Cette année, c’est la ville d’Annecy qui a accueilli la 49e édition du Grand Prix de la Communication Extérieure (GPCE). Depuis 1974, ce prix a pour ambition de primer les campagnes d’affichage les plus créatives de l’année. Ainsi, pendant deux jours, des créatifs, des afficheurs, la presse spécialisée et un public engagé se sont donné rendez-vous pour cet événement, sous la présidence de Didier Quillot, président de Cityz Media (anciennement ClearChannel), et de Mélanie Pennec, présidente du jury pour une troisième (et dernière) année. Et l’équipe de J’ai un pote dans la com était présente à la remise des Prix !
Plus de 100 campagnes et près de 600 visuels ont été passés au crible, analysés, décryptés, débattus, par un jury composé de : Olivier Altmann (Altmann+Partners), Philippe Boucheron (Australie.GAD), Cyrielle Declarey (TBWA Paris), Patrice Dumas (DDB), Fabienne Fiorucci (Artefact 3000), Constance Godard (Buzzman), Pascal Grégoire (Justement), Bénédicte Pelletan (Publicis Conseil), Nicolas Richard (BETC), Julien Saurin (ROSA Paris), Ibrahim Seck (Media.Monks), Manoelle Van Der Vaeren, et Mathieu Vinciguerra (WNP Anomaly Alliance).
Pour la 50e édition, c’est Valérie Decamp, directrice générale de Mediatransports, qui succédera à la présidence du GPCE. Cet événement est organisé par l’UPE (Union de la Publicité Extérieure), en partenariat avec KANTAR Media.
Le palmarès du Grand Prix de la Communication Extérieure 2024
Celio remporte le Grand Prix de la Communication Extérieure
Après délibérations et débats animés, c’est à la campagne « Vu dans la rue » de Celio que revient le Grand Prix de la Communication Extérieure cette année. Simple, brute, radicale, cette campagne orchestrée avec l’agence Buzzman valorise les « hommes normaux ». Comment ? Pas de shootings en studio, ni de mannequins aux silhouettes idéales. Celio s’est rendue sur Google Street View pour repérer et capturer, littéralement, les passants portant ses vêtements. Cette campagne reflète la diversité, valorisant la normalité et l’authenticité. Elle s’aligne ainsi parfaitement avec l’ADN de la marque.
La campagne a suscité des débats au sein des jurés. Mais nombreux s’alignent sur sa justesse et son authenticité. Pour Cyrielle Declaray, Directrice artistique à TBWA\Paris, « c’est une campagne intéressante. On a tous essayé de faire des campagnes avec de vrais gens, là ça marche vraiment. »
Manoëlle Van der Vaeren souligne également la justesse de la campagne, « alignée à l’ADN de la marque. » Pour Pascal Grégoire (agence Justement), « c’est une campagne forte. Elle va à l’encontre des codes et de la sophistication. On est dans le brut, le simple, le direct. »
Le Prix du public : Universal – Super Mario Bros Le Film (Wavemaer Global)
Cette année, c’est une activation haute en couleurs et en créativité qui a gagné le cœur du public. Dans le cadre de la sortie du film Super Mario Bros, Universal et son agence Wavemaker Global sont sortis des sentiers battus. Les passants ont pu apercevoir le fameux plombier au sommet d’une colonne Morris, à Paris, transformée en tuyau vert pour l’occasion !
Le Prix de l’engagement
Une fois encore, les délibérations n’ont pas abouti à la remise d’un prix de l’engagement. L’an dernier, déjà, seule une mention avait été attribuée à la campagne de La Vie (Buzzman). Cette catégorie, créée il y a quelques années, ambitionne de récompenser une campagne qui fait passer un message fort et impactant grace à l’affichage. Parmi les campagnes présélectionnées par la Présidente, aucune n’a trouvé grâce aux yeux des jurés. Cette situation questionne l’engagement des marques et a soulevé de nombreux débats, tant auprès des créatifs que des afficheurs.
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7 autres prix décernés
Canal + – Wembanyama (BETC)
C’est une campagne qui était à deux doigts de remporter le Grand Prix ! Divisés, les jurés ont débattu : faut-il récompenser la créativité du concept ? Ou celle de l’appropriation des supports ? Car il faut le dire, sur ce plan, Canal+ atteint le haut du panier.
Pour la sortie du documentaire sur le joueur français de basketball, BETC a vu grand. Afin de faire honneur aux 2m26 de pur talent du sportif, elle imagine une « campagne à sa hauteur » ! Colonnes Morris, abribus, étalement sur plusieurs panneaux, cette campagne sort littéralement du cadre.
Lacoste – Impossible Encounters (BETC)
Si Lacoste a obtenu le Grand Prix l’an dernier, la marque était proche d’une seconde victoire consécutive ! Incontestablement, la beauté de cette campagne, célébrant le 90e anniversaire du célèbre crocodile, a conquis les jurés. Pour refléter et célébrer la diversité, la marque a parcouru le monde. Elle y a capturé des moments de vie aux quatre coins du globe et les rassembler dans ses clichés.
Pour Pascal Grégoire, c’est une « très belle campagne » en termes de DA. Olivier Altmann (Altmann+Partners) relève la force du « regard entre ces deux univers qui se considèrent. C’est très fin et se lit à plusieurs niveaux. » Lacoste revendique avec brio son rôle de connecteur interculturel.
Transilien – SNCF – Mieux Vivre ensemble (Rosa Paris)
C’est une campagne qui a obtenu de nombreuses faveurs du jury. Ils félicitent l’équilibre entre la DA et la conception rédaction. Des photographies puissantes réalisées par Léon Prost sont appuyées d’accroches humoristiques. C’est là une belle façon de « donner des leçons de manière décalée et qui parle aux gens. »
Car rappelons-le : le but de la campagne est de dénoncer les incivilités à bord des transiliens. Pour Manoëlle Van der Vaeren, « tout le monde peut s’y retrouver. Elle dénonce avec humour et décalage des incivilités. Mais elle donne aussi l’impression qu’on est chez soi, qu’on est bien dans le transilien. C’est très fort. »
Cheerz (Steve)
Pour une entreprise aux moyens relativement moins importants, l’effort de Cheerz est louable. Avec sa campagne, Chaque sourire a une histoire, la marque parvient à marquer les esprits dans une « économie de moyens ». Le concept est fort, touchant, poignant. Et les jurés saluent l’idée que ce soit l’émotion qui prime, au-delà de la technologie.
Arte (Australie.GAD)
Difficile de mettre en avant la profondeur et la complexité des contenus d’Arte sur une affiche ! Pour les jurés, cette campagne tient la promesse de l’affichage, qui doit rassembler et questionner. Dans un contexte urbain ces affiches interpellent. Être capable de « faire rire, ou de faire réfléchir », tels sont les enjeux de l’affichage soulevés par Nicolas Richard (BETC). Et tels sont les défis relevés par cette campagne, qui coche toutes les cases !
Médecins du Monde (Marcel)
Google Street View est à l’honneur cette année ! Médecins du Monde propose une campagne forte qui, une fois encore, interpelle ! L’idée : un avant/après du même endroit pour mettre en exergue l’évolution délétère de certains lieux. Orchestrée par l’agence Marcel, cette campagne invite à réfléchir en montrant la rue… dans la rue ! Le jury souligne l’ingéniosité du split, très justement exécuté en DOOH.
microDON – 49 centimes (Buzzman)
Simple, radical, efficace. La beauté des mots l’emporte sur la beauté du visuel avec cette campagne qui dit tout en une accroche. Elle interpelle, véhicule de l’émotion, de la joie, de la force. En bref, ça marche. Comme une belle coïncidence, les 49 centimes clôturent le palmarès de ce 49e Grand Prix de la Communication Extérieure.
