Make It Fair, « Soyez Justes ». C’est le slogan de la campagne qui est dans tous les médias britanniques. Campagne qui s’est mise en place face à l’annonce du gouvernement permettant aux développeurs IA d’utiliser les contenus des artistes sans leur autorisation. Une réforme qui fait du bruit puisqu’elle menace les droits d’auteur des artistes, gagne pain pourtant central à leur travail. Le gouvernement britannique vient ainsi d’ouvrir un débat qui dépasse les frontières du territoire anglais.
Protéger la musique
Dua Lipa, Elton John, Paul McCartney, Sting et d’autres ont signé, ce mardi, une lettre ouverte dans The Times pour dénoncer cette proposition de réforme, jugée contre productive.
« La proposition du gouvernement visant à exempter la Silicon Valley du respect du droit d’auteur pour le développement de ses plateformes d’IA constituerait un transfert complet des droits et des revenus des secteurs créatifs du Royaume-Uni vers les grandes entreprises technologiques » écrivent-ils.
Selon le gouvernement, cette réforme est pourtant une opportunité importante pour faire du Royaume-Uni un leader sur le marché de l’IA, permettant ainsi d’entraîner les modèles à générer des sons, images et vidéos inspirées des œuvres produites par les artistes. Œuvres qui représentent pourtant des heures de travail, de recherche et de créativité pour les artistes. En somme, cela constituerait un vol, d’abord par sa dimension artistique (le plagiat par exemple) et ensuite économique (la reconnaissance du droit d’auteur).
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Le bruit du silence
Pour se faire entendre, un collectif de 1000 artistes britanniques, composé de Kate Bush, Jamiroquai, Annie Lennox et d’autres, ont sorti un album entièrement silencieux. Un album fait de vide, représentant celui que cette réforme engendrerait si l’intelligence artificielle pouvait leur piquer leurs morceaux. Réduits au silence, les artistes se sont prêtés au jeu et espèrent ainsi alerter le gouvernement sur cette décision lourde de sens.
La tracklist de l’album n’est pas non plus laissée au hasard, puisque l’enchaînement des titres donne à lire « Le gouvernement britannique ne doit pas légaliser le vol de musique au bénéfice des entreprises d’IA ».
Les artistes sont également rejoints par les médias, dont la campagne Make It Fair appuie leurs revendications. Artistes, musiciens, producteurs, médias et tous ceux qui font la culture britannique espèrent ainsi faire entendre le bruit de leur mécontentement, pour que leur musique ne soit pas réduite au silence.
