A l’instar de nombreux secteurs, celui de la publicité et de la communication n’est pas épargné par le harcèlement. Cependant, la profession se mobilise en proposant le 1er baromètre destiné à mieux connaître et comprendre les faits, pour y répondre à travers des dispositifs adaptés. A l’origine de cette initiative ?L’Association des Agences-Conseils en Communication (AACC) et l’association Les Lionnes. Ainsi, ces deux grands acteurs s’unissent pour accompagner la libération de la parole, dresser un état des lieux et trouver des solutions concrètes. Aujourd’hui, les résultats de leur consultation « L’Etat des Lionnes » sont dévoilés.
Une consultation menée avec OpinionWay auprès de plus de 3 000 répondants
Pour mesurer les faits de harcèlement et d’agression en agence, la consultation est basée sur des participations volontaires. Ainsi, sur une période d’un mois, plus de 3000 personnes se sont mobilisées. Ces femmes et ces hommes étaient soit actuellement en agence de publicité et de communication, soit ils avaient quitté leur dernière agence il y a moins de trois ans.
Ainsi, cette première édition de ce baromètre doit constituer un point de départ. Une amorce à la mise en place de mesures adaptées pour lutter efficacement et durablement contre toute forme de harcèlement.
« La parole se libère dans notre secteur et nous ne pouvons que nous en réjouir pour l’avenir de la profession. Cependant, les réseaux sociaux ne peuvent être une solution pérenne, et ce baromètre nous livre pour la première fois, un état des lieux objectif, nécessaire pour avancer et pouvoir prendre les mesures nécessaires. » – David Leclabart, Co-président de l’AACC
« Les agences ont une occasion unique d’enfin affronter le sujet du harcèlement et de s’approprier, en tant qu’industrie, les combats du féminisme. Aujourd’hui il faut dépasser les seules obligations légales (premier socle incontournable à respecter) et faire le choix de la parité au sein des organes de direction. C’est comme ça que les agences pourront lutter contre le premier fléau qui touche l’industrie et qu’a révélé L’État des Lionnes : la fuite des talents. Ainsi, elles pourront retrouver leur rôle d’éclaireur. » – Julie Régis, Présidente des Lionnes
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« La lutte contre le harcèlement est un combat de long terme que nous ne pourrons mener que collectivement. Selon ce baromètre, une majorité des répondants jugent le climat de leur agence actuelle comme serein ou neutre, mais nous sommes conscients du gros travail que nous avons à faire pour que les dispositifs d’accompagnement et de soutien soient à la fois mieux identifiés mais aussi plus performants » – Bertille Toledano, Co-présidente de l’AACC
Les principaux enseignement de ce baromètre
Le premier constat est encourageant
Bien que complexes, les résultats démontrent dans l’ensemble, une évolution positive de ces sujets sur les 3 années mesurées. A titre d’exemples, nous pouvons citer les pourcentages suivants :
- Pour 53 % des interrogés, le climat dans les agences est considéré comme serein (39 % le considèrent comme neutre).
- Pas moins de 74 % des répondants déclarent que le sujet de l’égalité et de la parité est considéré comme prioritaire ou important dans leur entreprise.
Néanmoins, si beaucoup d’agences se sont emparées du sujet, il y a encore des progrès à faire. En effet, au quotidien, pour beaucoup de collaborateurs, l’égalité salariale n’est pas encore atteinte. Sur le panel interrogé, 44 % des femmes sont convaincues que les hommes sont/étaient favorisés par rapport aux elles au sein de leur agence en termes de niveau de rémunération. 17 % des hommes partagent cet avis. En revanche, les femmes sont 73 % à penser que les hommes ne sont pas favorisés lorsqu’il s’agit d’attribuer de nouvelles missions.
Mais des dispositions d’envergure, de long terme et efficientes doivent encore être prise pour les témoins et victimes d’harcèlements en agence
En termes de harcèlement ou d’agression en agence, 60 % des répondants déclarent en avoir été témoins au moins une fois durant leur carrière. Dont 32 % dans leur agence actuelle ! De même, 47 % de ces témoins déclarent ne pas les avoir signalés. Les raisons ? La peur d’être pénalisé dans leur travail (26 %) et la crainte de possibles répercussions sur la personne victime (24 %) sont évoquées. Par conséquent, ces résultats démontrent la nécessité pour les agences de proposer un cadre de parole protégé avec des interlocuteurs identifiés.
Les personnes qui se sont déclarées victimes ont également été invitées à s’exprimer sur les faits qu’elles ont subi. Ainsi, 47 % déclarent avoir été victimes au moins une fois d’un fait de harcèlement :
- Moral : 38%
- Sexuel d’ambiance : 24%. Il s’agit d’une situation où, sans être directement visée, une personne est témoin de provocations et de blagues vulgaires ou obscènes qui lui deviennent insupportables.
- Sexuel : 9 %
Parmi les victimes, 13 % ont répondu que ces faits s’étaient déroulés au cours de la dernière année.
Plusieurs agences ont donc progressivement déployé des dispositifs. 60 % des personnes déclarent qu’il existe, au sein de leur agence, des outils de surveillance ou de signalement des comportements à risques. Autant de personnes relatent des actions d’information et de sensibilisation. Cependant, il y a encore des axes d’amélioration certains. Au-delà des actions ponctuelles, un tiers des interrogés déclarent que leur agence n’a pas mis en place un « plan de lutte contre le harcèlement ». Un résultat clair qui démontre la nécessaire prise de conscience au sein de la profession et de passage à l’action.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter l’étude, en cliquant ici.
De même, pour poursuivre la réflexion et échanger autour des résultats, Julie Régis, Bertille Toledano et David Leclabart seront réunis autour d’une table ronde animée par Stratégies, le jeudi 22 avril prochain de 11h à 12h.
