Web3 : de la programmation au No-Code

En collaboration avec Excelia Digital Communication School
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L’univers de la programmation fascine : véritable écosystème aux langages divers et variés, il est en constante évolution. Durant de nombreuses années, la programmation a été le fer de lance de la construction des sites web. Et elle l’est encore aujourd’hui ! En revanche, de nouvelles possibilités apparaissent. Parmi elles, le Low Code, ou encore le No Code.

Leur apparition est désormais une véritable révolution : A quoi servent ces différentes approches ? Quels sont leurs avantages et leurs inconvénients ? Le No Code va-t-il, à terme, remplacer la programmation dite “traditionnelle” ? À l’avenir, cette dernière aura-t-elle la même utilité qu’auparavant ? S’agit-il d’un simple moyen de faciliter la tâche aux programmateurs, véritables artisans contemporains de nos sites ? Pour y répondre, nous avons rencontré João Garcia, Designer, responsable du pôle Digital au sein d’Excelia Digital Communication School, et coordinateur d’Excelia Digital Studio.

 

JUPDLC : Tout d’abord, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le No Code ? Quelle différence avec le Low Code ?

João Garcia : Le No Code et le Low Code sont deux approches de développement pour le web qui permettent la création d’applications ou sites web sans ou avec peu de programmation traditionnelle.

Le No Code se concentre sur des outils visuels et des interfaces graphiques de prise en main relativement simples, et qui permettent à des utilisateurs sans compétences en programmation de créer des applications. De son côté, le Low Code nécessite une certaine connaissance en programmation, même s’il simplifie grandement le processus grâce à des aides visuelles.

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Crédit photo : Murrstock / Adobe Stock

 

JUPDLC : Quels sont les bénéfices du No Code ? Les inconvénients ?

João Garcia : Les bénéfices du No Code sont clairs : une plus grande accessibilité pour les personnes sans expérience en programmation, des étapes de développement plus rapides, une réduction des coûts et une plus grande flexibilité dans la création d’applications !

Selon le cabinet IDC International Data Corporation -, seulement 0,3% des personnes dans le monde savent coder aujourd’hui. Pourtant, le nombre de personnes ayant besoin d’une solution technologique est bien plus élevé. Imaginez toutes les idées qui pourraient voir le jour si les outils numériques se simplifient ! Bien sûr, il y a quelques limitations dans les fonctionnalités des applications créées, ainsi qu’une relative dépendance vis-à-vis des plateformes propriétaires. Mais les avantages dépassent largement les inconvénients !

 

JUPDLC : Comment s’est faite la transition entre le codage et le No Code ?

João Garcia : Cette transition s’est faite progressivement, à mesure que de nouvelles plateformes et outils No Code ont émergé sur le marché. Ces outils ont réduit l’écart entre les besoins de solutions sur-mesure et leur mise en application. De plus en plus d’individus, d’organisations et même de développeurs adoptent ces solutions grâce à leur simplicité de prise en main et, surtout, leur capacité à personnaliser et accélérer le développement d’applications. Aujourd’hui, je peux monter mon site web ou un petit logiciel de gestion de mon organisation en quelques heures seulement !

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JUPDLC : Comment étaient formés vos étudiants avant cette transition ? Et maintenant ? En tant qu’intervenant, comment avez-vous adapté votre formation ?

João Garcia : Avant cette transition, nos étudiants étaient formés aux langages de programmation traditionnels (HTML, CSS, PHP, JS). Maintenant, nous intégrons également des modules de formation aux plateformes No Code, afin de fournir à nos étudiants une compréhension complète des différentes approches de « construction » pour le web et des outils disponibles sur le marché.

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Crédit photo : Pankaj Patel / Unsplash

Nous avons adapté notre formation en intégrant les principes du lean startup – commencer petit, mais commencer – et la pratique avec des outils No Code. Nous mettons également l’accent sur les principes de base de la conception d’applications et en exposant nos étudiants à une large variété d’outils No Code.

 

JUPDLC : Que peut-on faire avec le codage, qui est encore impossible avec le No Code ?

João Garcia : Le codage traditionnel offre une plus grande spécificité et une capacité à créer des applications hautement personnalisées avec des fonctionnalités complexes. Il permet également un contrôle plus fin sur les performances et l’optimisation des applications, ce qui peut être parfois difficile à réaliser avec les outils No Code.

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Crédit photo : Emile Perron / Unsplash

JUPDLC : Quels conseils donneriez-vous à une personne sans formation préalable en codage, et souhaitant bâtir son site internet ?

João Garcia : La première étape de la construction d’un site web n’a pas fondamentalement changé, il est toujours question de bien préciser sa fonction pour ensuite bien adapter le design et les fonctionnalités aux publics et aux objectifs visés.

Pour ce qui est de l’étape de construction, il est essentiel de comprendre qu’il n’y a pas de solution tout-en-un et que le principe même du No Code est d’utiliser et de relier les différents outils qui conviennent à nos besoins. Il y a la construction d’interfaces, certes, mais très vite on se rend compte que l’on a besoin de créer un formulaire pour acquérir des informations, d’un endroit où stocker ces informations, d’un outil d’automatisation pour des tâches répétitives…

Je recommanderais de commencer par explorer des plateformes de construction d’interfaces No Code les plus simples telles que Squarespace, Wix, Dorik ou Readymag. Pour des besoins plus poussés, mais avec une courbe d’apprentissage plus longue, des solutions comme Webflow, Framer, WeWeb ou Wix Studio pour le côté interface et, en complément, Tally, Softr, Airtable, Make ou Zapier. Tous ces outils proposent des interfaces plus ou moins simples et des fonctionnalités variées qui les rendent utiles tout en restant accessibles aux débutants ou aux amateurs avertis.

 

JUPDLC : Selon vous, quels sont les enjeux liés à l’apparition du No Code, de l’IA, du Web3, des NFTs, ou encore de la réalité étendue ?

João Garcia : Ces enjeux passent d’abord par le besoin de comprendre les principes et le fonctionnement de ces technologies. Mais également par des considérations éthiques et réglementaires liées à leur utilisation. Il est essentiel de suivre de près l’évolution de ces technologies pour rester pertinent dans le domaine de la communication digitale qui se transforme à grande vitesse.

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Crédit photo : Daniel Thomas / Unsplash

 

JUPDLC : Pensez-vous que l’apprentissage des langages de programmation soit voué à disparaître dans le domaine du design d’interfaces ?

João Garcia : Non, je ne pense pas. Bien que les outils No Code offrent une alternative accessible pour la création d’interfaces utilisateur, une compréhension des langages de programmation reste précieuse pour optimiser les interfaces, ainsi que pour résoudre des problèmes plus complexes. Attention, ces deux façons de faire (avec ou sans code), ne sont pas opposées, elles sont complémentaires. D’ailleurs, le No Code est une excellente manière d’apprendre à coder !

 

JUPDLC : Y a-t-il un risque que les « anciens » développeurs voient leur métier s’éteindre ?

João Garcia : Je pense que c’est normal que les technologies émergentes changent la nature des métiers existants. En effet, nous l’avons déjà vu avec d’autres avancées technologiques telles que la photographie, la vidéo ou les ordinateurs personnels. Mais je ne pense pas que les développeurs « classiques » verront leur métier s’éteindre complètement.

Dans un monde où la transformation digitale s’est imposée à grande vitesse, les professionnels du codage ont de beaux jours devant eux, même pour développer des logiciels No Code ! Ceci dit, les développeurs expérimentés doivent s’adapter en acquérant de nouvelles compétences et en se familiarisant avec les technologies émergentes. Cela leur permettra de rester pertinents sur ce domaine.

Depuis ses débuts, les langages de programmation ne cessent d’évoluer et la demande de développement logiciel ne fait que grandir. Le métier de développeur a cela dans son ADN, une recherche permanente de nouvelles solutions et un apprentissage constant pour accompagner l’essor de nouvelles technologies.

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Crédit photo : Metelevan / Adobe Stock

 

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