégie, ou un argument commercial. Ce doit être du bon sens, le socle de base. Ça ne peut pas juste être un argument de vente que l’on met en avant sur toutes les pages d’un site web pour le référencement internet, mais une valeur sincère. Nous ne nous sommes jamais dit : « tiens, on va faire du Made in France, c’est bon pour le business et c’est dans l’air du temps ». On l’a juste fait parce que c’était évident, parce que l’importance coulait de source. Il faut remettre les choses à leur place. Plus il y a de transports, de provenances lointaines dans l’approvisionnement, plus il y a un coût à payer pour l’environnement et le futur. À l’inverse, quand tu travailles avec des acteurs locaux, tu sais avec qui tu travailles. Tu sais comment. Tu connais leur réalité. Tout ça rapproche et donne une dimension plus profonde à ton activité, ton rapport au monde. Ça t’apporte du sens, et c’est ce que l’on recherche avant tout.

 

JUPDLC : Quels sont les avantages du Made in France ? Y a-t-il des inconvénients ?

Sébastien Ruche : Les avantages sont multiples. Connaître les gens avec qui l’on travaille – ça n’a pas de prix – pouvoir tracer les matériaux, être réactif en cas d’évolution du cahier des charges, discuter, échanger, gagner du temps, partager des idées, un café, limiter l’impact environnemental… L’inconvénient du Made in France est toujours le même sur le papier : un coût de production élevé. Mais c’est un discours simpliste et froidement mathématique qui ne regarde pas vers l’avenir. D’un point de vue financier, oui, le coût est plus élevé. Tu mets plus de temps à rentabiliser. En termes d’entreprise, ta croissance est plus lente que les autres, mais elle est raisonnée.

Prendre le temps permet de mieux réfléchir et de mettre du sens dans chaque décision. Mais si l’on remet en contexte cette idée de coût, faire fabriquer à l’autre bout de la terre est peut-être moins cher d’un point de vue économique, mais le prix à payer l’est bien plus et pour tout le monde. Coût environnemental (transports…), coût humain (comment savoir comment sont traitées les personnes qui travaillent à la fabrication des matières ?), qualité… La seule limite, c’est que certains éléments ne peuvent pas être fabriqués en France et dans ce cas, on essaye de trouver des solutions alternatives, en achetant des produits de seconde main par exemple, pour limiter l’impact.

 

JUPDLC : Selon vous, engagement RSE et innovation sont-ils compatibles ? Pourquoi ?

Sébastien Ruche : Pourquoi cela serait incompatible ? L’innovation ne passe pas forcément par l’obligation de renoncer à une démarche RSE. On peut choisir des types d’innovation qui restent en adéquation avec les valeurs d’une entreprise. Tout dépend de ce que l’on entend par le mot innovation. Innover, ce n’est pas forcément faire quelque chose de nouveau, ça passe aussi par le fait de faire les choses mieux et différemment, à travers une identité propre.

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Crédit photo : Wild Stories

Il n’y a de véritable innovation que lorsque l’on prend en compte la viabilité du monde de demain. Sinon ce n’est pas de l’innovation, c’est juste un pas de plus vers la décadence. Nous ne sommes qu’une entreprise de location de bornes photographiques, l’innovation que l’on apporte ne changera pas le monde même si l’on espère apporter un peu de poésie… Mais il faut recentrer les choses. À mon sens, les véritables innovations sont celles qui peuvent transformer durablement nos modes de vie et de consommation, l’organisation de nos sociétés, pour nous amener vers un monde viable, harmonieux et respectueux du vivant.

 

JUPDLC : Que recherchent les clients lorsqu’ils s’adressent à une entreprise comme la vôtre ?

Sébastien Ruche : Les personnes qui viennent vers nous veulent avant tout de la fiabilité, un relationnel humain et un service de qualité, parce que c’est la promesse qu’on leur fait. On constate une fuite générale des chatbots (ce que nous n’avons jamais mis en place) et un ras-le-bol de « l’automatisé ». Nos clients veulent de l’humain. Notre sensibilité et nos actions RSE sont également de plus en plus recherchées. Nous avons une grande marge de progression mais nous travaillons sans cesse là-dessus, nous sommes membres de 1% pour la planète et nous avons initié une démarche pour obtenir le label Lucie. Nous sommes conscients de tout cela, notre enjeu permanent est d’être à la hauteur de notre promesse. Dans ce cas, la seule méthode est d’être exigeant avec nous-mêmes.

 

JUPDLC : À l’avenir, pensez-vous que les IA puissent servir le développement de l’engagement RSE ?

Sébastien Ruche : C’est difficile de répondre à cette question, l’IA est arrivée en force il y a peu et se développe de façon exponentielle, on ne pèse pas encore bien toutes les retombées de cette technologie. Tout le monde s’engouffre dedans sans vraiment réfléchir. Mais une IA, ça reste un truc froid qui n’a pas de conscience, pas de réflexion liée à un vécu terrestre, pas de sentiments. Peut-être que ça pourra servir à mettre en place des actions RSE en se basant sur des causes pour prédire des conséquences et une marche à suivre. Des procédures. Mais pour développer l’engagement à proprement parler, c’est de conscience humaine dont nous avons besoin. C’est d’un truc chaud qui peut te sensibiliser. De vulnérabilité, de recul, d’échanges. De discussions entre personnes sensibles, avec un vécu et partageant un destin commun. On a par exemple besoin de personnes comme Cyril Dion qui éveille les consciences, parce que c’est ça qui nous touche et c’est la seule chose qui peut favoriser l’action par la suite. Une IA ne partagera jamais notre destin commun.

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Crédit photo : Cecile Hournau via Unsplash
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