Comment le covid-19 a changé notre regard sur le social media

En collaboration avec CLM BBDO

Cette période particulière a contraint les marques à une communication 100% numérique. Et c’est le social media qui en ressort grandi. Nous avons vu beaucoup de contenus, beaucoup de lives mais surtout, beaucoup d’UGC (user generated content). Les marques ont alors dû, s’adapter d’une part, mais aussi, proposer de nouvelles choses en terme de formats.

Pour tenter de mieux comprendre l’impact de cette crise du covid-19 sur le social media et les stratégies éditoriales des marques, nous avons posé nos questions à Fabio Iazzetta, Head of Social Media chez CLM BBDO :

 

– Est-ce que le confinement a permis au social media de gagner, enfin, ses lettres de noblesse ?
F I : Le confinement n’a été qu’un accélérateur pour faire comprendre aux marques l’intérêt et l’utilité des productions plus astucieuses et plus agiles. C’est par la contrainte que les esprits les plus créatifs se révèlent ! On a vu émerger, des créations plus authentiques, une approche plus humaine, des actions bienveillantes et surtout, une posture plus humble.

 

– Qui dit confinement, dit aucun tournage… Comment produire et proposer une valeur ajoutée sans tournage physique ?
F I : En se jouant des contraintes, en étant créatif. Face à la situation les marques se sont retrouvées sur un même pied d’égalité dans leur manière de produire. Cette période a mis l’emphase sur l’aspect le plus important du Social Media : le social. Les idées les plus saluées sont celles qui plaçaient les marques au service des autres.

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– Est-ce ce manque de moyens techniques pour produire, n’a finalement pas remis au centre, les questions de créativité et d’écriture ?
F I : Si on peut dire que quand les moyens se restreignent, la seule chose à laquelle on peut s’accrocher, c’est l’écriture. Il est aussi important de rappeler que les deux ne sont pas antinomiques et si la conclusion c’est de diminuer les investissements médias pour se reposer sur la créativité ou l’écriture alors on continuera à stagner sur le Social Media et tous ces magnifiques enseignements sur sa place et son rôle n’auront servi à rien.

 

– On l’a vu avec TikTok, Instagram et Snap, certains contenus, bien que de qualité visuelle médiocre, ont cassé internet grâce à leur inventivité. Faut-il s’en inspirer ?
F I : Il faut surtout garder deux choses en tête : maintenir ou se forger sa personnalité sans se travestir pour éviter de se perdre sur des tendances, qui n’auraient pas la même résonnance si elles étaient émises par une marque et ensuite en même temps : oser, en explorant les possibilités qu’offrent les plateformes et en ayant l’audace de faire ce que personne n’avait fait jusqu’ici. Sans risque les grandes victoires n’existent pas, le Social Media ne pardonne pas, le jury aujourd’hui se sont les gens.

 

– Du coup, as-tu travaillé avec vos clients pour des contenus éditoriaux inédits ? Ou aviez-vous déjà prévus la totalité des publications bien en amont ?
F I : Les campagnes ont été bousculées ou annulées et les publications interrompues, pour se focaliser sur le court, le moyen et le long terme face à cette situation. Au final, ça a donné de belles choses, je pense notamment au Numéro Verre que nous avons lancé avec Bacardi pour soutenir les Bartenders.

 

– Beaucoup de marque ont pris la parole durant la crise du Covid. Il y a eu très peu de vrais ratés en réalité. Qu’en penses-tu ?
F I : Nous en avons peu en tête, certainement, parce que beaucoup ont eu l’humilité de ne pas communiquer si elle n’avait rien à dire et ensuite parce qu’il est difficile de critiquer une marque qui cherche à participer à l’effort commun ou remercier ceux qui étaient dans les premières lignes de la pandémie. En tant qu’agence, il était aussi de notre devoir d’accompagner nos clients à prendre les bonnes décisions et entamer les bonnes réflexions.

 

– En tant qu’expert social media, que dire à une marque pour qu’elle ne tombe dans une communication opportuniste ?
F I : Je dirais à ces marques que les raccourcis pour développer sa notoriété ne mènent jamais bien loin.
Pour se bâtir une identité il faut avancer pas à pas, tenter, parfois tomber puis se relever. Comme on se disait précédemment, le Social Media ne pardonne pas, le jury aujourd’hui se sont les gens.

 

– Le confinement a poussé les internautes à consommer de plus en plus de contenus… Que doit-on se poser comme question en tant que marque à ce moment-là ?
F I : Pourquoi pas moi ?

 

– Selon toi, quel avenir pour le social media ?
F I : Je préfère laisser cette réponse aux gourous du Social Media. Les grandes convictions sur l’avenir des plateformes, des comportements et des tendances sont aussi néfastes que de ranger les intérêts d’une partie de la population dans la case Millenials. Pour s’inscrire dans cet avenir, il y a déjà beaucoup à faire pour comprendre les personnes à qui on s’adresse. Comprendre leurs envies, leurs combats et leur quotidien. Les marques ont pleinement un rôle à jouer pour faire avancer la société, le social media doit nous permettre demain de s’engager plus facilement et distinctement.

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