Face à l’intolérance, il est plus que temps de faire la différence. C’est pourquoi ce lundi 17 mai, à l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, Santé publique France prend la parole. Son objectif ? Sensibiliser et mobiliser les Français autour de l’acceptation des minorités sexuelles et de la nécessité de faire cesser les discriminations LGBTphobes. Pour ce faire, l’organisme nationale de santé publique est accompagné de l’agence Babel.
Lutter contre les discriminations LGBT
En 2016, 22% des femmes lesbiennes ont déclaré avoir été stigmatisées dans l’espace familial. 20% d’entre elles ont subi ces discriminations dans l’espace médical et 19% au travail selon l’Enquête SexoFSF. De même, en 2017, un tiers des homosexuels masculins a subi des injures ou des agressions liées à leur orientation sexuelle. 20% ont été victimes de discrimination dans un lieu public, 10% sur leur lieu de travail ou d’études et 9% au sein de leur famille en 2017 (Enquête rapport au sexe 2019 de Santé publique France).
Paradoxalement, ces chiffres sont aussi la marque d’une évolution de la société en faveur des personnes LGBT. En effet, face aux violences et à la haine, la parole des personnes discriminées se libère. La France est de plus en plus acceptante. Selon un sondage Ifop de 2019, 85% des Français considèrent que l’homosexualité est une façon normale de vivre sa vie, contre 24% en 1975.
Mais quand est-il aujourd’hui ? Alors que nous espérions qu’en 2021 les discriminations autour des orientations sexuelles ne soient plus un sujet, fort est de constater que ce problème reste de taille. Et ce, malgré une France plus tolérante, acceptante et bienveillante en matière de diversité sexuelle. Ainsi, la lutte contre ces discriminations continue et relève même d’un véritable enjeu de santé publique, puisque ce « rejet » engendre un risque accru sur la santé physique et mentale des personnes concernées.
Choisir de montrer la diversité des sexualités ainsi que celle des identités de genre, et valoriser leur acceptation
Dans ce contexte, Santé publique France et Babel ont pris le parti de montrer la voie à suivre plutôt que le clivage et la division de l’opinion. En effet, si l’indignation face aux discriminations peut être mobilisatrice sur le plan émotionnel, elle ne permet plus de créer une dynamique suffisante pour faire évoluer les représentations et les comportements. De ce fait, les deux acteurs ont souhaité susciter l’adhésion de tous les publics, y compris les plus concernés, en adoptant une approche positive et inclusive du sujet. Il s’agit d’une prise de parole qui marque le rassemblement et le consensus.
Par ailleurs, cette campagne signée « Face à l’intolérance, à nous de faire la différence. » est née de la découverte d’une chanson intitulée « Nous les amoureux », interprétée pour la première fois par Jean-Claude Pascal en 1961. Cette année-là, en plus de gagner l’Eurovision pour le Luxembourg, elle devient numéro 1 des ventes en France. Mais ce n’est que bien plus tard que Jean-Claude Pascal confirmera le double sens de ses paroles. En effet, il ne s’agit pas d’une chanson d’amour comme les autres. C’est un hymne à l’amour réprimé des couples homosexuels. C’est donc pour la beauté de sa mélodie, de ses paroles et de son histoire que « Nous les amoureux » a été choisie pour devenir le thème musical de la campagne.
Ainsi, la particularité de cette campagne est de prendre le contrepied de la haine et de prôner l’amour. Une approche résolument positive qui vise à propulser l’acceptation des personnes LGBT comme nouvelle norme culturelle.
Un dispositif de campagne ambitieux et populaire
Faire changer les regards sur les personnes LGBT n’est pas l’unique objectif de la campagne. En effet, celle-ci a également pour volonté d’inciter chacun à « faire la différence ». Parce qu’en matière d’acceptation, chacun peut jouer un rôle pour faire reculer les discriminations. Comment ? En manifestant son soutien à ses proches LGBT et en s’opposant aux situations de discriminations dont il est témoin. À travers le #JeFaisLaDifférence, la campagne appelle chacun d’entre nous à interroger son propre rapport à la différence. En outre, à avancer vers davantage d’acceptation et créer ainsi un véritable phénomène de société.
Podcast
De plus, il s’agit d’une campagne médias et hors médias qui sera visible au niveau national pendant un mois. Elle se décline en :
- Un film manifeste : celui-ci raconte l’avancée de notre société sur la question des sexualités plurielles et célèbre le quotidien des personnes LGBT intégrées dans une France acceptante. Un hymne à la tolérance et un encouragement à parcourir les derniers mètres vers l’acceptation totale.
- Un volet affichage urbain et presse : pour mettre l’accent sur l’acceptation de l’entourage des personnes LGBT. On y voit notamment des parents et des amis manifester concrètement leur soutien à leurs proches homosexuels ou trans, en les enlaçant.
- Un volet digital et réseaux sociaux issu du film et du print.
- Une série de podcasts intitulée « Et alors » : diffusée sur les plateformes habituelles, elle regroupe d’authentiques témoignages. Ces derniers donnent à comprendre quel peut être le cheminement, plus ou moins rapide, plus ou moins compliqué, du cercle familial proche vers l’acceptation d’une personne LGBT.
- Un nouveau site de Santé publique France : questionsexualité.fr. Dédié à la santé sexuelle de toutes les populations, sa promesse est la suivante : ne laisser aucune question sans réponse en matière de sexualité.
- Un showcase live le 17 mai à 19 h avec les candidats de The Voice. Présenté par Nikos Aliagas, quatre des talents sont personnellement concernés par la question. Ils interpréteront la chanson « Nous les amoureux ».
- Une série d’interviews, réalisées par des influenceurs, des candidats de The Voice directement concernés par le sujet.
