Cela fait près d’un an que Donald Trump a été banni de Twitter. D’autres réseaux sociaux comme Facebook et YouTube ont suivi, jugeant les propos du 45ème président des Etats-Unis trop dangereux. Dès lors un conflit oppose l’homme d’affaires aux GAFAM. Une lutte qui oscille entre liberté d’expression et responsabilité politique. A cet égard, Donald Trump annonce le lancement de son propre réseau social : « Truth Social »
Donald Trump part en croisade contre les réseaux sociaux
En janvier dernier Twitter annonçait le bannissement du compte de Donald Trump suite aux émeutes dans le Capitol. En effet, Twitter a jugé que l’ancien Président des États-Unis avait mis en danger l’ordre social et l’intégrité d’autrui (5 morts) en demandant à ses soutiens de « se battre de toutes leurs forces », et en précisant : « Vous ne reprendrez jamais notre pays avec faiblesse. Vous devez montrer de la force et vous devez être forts ».
A coup de Tweet, l’ancien président américain a développé des campagnes de désinformation, mis en péril les élections et les institutions du pays, et a incité ses partisans à s’attaquer au symbole même de la démocratie américaine. Dès lors, la responsabilité du réseau social est en jeu en tant qu’il permet au 45ème Président des États-Unis de relayer et partager ses inepties. En ce sens Twitter est contraint de bâillonner Donald Trump. Il est néanmoins important de noter que la censure de Donald Trump par Twitter révèle également les limites, ou du moins les failles, des réseaux sociaux.
Vexé, insulté, humilié, Donald Trump annonçait hier la création de son nouveau réseau social « Truth Social ». Une annonce aux allures de défi et de revanche. L’ancien occupant du bureau oval compte bien se faire à nouveau entendre.
« J’ai créé Truth Social pour résister face à la tyrannie des géants des technologies »
Dans un communiqué le 45ème Président des États-Unis annonce le lancement de son nouveau réseaux social pour 2022. La plateforme est financée par le groupe nouvellement créé Trump Media & Technology (TMTG), une structure qui fournira également un service de vidéo à la demande et des podcasts. « Nous vivons dans un monde où les talibans ont une énorme présence sur Twitter alors que votre président américain préféré a été réduit au silence. C’est inacceptable », écrit Donald Trump.
Une opération financière pour 2024 ?
Le groupe Trump Media & Technology va fusionner avec Digital World Acquisition Corp (DWAC) afin d’être cotée, précise le communiqué. L’entreprise DWAC est une SPAC (« Special Purpose Acquisition Company ») : une société sans activité commerciale et dont le but est de lever des fonds en entrant sur une place boursière, puis de fusionner avec une société cible qui souhaite se faire coter, le nouveau groupe de Donald Trump en l’occurrence.
DWAC est cotée à l’indice Nasdaq et serait ainsi valorisé à 875 millions de dollars. Jason Miller, l’un des conseillers de Donald Trump salue l’opération. Il indique que « maintenant, Facebook et Twitter perdront encore plus de parts de marché ».
Les soutiens de l’ancien Président des États-Unis souvent caractérisés par leur mouvance conspirationniste avaient été chassés des principaux réseaux sociaux. Dès lors, de nombreux trumpistes s’étaient réfugiés sur des plateformes moins grand public, dont Parler. Une communauté qui sera ravi de rejoindre leur candidat sur son nouveau réseau social duquel il pourra communiquer en vue des mid-terms de novembre 2022 en gardant l’élection de 2024 en ligne de mire. La campagne commence !
