Doucement mais sûrement, les équipes de J’ai un pote dans la com se préparent pour les Cannes Lions 2025, le festival incontournable pour tous les acteurs de l’industrie publicitaire mondiale. Un rendez-vous qui met à l’honneur la créativité et récompense des idées originales provenant des quatre coins du globe.
Depuis plus de 10 ans, Pascal Cübb, Président de l’International Advertising Association France et fondateur de Sunglasses, couvre le festival des Cannes Lions en produisant des émissions et en réunissant la communauté française pour lui offrir un espace d’échange et faire briller le savoir faire tricolore sur la Croisette (légèrement envahie par les Américains…). En amont de cette édition 2025, nous nous sommes entretenus avec Pascal pour qu’il nous parle de la deuxième saison de La French Connexion et de sa vision sur les Lions.
JUPDLC : Peux-tu nous présenter le concept de La French Connexion ?
Pascal Cübb : J’ai une longue histoire avec les Cannes Lions. Il y a 12 ans, je lançais Sunglasses avec pour tout premier projet la couverture du festival, en produisant une quotidienne. À l’époque, ça ne se faisait pas, et je n’avais jamais rien réalisé de tel. Et je n’y connaissais rien ! Trois semaines avant l’ouverture, je n’avais ni caméraman, ni monteur, ni aucun soutien.
J’ai financé moi-même cette première émission, baptisée MyLions, avec l’aide amicale de deux médias (Deux Isabelle, elles se reconnaîtront), un caméraman à mi-temps (François qui est resté dix ans à mes côtés), et des amis à 25 km qui trouvaient un créneau pour monter les vidéos à la hâte. À l’époque, on était encore en 3G, donc il fallait livrer les contenus chaque soir… sur disque dur ! Autant dire que je n’ai pas beaucoup dormi cette semaine-là, mais le concept a pris.
L’idée d’un plateau TV en direct et d’un lieu de rassemblement pour les Français était déjà dans ma tête. Le Havas Café venait d’ouvrir, ils m’ont beaucoup soutenu. Les GAFA commençaient à s’imposer, mais la présence française restait marginale et éparpillée.
Quelques années plus tard est né le French Camp, avec un plateau TV live sur la plage où je produisais déjà plusieurs émissions par jour. Puis… en 2020, un pangolin est venu faire le malin.
On a repris le chemin de la Croisette en 2022. Une nouvelle page blanche, il fallait tout recommencer, on a couvert quand même cette édition. En 2023, j’ai investi le MGallery – Croisette Beach, avec une première soirée French Connexion. Et en 2024, on a franchi une nouvelle étape en privatisant l’intégralité de l’espace pour la semaine. La French Connexion était née.
JUPDLC : Tu couvres le festival des Cannes Lions depuis longtemps. C’est donc la saison 2 de La French Co ?
Pascal Cübb : Oui, c’est bien la Saison 2 de La French, je confirme – et j’ai hâte d’y être ! Après des mois de travail et de préparation, on entre dans la phase finale : le lancement. Une semaine très, très intense nous attend. On va être tellement bien tous ensemble.
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JUPDLC : Quel est le programme pour l’édition 2025 ?
Pascal Cübb : Le programme de La French est riche et complet, du lundi au vendredi, du matin au soir.
Au delà de La French Connexion, nous produisons notre plateau Live avec plusieurs émissions françaises et internationales tous les jours au Palais dans le Lions Sustainability Hub (avec Act-Responsible). Nous produisons également des contenus pour différents clients sur la Croisette, dans les Villas et dans notre studio de La French Connexion.
Plutôt que d’aligner les détails ici, je vous invite à visiter notre site : FrenchCo.fr, pour découvrir l’intégralité de la Saison 2.
JUPDLC : Pourquoi les Français ont-ils du mal à se faire voir à Cannes pour les Lions ?
Pascal Cübb : Si l’on parle du palmarès, les Français sont loin d’être absents – on l’a bien vu l’an dernier !
Mais sur les plages, c’est devenu très compliqué économiquement. Les GAFAM ont mis la main dessus il y a déjà quelques années, à coups de moyens que les plagistes ne pouvaient refuser. Le Havas Café a bien résisté, Publicis a revu sa stratégie, et le marché est devenu plus serré.
Aujourd’hui, les Lions sont surtout dominés par les plateformes, la Tech et l’AdTech, souvent américaines ou britanniques. Même les grands médias ont réduit la voilure. À part RTL Beach, qui porte haut les couleurs européennes, on cherchait souvent les Français éparpillés le long de la Croisette.
J’ai trop souvent entendu : « Cannes, c’est trop cher », « Ce n’est pas pour nous », « C’est pour les Américains ». Faux ! C’est le rendez-vous incontournable si tu fais partie de cette industrie. C’est là que tout se joue : les rencontres, les échanges, l’inspiration, le business… à très haut niveau.
La French Connexion, c’est du « small but beautiful ». Quand on n’a pas les moyens des géants, on mise sur les idées, la créativité, le collectif. Et ça finit par se voir : on a reçu le soutien officiel des Lions. Ce n’est pas rien. Ils nous ont vus !
JUPDLC : Sommes-nous toujours le pays de la créativité ?
Pascal Cübb : Mais bien sûr ! La créativité, l’originalité, le talent… c’est so French.
Regardez l’effet des Jeux Olympiques de Paris ! Je voyage beaucoup dans mon rôle de président de l’International Advertising Association, et je peux vous assurer qu’on nous observe, qu’on nous attend. Nous avons cette touche unique, cette excellence à la française. Une richesse culturelle immense, des produits d’exception, une diversité enviée… et des valeurs qui nous distinguent.
JUPDLC : Quels sont les enjeux pour l’industrie française aux Lions cette année ?
Pascal Cübb : On a mis la barre très haut l’an dernier. Ce sera difficile de faire mieux.
Mais au-delà de ce qu’on va produire à La French, dans le Palais ou ailleurs, un enjeu me semble majeur : celui de défendre nos valeurs, notre bien commun et le sens de nos actions. Ce sont des préoccupations globales, qui touchent toute notre industrie. Les Français ont un rôle important à jouer, on nous regarde, on nous écoute.
JUPDLC : Comment vois-tu la présence française au festival dans les années à venir ?
Pascal Cübb : Plus remarquable, dans tous les sens du terme.
Non, on ne reprendra pas les plages demain. Mais on saura continuer à se faire remarquer autrement. Par l’excellence de nos idées, notre capacité à nous réunir, à proposer une alternative, à rayonner.
Je travaille aussi, en coulisses, avec les Lions pour qu’on obtienne une reconnaissance encore plus forte.
