[Interview] Jérôme Meyer-Bisch nous parle d’illustration !

En terme de diffusion, le web et les réseaux sociaux offrent une nouvelle vie au dessin.

Premier article/interview du blog !
Et oui, la com’, ça n’est pas que des logos, des réseaux sociaux et de la pub mais aussi et surtout à la source de tout cela : des ARTISTES !
Pour commencer cette catégorie d’article « Interview », que j’espère enrichir avec d’autres très prochainement, nous allons parler dessins/illustrations. Et pour aborder ce sujet, j’ai eu la chance de pouvoir échanger avec Jérôme Meyer-Bisch, sur les évolutions du métier en terme de contraintes liées aux nouvelles technologies.
Voici un résumé de cet échange :
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Laurent : Bonjour Jérôme, après quelques recherches, on peut dire de vous que vous êtes l’illustrateur de Merci Alfred (j’adore le concept), du livre « Lao-Tseu ou la voie du dragon », et d’un bon nombre d’illustrations pour Les Echos et Le Tanneur mais pourriez-vous nous en dire plus sur vos travaux, votre style d’illustration, vos sources d’inspirations ?

   

Jérôme : Les exemples cités sont justement un témoignage de mon inconstance en question de style graphique. Même s’il y a des concordances entre Merci Alfred, le Tanneur et le lavis réccurent (que j’ai découvert en dessinant Lao-Tseu), j’aime faire évoluer mon trait au gré de la demande.

Pour d’autres travaux, pour Hermes comme pour l’édition jeunesse par exemple, il m’arrive d’abandonner la ligne claire.
Du coup, mes sources d’inspiration sont très variées. Ça va de la bande dessinée à l’illustration de presse en passant par le cinéma et le dessin dans l’art. Pour n’en citer qu’un par catégorie : Hugo Pratt, Tomi Ungerer, Nicolas winding Refn et Topor.

Laurent : Qu’est ce qui selon vous est un des facteurs clé du succès de l’illustration (plus que la photo notamment) ?
Jérôme : L’immense champs des possibles et l’exclusivité graphique. La liberté de transcrire une idée est infinie. La limite est l’imagination. On peut habiller un poisson et le faire danser.
Parlons d’image de marque : un client qui décide de choisir l’illustration plutôt que la photographie, le fait pour la singularité visuelle qu’elle apporte. Le coté ludique, le capital sympathie…

Laurent : Avec votre expérience, avez-vous observé des tendances en termes d’utilisation de certains supports, de styles ou d’approches dans l’illustration ?
Jérôme : Mon expérience n’est pas énorme, mais j’ai l’impression que l’illustration, boudée pendant quelques années, fait un joli retour en force. Que ce soit dans la pub ou la presse, mais surtout sur internet, on rencontre de plus en plus de dessins. L’animation notamment a le vent en poupe (la dernière pub de Guerlain, « la petite robe noire » par exemple).
Je ne sais pas s’il y a des tendances, peut être des coqueluches ? Chez les filles, on peut voir que des blogueuses comme Pénelope Bagieux ou Margaux Motin ont beaucoup de succés.

Pour ce qui est du style, je dirais que c’est une histoire de contexte. Mais la simplicité est le dénominateur commun. Une idée est efficace si elle jaillit, pour cela il faut la désentraver. Le ton, c’est la légerté. Du moins j’ai l’impression que c’est le mot d’ordre des clients. Après cela dépend également du contexte.

Laurent : De nos jours avec l’incontournable numérisation, n’est-il pas frustrant pour un/une illustrateur/trice de devoir finir son travail original avec un photoshop et/ou illustrator à coups de tablettes graphiques ?
Jérôme : Je ne répondrai qu’en mon nom, car je connais des illustrateurs qui le vivent plutôt mal. Je ne le vois pas comme une frustration mais plutôt comme un nouvel espace de travail, qui offre de nouvelles possibilités.
Je dessine à la main, mais ne fais plus de couleur directe. Je ne scanne que du noir et blanc, encre et lavis. Une fois numérisé, je peux essayer autant de couleurs qu’il en existe, sur un dessin original, sans jamais avoir à le recommencer. C’est une histoire de génération, si on est un peu dégourdi, le numérique permet une foule de possibilités. On peut animer son illustration, la rendre interactive
En terme de diffusion, le web, les réseaux sociaux offrent une nouvelle vie au dessin, ainsi qu’une visibilité énorme. Les stratégies commerciales se sont adaptées, l’illustrateur a de nouvelles portes à ouvrir.

Animation de Jérome Meyer-Bisch

Laurent : Je pense en effet que comme pour toute évolution, tout changement, on retrouve le pour et le contre. Mais une fois le nouvel outil maîtrisé et la technique acquise, les possibilités deviennent plus nombreuses… Que pouvons nous vous souhaiter pour la suite ?
Jérôme : J’aimerais vous répondre du temps, pour des projets plus personnels. Mais le temps est cher en ce moment. Du coup, peut être un peu plus de print, même si ça n’est pas le sujet de l’article. Des commandes plus rock’n roll, ça me plairait bien !

Laurent : Et pour terminer, des conseils pour ceux qui souhaitent se lancer dans l’illustration ?
Jérôme : Je ne sais pas si je suis bien placé pour donner des conseils, mais le passage par une école d’art me semble essentiel, même si ça n’est pas indispensable. Ça aide à se forger une culture artistique solide et à trouver sa personnalité. On explore surtout plusieurs medias et on a à sa disposition un matériel auquel on aura sans doute plus jamais accès.
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Un grand merci à Jérôme qui s’est pris au jeu de la première interview et s’est montré disponible. Vous pouvez consulter son blog, son book ou si vous avez des commandes « Rock’n roll », contactez son agent. C’est par ici :

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